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mardi 21 janvier 2020

RETINUIT FRIGUS*


RETINUIT FRIGUS*
Froides retenues

Il pleut sur Mornes-Rives ; le soir s'est étoilé
D'astres subliminaux accrochés aux bruines
Déversées sur la lande, aux bises entoilées
De l'helm séducteur profané de ses ruines.

A verse, sur l'Ecosse, tombent de froides perles ;
Elles tiédissent en l'azur, le fin cordon de nue
Tressé entre les cumulus ; en l'aurore, y déferlent,
De lointaines vapeurs nageant vers l'inconnu.

J'aperçois d'éphémères volutes, quand l'orage
Décélère des brises, l'équivoque constance ;
On y voit s'esbaudir, au jour, torpillées de nuages,
De sépulcrales formes piégées de vents intenses.


L'hiver peine à surgir de sa coque figée, il danse
Avant de placer au faîte des saisons, balayant
D'automnales traces, les fossilifères ganses
De mortes liaisons, l'estampille du cycle seyant.

Sur la lande, joyeuse, ébouriffée, l'enfance allume
En nos yeux rebelles d'agréables musiques ;
Les écoliers font de la buissonnière, un bitume
Où s'écrasent les pas de baladins caustiques.


Fusent les rires pleins, les comptines d'antan,
Les saynètes, les jeux entre les verts buissons
Poudrés en ces instants, de flocons hésitants
Chus des premières ventées, au doux son

D'un fifre de fortune, d'un appeau mal taillé
Qu'empruntent les moites lèvres du rêveur
Musardant avec mélancolie, aux larmes écaillées
Dont les bonimenteurs, quand s'enfle la ferveur,

Espèrent désaccorder la jouissive poussée ;
Les jeunes dentellières arrimées à ces jeux,
Épient d'un œil hardi, et sans les repousser,
Les prétentieux galants, dont l'éternel enjeu

Agrémente des fièvres, le besoin, voire l'envie
De détrôner de l'altière musarde, la vacance:
Espiègle flânerie dont l'abandon sine die, dévie
Du raisonnable, certes, sans éloquence.


L'hiver, de ses chimères, peuple en l'inconfort
Des dégénérescences, le trouble exponentiel
De sujets disgraciés, d'êtres se croyant plus forts
Et qu'enrouent les austers éclatés hors ciel.

Confuses, les congères s'affaissent sans retenue
Sur la sente blanchie où, de sa houppelande,
La crique gélifiée attise du crantage si menu,
Les miasmes nimbant le havre des Shetland.  

Benoîtement lové en mon plaid effrité, je bois
Des capricieux rayons, quelque joie passagère,
Heureux, des terres de Conan Doyle, en ses bois,
D'arpenter chaque jour, les allées princières.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020




vendredi 17 janvier 2020

CES CORRUPTOR*


CES CORRUPTOR*
Minable corrupteur

Minables, vous laissez empreintes en ces deuils:
Guenilles et breloques, penaillons, oripeaux ;
Aux mortes présomptions ; là, s'effeuillent
Du temps, les mécaniques heures, sous la peau

Du plus faible, ce servile péon, fidèle métayer
Sur une terre ingrate, rétive aux abattées…
Fiers, domptez aux ides du calendrier,
Les premiers décans, repoussez des ventées,

L'indispensable pollen dont jouissent les champs,
L'allogamie dont la faune abecque substance ;
Ces pas que jadis, vous fîtes en marchant,
Ces obstacles franchis sans nulle méfiance,

Sont hélas(!) devenus en votre acharnement,
Éphémères stigmates, car de ces archiptères,
Les butyreux élytres ont fondu… lentement,
Sous leurs plastrons, la nauséeuse glaire

A maculé du sol, d'appréciables goulets, souillé
Des terres, en ces arrugies, la modeste parure ;
Que ferez-vous de plus quand vos rites rouillés
Scléroseront de l'âme_ la vôtre_ la structure ?


Sur un domaine meuble, semiez discordes,
Accordant allégeance aux ventrus précepteurs
De la cosmologie_ nécromants d'une horde
De faux mages, thaumaturges, incantateurs.

Vous épiez désormais, à l'orée de sous-bois,
Les Sabines dont Rome en de lourds apocryphes,
Scelle pour Crustumerium, Antemnae, aux abois,
La légendaire capture, l'apologue attractif.


Quand il pleuvra du Ciel Rédempteur, au soir,
Les Célestes Grêlons, votre empire de boue
S'écroulera sans peine… de vos ruines-passoires,
Goutteront des flammes perçant de l'embout,

La friable mouture ; de vos cadavres, la vermine
Boudera l'exécrable bâti… vos entrailles bridées
En la fermentation, dénudera la mine,
Le simiesque profil: prognathe faciès ridé

D'incubes aux portes du Hadès, succubes
De l'herméneute sur pulpitum, ce tréteau
De harangue... les démons y titubent,
Avant de s'écraser du porche sans cima, ni linteau.  




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020




mardi 14 janvier 2020

LEVA PLANCTUM BALADIN*


LEVA PLANCTUM BALADIN*
Ironique baladin

Que n'êtes-vous, sauvage, à ma litière
Arrimée… mutine, en de suaves moues,
Accusez audace, trompant de vains remous,
Les caprices butés de vos œuvres altières !

Conquis, en ces humeurs dociles, votre rire
Humanise de vos larmes salées, l'itératif débit ;
Engoncé au fourreau du mal qui m'estourbit,
Je suffoque, écrasé d'inquiétude, pour du pire,

Éteindre le pyrrhonisme dont l'ambition peaufine
En de fallacieux rites, la subtile obédience.
Espiègle dryade, faites montre de patience
Quant aux miens besoins ! Ai-je de joutes fines,

Altéré de l'attente vôtre, les rudes gémonies ?
Devrais-je m'en repentir, moi_ inutile taxon,
Pasquin de cour, pitre au teint arcanson,
Dont la gent affectueuse semble faire déni ?


Enfiévrés de contradictions, ai des nuits,
Amplifié l'âpre opacité, inversant des veilles
Piégées de narcoses, les volutes vermeilles
Pleinement dissoutes du captieux ennui.

Vous fardez, ce me semble, au revers de l'aplomb
Rivé aux spoliations, généreuse mansuétude…
J'aime à ce directoire, délié d'inquiétude,
Paraître en homme libre délesté du plomb

De sombres incartades, pour déployer rémiges,
M'envoler hors l'enclos où, repus de farrago,
S'alourdissent les buses leurrées de plagaux,
Les bondrées égarées sous de nobles vestiges.


Si j'ai du matassin, emprunté guenilles, singer
Du turlupin, minaudières esbroufes, ai aussi,
Du galant gentilhomme, peu à peu, adouci
Gutturale phonation, sans blesser, ni piéger

Du vulgum pecus attentif aux rimes abstraites,
La feinte naïveté, ou du gourdiflot de cités,
La jobarderie dont s'enquiert le fat plébiscité
De foules estropiées d'esclandres indiscrètes.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020




dimanche 12 janvier 2020

DRIFTS CAPTIONEM*


DRIFTS  CAPTIONEM*
Le piège des dérives


Je suis de nulle-part, mes fièvres sont d’ailleurs ;
J’escalade les ruches d’éphémères abeilles
Butinant de mon nard_ moi, de leurs fleurs,
Les sucs de convenance à l'arôme vermeil.

Piégé du ressac de l’onde sans tumulte ;
Vidé de turgescence, las, je m’époumone
Hurlant à la lune, tel celui dont le culte
Affadit de sa foi les rites monotones.

Je croyais miennes, les lubies attractives,
Des filles nues de mes primes audaces
Elles ont du patois aux saveurs olfactives,
Agressé le tissu… que faut-il que j’y fasse ?


Hors des routes, j’atteins du noir intense,
La laideur du plaisir piégé de déraison ;
Devrais-je jouir du mal en sa paissance,
Paver son deuil, d’étranges oraisons ?

J’ai fait le tour des terres sans enclaves,
Ces pôles désorbités du sordide cosmos ;
La chienne, en l’aube, s’y étire, puis bave
Une putride lie, quand son corps se désosse.

Me voilà sur la mer au milieu de corsaires,
De pirates meurtris d'inutiles rumeurs ;
Ils se veulent estourbir sous l’estuaire
Où la lame s'éveille, se déchaîne... et meurt.



Dans un square,en décembre, sur un banc,
Deux profils simiesques, meurtris de solitude,
M’interpellent… j’avance sous les flocons blancs
D'une neige drapant les chemins rudes,

Pour ne plus revenir au seuil de ces matins
Assombris de jours gris, de cycles incertains.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

BRISKET SUBURBIUM*


BRISKET SUBURBIUM*
Tendron de faubourg

Désuètes ritournelles, immuable contenance,
Elle avait des portraits d'Angelica Kauffman,  
La douceur qui, de l'homochromie, piane-piane
Le sujet délacé du fusain, sans autre réticence.

Elle rythmait d'élégance passive, sa toilette,
Adoucissant du geste, en de rétives touches,
Les formelles instances ; du pulpeux de sa bouche,
S'animait sourire, qu'aux messes, sous voilette,

D'itératives coulpes formataient la finesse ;
Chaisière d'imprécatoires laudes, de complies,
Accusait des malsaines pensées, en repli,
La componction, pinçant de la détresse,

L'insupportable affect en pointes de claymore
Sur le cœur nu, piégé d'autophilie…
Dentelles, organdi faisaient de coupables délits
Dont elle se croyait ceinte, accessoires de mort,

Ustensiles de péché… concomitants marasmes ;
Les serves en étrillent la turgide algarade_
Délétères piques de matrones maussades,
Inhibées, en quête de jouissances, d'orgasme.  


Rosière du parcours où s'essoufflent les chattes,
Faisait fi du regard des bigots de confesse,
Sa foi en ce monde cruel, faisait serrer les fesses
Aux madones bouffies enivrées de Vulgate.

Qui la veut hisser au pal d'âmes déchues,
Nimber de jésuitiques thrènes de funérailles,
Sa superbe ? Lui perforer du col, aux entrailles,
Le scintillant feldspath, de ses palmes fourchues ?  

D'altière plume de poète sans trône, j'évincerai
Du mal qui la régit, les huées... en déclamateur,
Sans troubler du mépris, l'infantile candeur,
Poserai couronne à l'ingénuité prise à mon ableret.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020




samedi 11 janvier 2020

AER PILO TUNSUM*



                          AER PILO TUNSUM*
                    Aériens flocons


Neige sur vendredi, en nos hivers précoces,
A l'heure où marchands, anonymes ripeurs,
Sous d'épaisses pelisses,  évincent la torpeur,
S'activent sur la place, prêts à tenir négoce.

Il neige sur l'échalier, à l'orée d'un grand bois ;
Les daines quittent refuge, les orvets en fuite,
Abandonnent l'enclave leur servant de guérite ;
Demeurent, le minotier, l'agrarien aux abois.

De ces placides chues, ces hivernales pointes,
S'éloignent vers de lointains blizzards,
D'ultimes humeurs ; d'aucuns_ est-ce bizarre ?
Les engobent de nos bruines disjointes.

Neige des grèges coulées, de souverains sanglots,
Sur la plaine endormie, au faîte de l'arbre vert ;
Mon regard étoile ces hiémaux revers,
En gélifie les frimas spoliés de grelots.

Au clair de ces chemins déliés de verdure,
Ces routes étrécies_ inutiles sentes, je vois
S'esbaudir la riche poudreuse sur la voie,
La joyeuse faune dont les vents font parure.


En de secrètes rondes, les bruyantes bécasses
Font festin de fruits éclatés, mortes graminées ;
En sarabande, frôlant les cheminées,
Le fuligule milouin, le tarin des aulnes, qu'effacent

D'ouateuses brumes: vaporeuse nébulosité…
Le temps balaie des ombres, la ligne
Retenue aux filins de l'éther... le cygne
S'en éloigne, puis… en l'aube feutrée, des cités

Accapare des berges poudrées, le pourtour ;
Son ami, le col vert, en des ballets d'invite,
L'entraîne sur les flots ; quoique complices, s'évitent
Au soir où naissent des brises, sans détours,

D'inflexibles remous ; l'écluse tait du tumulte,
Les lourdaudes péniches emplies à ras-bord,
De vins, de victuailles, conglobés à tribord,
Chavirés à bâbord… quand on les catapulte.


Heureux, en ma léthargie, j'agrémente de songes,
Les nocturnes escales ; ai, pour me dérider,
Donné ton au silence _ et pour l'en débrider,
Dénoué des saisons, la glaireuse axonge.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

vendredi 10 janvier 2020

SUPERBUS REGINAE SEPTINGENTAE*


SUPERBUS REGINAE SEPTINGENTAE*
Altières infantes

Voyez ces princesses au jardin d'Ophélie,
Ces filles en drapés dont la ganse enjolive
De satines dorures, l'allure appréciative:
Tenue aux chatoyantes boucles de friselis !

Il me semble les voir depuis toujours ;
Auraient-elles de mes contes livresques,
En la munificence de joutes chevaleresques,
Ma bohème, dessillé l'aube, à contre-jour ?

Elles grandissent, avant de s'envoler
Vers d'autres citadelles; de leurs larmes floutées,
S'écoulent des envies, dont ne peuvent douter
Les damoiseaux séduits ; d'orgueil… auréolés.

Elles bâtissent du seuil de rêves étroits,
D'immenses forteresses… puis s'écroulent
Au fuligineux tertre du temps qui s'écoule,
Sans donner aux fièvres de réels passe-droits.

De leurs vingt ans fragiles, aux mornes cycles,
S'enrouent les froides brumes de frustration ;
Elles savent nous séduire, puis, des tentations,
Écalent avec pudeur, la pulpe de bernicle.

Pâmés en ces désordres où le désir implose,
Nous regardons mûrir hors des fines nuances,
La replète turgide de femmes sans constance ;
Elles envient des filles, les gracieuses pauses.


Placent alors, en rebelles, au faîte de nos joies,
Mille et une contraintes, moult coactions,
Blessant de l'être profond, par ostentation,
La fragile réplique qui, en l'âme, rougeoie.

Mais l'infante sourit aux folles impérities
Décrispe des déshérences, la honte d'intestat,
Calme des gerçures de notre triste état,
Les profondes ridules encloîtrées d'inertie.

Il me souvient des nuits d'euphorie solitaire,
Où d'une farouche main, je donnais à ma peau
Assoiffée de masturbatoires postures, le tempo
De luttes défroissées, enivrées de l'éther

De mondes fantasques, en ce pandémonium_
Aux méphitiques relents d'onanisme ;
Que n'aurais-je voulu en ces flous d'animisme,
Éteindre du martyr, au son de l'harmonium,

Des roides brûlures, les escarres nécrosées ;
La chair en empaquette en de noires marbrures,
Les pores nigricans ! Ai, violenté de blessures,
De l'issue fatale, emprunté; que ne l'aurais-je osé !


Le trompeur goulet, et sans craindre jamais
D'atermoyer avec style, panache, devant la gent
Courtisanesque…  si j'avais de l'amour, l'allégeant
A l'imaginative, aurais sans nul doute, armé

De ma superbe, l'égide du triomphateur ;
L'infante, à mes pieds, d'une dolente lyre,
En muséale Euterpe, bercerait sans faiblir,
L'insomnie de mes lunes de faux migrateur.


   
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020