OTIUM
MILITIAE IGNOMINIA*
Humiliante retraite
La solitude achève le mourant, inoculant
En ses veines malades, un venin d’infortune ;
La déréliction empoisonne chacune
De nos envies, puis… soulève d’un palan
Le minuscule espoir de voir un jour mourir
De la thébaïde, l’incommensurable vide
De l’existence tierce enchatonnée de rides,
L’entité asservie au feu ne la pouvant nourrir.
Aux mortes affections de cette déchéance,
Les longs râles s’insèrent, modulant de la peur,
La commotion transcendée de stupeur…
Donnera-t-on encor, quitus aux doléances ?
Porte close, déprécié du système sociétal,
Piégé du gestaltisme, le solitaire s’épuise
A raisonner de la claustration qu’amenuise
L’affect, l’apathique inflexion, cette bave létale.
Il y a au chaos de sa vie sans nuances, ni fard,
D’imperméables gangues préjudiciables
A sa cage d’ermite, d’inaltérables
Seings savamment incrustés au cocon blafard.
Il n’a plus de repères… sa terre est un désert,
Aride Sertao plongé en la mort manifeste ;
Se pourrait-il qu’il gommasse du palimpseste,
Et sans préfixion, en l’exil, le verbiage disert ?
S’il faut des lendemains en ces molles vacances,
Avenir clivé aux riches prophéties, donnerai
A sa soif de fuyard, malgré lui_ emmuré
Aux vindictes princières, la dive jouissance
Du mutin défait de l’ornière baguée à la visée
Enchâssant la raison du nouvel affranchi…
Sa joie sera mienne, quand l’angoisse avachit
Le sujet délié du licol l’ayant tant épuisé…
Armand Mando
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