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samedi 13 mai 2023

REMINISCENCES

REMINISCENCES

 

Il me souvient des jours pleins de promesses,

Des matins à l’adret de votre plénitude ;

Passions sur la sente où, en la solitude,

S’éborgnait au hallier, l’aérienne vanesse.

 

Vous me preniez la main avec délicatesse ;

Vos cheveux parfumés émargeaient des reflets

Du soleil en escale que la bise gonflait ;

Vos rires en atténuaient l’immuable hardiesse.

 

Nous pensions _ s’en éventrer secrets _ aux heures

De notre devenir… l’amour travestirait sûrement,

Des indociles larmes, le débit permanent ;

De l’absence soudaine, la fatale douleur.

 

J’ai le goût des baisers retenus, des murmures

Clivés à ce forclos endommageant l’affect…

Je voulais de vos lèvres que le désir humecte,

Aspirer contenance… chavirer de ce mur

 

L’horrible galandage, pour gravir de l’éponte

Ravi, le maçonnage… m’endormir aux nuits,

Au tertre du sommeil que le souffle enduit

D’un baume circonstancié… hélas ! la honte

 

En ce licol, a écorché ma verve de trouvère ;

Egratigné du spleen de mes rêves étroits,

L’altier gorgerin… je salive en un piètre patois :

Nuisibles borborygmes à mon vocabulaire.

 

Faites-moi ilote de votre superbe ! enquillez,

Je vous prie de mes fades pirouettes, le bâti !

De guingois, j’avance tel le reître abruti

De vexantes défaites… dussé-je me faire huer !

 

Si j’ai, du clavicorde, désaccorder les notes,

C’est qu’en thuriféraire, je pommade les serves

De ma couche blessée… voyez de ma minerve

L’étranglement basique ! vos yeux actinotes

 

Ont su percer en moi mille et une travées…

De la butorderie, ai souvent emprunté

L’indélicate donne… l’étrange me vient tenter

Au soir où s’harmonisent les ombrages larvés.

 

Vous sûtes donner espoir à mon double figé,

Réanimer de mon cœur orphelin, la systole…

Me viendrai soumettre_ heureux à votre école_

Ouvrez-moi cette porte, ce faîte ennuagé,

 

Que j’y voie refleurir le généreux courtil

De notre renaissance ! Aux fragrances nouvelles,

S’amplifient les besoins dont la grâce nivelle

Le précieux maillage, le cannage au pontil.

 

Céans, je vous reviens en offrande princière…

Tout à vous, je m’assigne ! d’archaïques guignes,

Me suis déjà défait… faites-moi signe !

Demain battra tambour, et sans des pantières,

 

Retenir l’empennée… ferons aux lunaisons,

Eclore de la vie, le fœtus d’autres joies…

Je porte les palmes, et quand l’âtre rougeoie,

D’un échevin vainqueur de vaines oraisons.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023