pinterest

samedi 19 février 2022

RECREATION

RECREATION

 

Fleurissent les roses du parc de Gladioles,

S’épanouissent aux vents ses glaïeuls,

Sans s’offrir au nectar de fioles,

Gardant empreintes d’un habile aïeul

 

Dont la plume fit naître, au détour de l’ïambe,

L’altière scansion ramenant de son île,

La spumescente nappe que les flux enjambent,

Et qu’entoilent les rimes d’Antoine de Gentile.

 

Au soir de l’étrange bohème, chaque fille

Suspendue au filin de musarde,

Au sommeil dont les pauses s’enquillent,

Cloue des rais en canevas des bardes.

 

De l’oubli des tares, à la ressouvenance,

S’éparpille la gent affolée de me voir

Au miroir figé de peines, d’indulgences :

Pénéplaine à dix lieues du couvoir

 

De la harengère enlacée de fièvres

Toxémiques, en l’équanimité de l’âme

Affectée de résipiscences qui de la lèvre,

Aux mots crus, refoule l’épigramme.

 

J'ois au balcon de vos larmes, seul,

A la contrescarpe des châteaux de paille,

Les cris désaccordés remontés de l’éteule,

D’amants au socle de subtiles batailles :

 

Enamourés grisés de froids ébats, nus,

Sous bruines perlées au ciel d’avril,

De la nue vaporeuse, vidée de contenu

Sans s’en faire, au ventre du bouvril.


Que ne l’aurais-je tu, moi qui, de l’imaginative,

Loue délicatesse, autant qu’il m’en permette !

De l’idiomatique cloître, fatalement s’activent,

Des mots emporte-pièces dont l’aura s’émiette,

 

Soufflée d’antagonisme, huée d’antilogie…

Lors, j’offre, quand Villon l’admoneste,

Réceptacle au flou polymorphe ; j’en régis,

Et sans parcimonie, l’usuraire queste

 

Dérivée du pochoir de babil, slang

De clephte de faubourg, nervi de margaille…

S’encavent mes idées, quand tangue

La stylistique du trop-plein d’entrailles...

 

Laissez-moi revenir au printemps de Ronsard,

Aux romances d’Alphonse de Lamartine,

Accuserai pour vous, sans nuance, ni fard,

Aigrelettes pipées, vespérales mâtines,

Sans m’accorer au dédain de mutines

Enjôlées d’impostures, de sourires blafards !


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

jeudi 17 février 2022

FAROUCHE ADOLESCENCE

FAROUCHE ADOLESCENCE

 

Jadis dans les vertes prairies

Au coupant hallier, au colchique sauvage,

Poussait le cran de l’enfance peu sage,

Ses jeux interdits, son regard ahuri ;


Naissaient des comptines sucrées :

Bouffonnes saynètes aux berges flétries,

Sous le vieux saule où l’amoureux contrit

Pleure triste matin, en l'aube ancrée…

 

Rêvait parfois de badines risées,

Folâtres goguenardises de galants

Assoiffés d’aventure, avançant à pas lents

Sur la lande, où point l'argentine rosée,


La rosière de mai :craintive seulette

Dont le cœur bat tambour, sans se lier

Aux quinteuses promesses, vite oubliées

D'énamourés qui du futur, s’inquiètent.

 

Fusaient des rires pénétrés de candeur,

De subtils propos de versificateurs :

Etonnantes rimes au slang moqueur

D'idéalistes ceints de mots menteurs...


La soubrette, au hasard d’un chemin,

Sait du lovelace dont le speech honore

De la brigue que le manant ignore,

L’élégance fertile, ô combien, que la main


Se vêt de mitaine agréée de princes

Dont le satin rehaussé d’organsin,

Ravit la nymphette dévoilant peu du sein

Qu’elle offre, quand le caprice pince

L’espiègle courtisane aux désirs abyssins.   

 

Farouche adolescence qui fait serment

D’adoucir du  feu, les sulfureuses braises,

Suis-je en ces luttes qui biaisent,

Félon d’un temps mort, indélicat amant


A reculons, sans se jamais lasser

Des jacasseries d’acariâtre verbeux ?

Aurais-je céans de l'aliéniste buté,

Crispé l'affect, sans en jouir ? ... en Sage,


Si la folie arme l’excentrique en cage

Confère au style, à n’en point douter,

Confiscatoire nimbe ! Ai semé en mes lignes,

Pour les moucher, le visqueux entrelacs ;


De l'assurance, aux apories, l’éclat

D’audace fuse des miasmes… indigne

Protectorat au tertre du panachage

Arguant le pamphlétaire qui de la plume,

Aux actes, incendie la faconde qu'il assume,

Sa soif du paraître, avant le lynchage ;


Sa rédhibitoire clause le lie aux excès d’ironistes,

Sans du mal d’aimer, approcher l’apogée,

De gémonies, cœur en camisole, purgé

Du passé manifeste : adolescence que piste


L’épistolier disert, ce fourbe glossateur

Dont l'aura s’évertue à troubler_ quelle tare !

Chambrière ou vieux laquais bâtard

Sans devenir, mordus du géniteur


Plantant ailleurs, ces crocs d’aigrefin,

Sous la peau de rombières ivres

De médisance_  catins de bouge...

Sa couche fait réserve aux gouges


Entenaillant la glissante vouivre ;

Ses cicatricules redessinent du ventre,

Les vergetures, de la chair en chiffon,

Et qu’enflamment les ans sous le greffon

De l'hymen chu de son épicentre.


Voilà, réminiscences, des intempéries,

La jachère que j’aime à cultiver,

Quand ma mémoire drape, et sans l’encaver,

La recognition du double équarri !


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

mercredi 16 février 2022

DESHERENCE

DESHERENCE

 

Nous sommes devenus créatures de l’ombre,

Des êtres insatiables à l’affût d’un bonheur

N’existant qu’au travers de nuits sombres,

De rêves encordés ; y point le déshonneur,

En ce profond marasme encavé aux peurs,

Et qu’élague l’espoir de voir au jour nouveau,

Simplement de l’inné, la banale torpeur :

Affres du regret dropé… hors du caveau.

 

Nous ne sommes rien ; nos besoins

Se vident du confort d’apparence…

Quand nous nous retournons, le passé est loin,

Trop loin, pour écumer de notre déshérence,

Les miasmes poudreux, en cette récréance

Qu'agrainent les lois... sans y prendre soin.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

mardi 15 février 2022

BACCHANTES INASSOUVIES

BACCHANTES INASSOUVIES



Brillent les flammes de la séduction

Dont les amantes s’auréolent le cœur ;

On les voit perchées aux superstitions,

Aux remembrances, qu’en moqueurs,

Griment les loups fermentés de rancœur :

Noceurs fardés de vaines prétentions.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

lundi 14 février 2022

VASQUE DE SHEOL


VASQUE DE SHEOL

 

Ils profanent les tombes, saccagent l’habitat,

Pissent sur le drapeau de nations, d’état ;

Ils égorgent les saints jusqu’à cet ablata

Considéré des leurs, sans désiderata.

 

Souillent les quartiers, taguent au soir les cités,

Vomissent sur vos fils, dévergondent en loups,

Les enfants du futur encagés de marlous

Pris au rets du péché par trop plébiscité…

 

Aux caves empuanties de froides banlieues,

Aux sinistres dortoirs de la gent maudite,

Hibernent ces démons entretissés de rites ;

La laideur de leur âme jouxte le cœur bilieux.

 

Quand la maréchaussée nettoiera_ ô bonheur !

Ces pestilents quartiers, le pourra-t-elle(?)

Le Ciel brûlera tous ces démons sans ailes,

Ses succubes grisés, ces gluants amphineures.

 

Ils engrossent les carnes de fragiles tours :

Grues de grises impasses sevrées de liberté ;

On les voit séduire ceux qui les ont hantées,

Aguicher les mâles, ces sinistres vautours.

 

Bouffis, sous opiacés, titubent au clair de lune ;

Les silhouettes griffées bavent au jour pâli ;

Font montre de démence en la glossolalie

Anonnée en l’aurore viciée, l’aube inopportune.

 

Sur leurs dépouilles siffleront les corbeaux :

Pasteurs sublunaires qui, en rats de cathèdre

Emondent la pensée en nuisibles proèdres,

Nus… en un triumvirat de serviles cabots.  

 

Il y aura_ croyez-moi ! _ aux larmes crispées

De pleureuses de laudes, de banales coulées ;

Verrons poindre, loin de leurs mausolées,

La folie ajustée au col de ces êtres dupés.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022