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mardi 20 août 2019

SOROREM MEAM*


SOROREM MEAM*
Âme-sœur

A l’envers du chagrin, elle pose en douceur,
Ses larmes éventées, ses pleurs diluviens ;
Elle brise du solennel, l’étrange va-et-vient
Du ballet d’amours mortes piégées par l’âme-sœur.

Elle peine à remonter la pente effritée
A ses pieds…couvre d’un linceul, son cœur
Mutilé de silènes engrossés de rancœur :
Tristes podestats, ignobles et redoutés.


Où dort cet homme ayant_ pour elle, piégé
En de lourdes trémies, les passions premières ?
Aurait-il_ pour s’en mieux convenir _ de la haussière,
Détaché la dragonne du profil outragé ?

Quête t-il subside ? Où sombre-t-il, céans ?
Sont-ce les feux du destin, La flamme du tourment,
Les braises d'hier ou tisonnent ses serments,
Les seuls responsables du houleux océan

Qui chavire des pleurs discordants, immatures ?
Elle sait qu’il reviendra... lui, croit qu’elle survivra
Aux roides hécatombes du dam… s’ensuivra,
Une vie consacrée, en sa villégiature,

Au Seigneur Tout-Puissant, L'Agneau Rédempteur…
Le temps déshumanise les êtres confessant
Du Ciel, Promesses sous Le Sang
Du Sauveur Éternel, L’Unique Roi Protecteur.


A l’endroit de son mal, commence le calvaire,
S’ébroue quelque fol éréthisme de jadis
En la chair de serves démunies, et que plisse
L'atroce bélinage aux étreintes larvaires.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

samedi 17 août 2019

NULLA HESTERNO


NULLA  HESTERNO
Les absents d’hier

Obséquieux et funestes, grimés de mécréance,
Avancent au parvis froid du mensonge buté ;
Là, s’écoulent les heures d’indigestes offenses
Souvent mal digérées...  ces lames affûtées

Lacèrent du bien-être, le confort illusoire,
Les promesses alourdies de fiel, de parjures,
Délimitent l’âme, l’esprit : inutiles accessoires
De breloques que mécanise l’injure.


L’automne s’est oublié en leur cœur violenté
De rêveries mesquines ; s’y dressent des murs
Aux vains décans de lunes éreintées,
Lustrées de lumières au biffin immature,

De silhouette floutée de désespoir ;
Le pastel d’un ciel trop éloigné,
Délie de sa substance, tous ces corps-dépotoir
Fermentés au cloaque d’un amour mal soigné.

Ils pavaient le passé d’une vie sans arcane,
Aux mystères essoufflés avant le jour nouveau :
Brouillardeuse existence de palabres insanes
Impulsées en nos joies au-dessus du biveau.

Nos aînés musardèrent en pérégrins bannis,
Pénétrèrent sans nous, d’altières forteresses
Profanées de reîtres semblant faire déni
De multiples défaites, d'innombrables détresses ;

L'inconvénient du malheur séculier,
Est un rite d’ascèse de prétentieux prélats
Enchaînés aux dogmes ecclésiaux, humiliés
Aux pieds de froides icônes ; harassés, las…


Regardez-les nager en l’eau glauque
En vils catéchumènes du catholicisme
Piégés de sectaires au repentir en toc
Victoriens offices d’ombrageux bellicisme

Du Valpute, de la Rome païenne :
Archevêques aux dispendieux drapés !
En sont pour leurs frais, ces véloces mécènes,
Monnayent la pensée pleinement égrappée.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

mercredi 14 août 2019

TERRIBILIS COMMUTATIONEM*


                                                                             


TERRIBILIS COMMUTATIONEM*

Exaltant échange
  
Narrez-moi de vos jours, l’exaltation !

De mes nuits solitaires, vous montrerai

La noirceur du tunnel où_ distraits,

Se prélassent les elfes de l’insoumission.


Voudriez-vous, en me prenant la main,

Voir, quand le soleil poudroie, l’onde

Des majestueuses îles, la lame furibonde

De l’atoll, les naïades au sourire carmin ?



J’eusse aimé m’attarder entre vos insomnies,

Regarder s’y débattre les facétieux lutins,

M’abreuver aux fontaines de vos rires mutins,

Ces suaves égouttures, et sans minauderie.


Il y a en mes peines, dans ma retenue,

D’infimes soubresauts gesticulant parfois ;

N’y prenez je vous prie, pas garde ! Le froid 

Des servitudes a roidi de mes déconvenues,


L’amertume sans que je m’y fasse ;

Il apaise du deuil, l’équivoque lourdeur…

Aussi, de vous à moi, pourrais-je en clabaudeur,

Stigmatiser du mal, le baume inefficace ?



Accordez-moi audience, sans poser réflexion

Quant aux miens besoins, que j’y voie

En vos yeux, la clarté qui magnifie la voie

Empruntée d’amants fardés d’illusions !


Venez en mes délires, réajuster l’acmé

Ondulant sur mes plaintives larmes, 

Braver les interdits et qui souvent désarment,

Naviguerons heureux, sans nous plus arrimer,


En l’abysse dressé comme par enchantement,

Au centre de la déréliction griffant

Des besoins, le derme appréciable, agrafant

Au faîte de l’errance, d’étranges larmoiements.
  



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

mardi 13 août 2019

INGRESSUM*



INGRESSUM*
Sens interdit

Ne croyez pas, seulette_ aux amants de passage ;
Ne viendront jamais en vos nuits sans lune !
Ne vous laissez promette par temps d'orage,
Caresses et baisers,  ivresses opportunes !

Méfiez-vous fillette du loup des matins blêmes,
Ce prédateur rusé aux allures de dandy !
Peu de lui, peuvent prétendre ouïr un '' je t'aime'',
Quand éclate le souffle de ses muscles roidis.



Auriez-vous quelque appréhension
Quant aux hommes dont la gent sectaire
Fustige la morale, déjoue l'attention,
Pour, en vos cauchemars, faire taire

Les maux enflant de vos fantasmes clos,
L'impudique besoin de l'agréable hymen ?
Seriez-vous_ très chère _  en cet enclos,
À même d'en purger la cavité amène ?



Attention, sublime damoiselle ! L'épris est un luron
Dont l'orgueil dissocie, tel le manichéen,
Le bien du mal, la crainte, du juron,
La joie, du bonheur à venir en ses rites païens…

Subtilités ô combien appréciables !
Sachez-le cependant ! En des finauderies, le galant
Peut du dévergondage, retoucher l'aliénée,
Délier de son mal, le vice brinquebalant.


Il reste cependant, chère et tendre rosière,
Un mâle sans entraves, lucide stoïcien
Dont le verbe quintessencié opère
Avec talent… quand s'offre le vil béotien. 



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

dimanche 11 août 2019

FINIS FERAM*


FINIS FERAM*
Les clos sauvages

O j'aimerais avant l’aube nouvelle,
Revoir les prés sauvages, les clos en jachère
Où pousse, quand on le dénivelle,
Le fertile roseau arc-bouté en archère !

J'y verrais le bassin de septembre
Aux loches isolées après ponte,
Teinterais de pastel, la pierre d’ambre
Aux chatoyants reflets, les larves anodontes.

Sous les noueuses branches du chêne séculaire,
Les ramilles qui protègent du vent,
M'y viendrais asseoir, pour respirer encor l'air
Des clairs matins, au soleil s'entrouvrant.


Pour mieux l’apprivoiser, prendrais de l’océan,
La belle vague, l'onduleuse frisure
Enroulée à la lame parfois, en maugréant,
Telle la lèvre fendue, agacée de gerçures ;

Regagnerais la sente, grisé du lourd parfum
Des roses de l’avril enivrées de fragrance,
Me soumettrais aux vieux spleens défunts
De l’enfance meurtrie… sans y faire allégeance.

S'altèrent mes larmes bleues;s'y lentement dissolvent
En l’éther vicié ... l'automne est à ma porte,
Il y entasse et la nuit, et le  jour, en alcôve_
Un autre reliquat lustré de feuilles mortes.



Endormis aux clos des souvenirs,
Mes songes s’invectivent, déliés du passé,
Des toquades, des songes à bannir,
Souvent bus à la lie, avant de trépasser 

Du reste de fiel grimaçant d’impudence,
D'un zeste édulcoré du miel d’adolescence.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

vendredi 9 août 2019

GRADUUM FINGERPRINTS*


GRADUUM FINGERPRINTS*
Graduelles empreintes

J’ai vu marcher les ombres du silence
Entre les rais noués d’un soleil sans armure
Naviguant sous un ciel écrasé de murmures,
Où paissent les planètes de l'orgueilleuse science.

J’ai entendu chanter les houleuses marées,
Quand le marin fourbu se laisse dériver
Hors des vagues bleutées ; s’y laissent léviter,
Les rageuses tempêtes pleinement emmurées.



J’ai des premières rosées, cueilli de froides perles,
Bu des grises fontaines, les ultimes influx…
Caressé des rêveuses, les pommettes mafflues,
Au matin où les bruines en musique, déferlent.

Quand j’ai vu s’épaissir les empreintes de sang,
Conglutiner les  traces de mes roides artères,
Ai aspiré de mon profond sommeil, l’éther
Dont le fol onirisme éveille le fantasme stressant.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019 




NESTIO VESTRAS, ODIVIT*


NESTIO VESTRAS, ODIVIT*
J’ignore tes lunes

Je ne sais si tu m’aimes en tes rêves perdus,
Quand fermente la nue aux éclairs distordus…
Mes mots se sont couchés en d’inutiles phrases,
Agonisant dans l’ouate d’impossibles extases.

J’ai beau me souvenir en de froids sentiments,
De tes rires fugaces, qu’égrenaient hardiment,
Mes prétentieux soupirs d’énamouré blessé ;
Je n’arrive plus, en ces vies trépassées,

A retrouver la trame de notre belle histoire,
Le précieux canevas d’ébats attentatoires
Dont nous fûmes, toi et moi, prisonniers ;
S’y perdaient peu à peu, nos cœurs rancuniers.

Que n’ai-je de l’amour, usurpé la moiteur
En ces jours gris où de nos mots menteurs,
S’échappaient des regrets affadis, des cris
Perçant de la mémoire, les peccavi contrits !



Ma plume des longs silences, accuse taciturnité,
Supporte du mutisme, l’exacte furtivité…
J’en repeins des audaces contraires, l’orgueil
Suspendu au revers d'inconsolables deuils,

La vanité clampée au col de l’autre démesure,
Celle dont parle l’aède déçu, éclopé en l’usure
D’obsolescentes rimes stridulées d’inconfort ;
L'’ambition y malmène celui qui se croit fort.

Tout me ramène à toi : tes gestes, ta passion,
Tes besoins de t’offrir et sans rétention,
Aux brûlures de ma peau sevrée d’illusions,
Ma chair estropiée de tant d’indécisions.

Je clos des palpébrales grilles, chaque nuance ;
Qu’il me soit donné d’en vaincre en ces absences,
La ronflante turbine qui en mes nuits, s’entête
A déflorer des peines, quand l’espoir s’émiette,

Les possessives larmes dont l’amant nu accuse
Aux tièdes réminiscences évoquées de la muse,
La fugace empreinte isolée du temps mort
Où les yeux en guenilles, amputent du remords,
Les ultimes couleurs fardant le matamore.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019 

jeudi 8 août 2019

CONTRITIO RECIPROCA DICUNTUR*


CONTRITIO RECIPROCA DICUNTUR*
Passives contritions


Madame, sur ma peau nue, dansent
De claires nuits en l’ivoire des lunes
Abreuvées des songes d’apparence
Hypnotisées des miroirs d’infortune 
Où s'écaillent mes vieux cothurnes
Dévoilés du menuet rythmés de décadence.

Madame, ai fait des jours en pleurs,
Des étés enivrés de caresses, de privauté ;
Ils enserrent l’hétaïre immolant sa pâleur
Aux solstices dévoilés de l’aube en sa beauté.

Je rêve de trains m'emportant au-delà d’envies,
De désirs ; ils tourmentent la béguine au soir
Quand montent d'insoutenables plaintes, ravies
D’en condamner de l'âme, l'inutile accessoire.


 Madame, aimerais, au deuil de vos menstrues,
Déraciner du vice, le sang régulateur ;
De la matrice aux ovaires membrus ;
Y suintent, le cervix, l’isthme conducteurs.
 *
Madame, du mal de nous, je ne puis soumettre ;
Il n’est rien de plus vil en ce monde troublé
D’enharmonies, d’accords vivaldiens, que d’admettre
De l'instable beauté, l’éphémère remblai ;


S'y dissocient mes besoins et les vôtres,
Isolés du fantasme en sa démesure,
Ses jouissances, quoique disent les  autres,
Refrènent des lubies, d’altérables usures

Feront-ils grimacer l’odalisque rivée
A l’ithyphalle d’un triste soupirant
S'il régurgite la lasciveté ? S'en doit-il priver,
Pour de l'aveu, essarter le mourant ?
 *
Madame, à vos pieds, je me voudrais pâmer,
Bouder au for des prévenances,
L’amativité de cœurs enflammés
Dont, madame_ vous sifflez l'âpre contenance.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019