Faudra-t-il d’autres mots pour apaiser ton mal,
D’autres verbes pour enclore de ta vie
Les épreuves soudaines, lorsque l’envie
Pénètre de l’angoisse le reflux extrémal ?
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Faudra-t-il d’autres mots pour apaiser ton mal,
D’autres verbes pour enclore de ta vie
Les épreuves soudaines, lorsque l’envie
Pénètre de l’angoisse le reflux extrémal ?
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Quand la lune somnole aux froids de janvier,
Se soulèvent les vents de l’horizon lointain ;
La peau de la nature, ce tissu diamantin
Flatte de l’agnelin s’y laissant convier,
L’ouateuse doublure, avant de chavirer
De flous solsticiaux poudrés aux boréales
D’un grésil d’inconfort, et qu’emballent
Les brumes s’y venant arrimer…
La lune lambine dessus la stratosphère,
Les étoiles perforent la belle galaxie ;
S’y meuvent d’autres astres jadis en autarcie ;
L’hiver se désagrège, chu du planisphère.
Il semble que les plaines engrossées de neige
S’éveillent de l’hiberne, avant de s’étirer
Au creux de ces matins où s’y viennent mirer
Les fragiles insectes quittant le breuil grège.
La lune pose décans pour se laisser charmer
De l’accessoire nue, l’illusoire nimbus
Crânant en diadème en orgueilleux stratus
Dont l’étrange accote, et pour le sublimer,
Le fief renaissant du printemps à venir :
Ce majestueux dôme au ventre d’outre-lieu ;
S’y promènent les ombres d’un juste milieu
En-deçà de l’ivresse du temps à retenir.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Pourquoi tirer le traîneau de l'enfance
Aux barbelés du temps irrésolu :
Cycles indécis dont s'orne l'innocence ?
Ô douce symphonie… j’aurais voulu,
En de brumeuses ides, te parer d'indulgence !
Paître sur tes jachères, semble indispensable ;
Pourrais-je sans surseoir, du mal,
Lier les taraudantes luttes, hors du sable,
Las, meurtri de ventées hiémales.
Aux lunes éteintes, au ciel d'infortune,
Se crispent mes pas... ma bancale marche
N'a du retenir, plus d'offres opportunes
Codifiées de nuits qui harnachent,
Accoutrent de mesquines breloques,
Asservies en ces jeux ridicules, aux lois,
Aux règles promulguées ad hoc :
Intrusives formules pour gens de bon aloi
Dopés d'ordalies, rédhibitoires clauses
Narguant l'espèce, pour en faire,
Des complaisances, spires d'anamorphose,
Au tain de remembrance que flairent,
Sans s'en incommoder, les riches souvenirs
De sépia de fastidieux grimauds ;
De la communale, longent, sans en honnir,
Le préau du savoir lesté de maux (mots ?!).
Pourquoi édulcorer l'onguent de sapience,
Quand l'oubli pénètre le tissu cognitif ?
Peu à peu, s'y délient les codes d'alliance,
Ces principes pentus de décrets incisifs.
Sans user en ces joutes, d'entropie,
De cautèle, je chemine serein au nord
Des jouissances… peut-être par dépit,
Sans m’accorer aux ruses insonores,
Hors la sente de kaisers à l'étroit
Au jaseran cintré d'injonctions voilées :
Simulacres à l'ombre d'un beffroi
Mollement soutenu de frêles propylées.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Le chagrin me torture, puis m’effeuille ;
Ne suis plus, aux heures condamnables,
Depuis mes ambitions coupables,
Qu’un simple roturier accroché au treuil
De la gent moqueuse qui de mon deuil,
Se gausse, ironisant sur ma gêne palpable.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Bonsoir ! la route était mauvaise ;
J’aurais dû emprunter d’autres raccourcis,
Sillonner des vallées, les bermes étrécies,
Avancer sur les plaines dépourvues de glaise.
J’ai fait le plein de rêves, et sans parcimonie,
Embrassé de l’attente, les fiévreux courtils ;
Serai-je en ces soifs, en quête d’une autre île,
Pour clamper à ma joie, et sans cérémonie,
La douceur de ta peau, ce galbe satiné
Dont mes mains font quémande ! se peut-il,
Que l’envie altère mes besoins… que cette île
Si proche, et si lointaine, soit _ douce vahiné,
L’atrophie d’un songe emperlé d’amertume,
L’athrepsie de nos amours naissantes ?
L’oubli ne peut atteindre en sa rage mutante,
Le désir dont me coiffent les ineptes coutumes
Vaque d’improbité, en vexants stellionats ;
Il faut en haranguer en de subtiles joutes,
Les premières mues dégorgées des déroutes
Entretissant nos peines serties de jaconas.
*
Bonsoir ! la nuit fut malsaine, l’aube plaintive ;
Se mouraient à mes pieds, l’empreinte nue,
L’effigie d’ombres arguant, trotte-menu,
Les bordures du vide aux nuances craintives.
Pour palier à l’angoisse du présent incertain,
Je cloue de moite lèvre ta purpurine lippe ;
Laisse-moi me griffer, loin des tristes nippes,
De l’injuste musarde du miroir sans tain !
De ton ventre crayeux, à ma moite bouche,
Flottent d’ambitieux baisers… ils écorchent
De ma rude balèvre, au boucan de la torche,
Les fines ridules que le plaisir attouche.
Fais-moi l’amour, sans fixer de nos peines
L’inutile pinacle ! le tissu de ma peau
Eveillera de ta chair alanguie le tempo
Brisant de la maldonne, la faillite soudaine.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Il fait froid aux fenêtres des loups
Dont la colère inquiète la fautive…
Se peut-il qu’en ces regards jaloux
S’éveille encor de l’aura attractive,
Quand bien même qu’attentive,
S’épanouisse aux heures qu’on alloue,
La serve dénudée dont le galant encloue
Au presque raisonnable l’imaginative
Annihilant du rêve en son renfloue,
L’imperceptible voix de la folie captive
De l’infidèle chatte… ce félin andalou !
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022
Où s'ouvre la rose de suaves senteurs,
De nouvelles fragrances ; germent en la moiteur
L'éclosion du jour, des bulbilles qu'enrobent
En la tiédeur d'avril les vents de Provence,
Mistral, Tramontane : vaporeuses brises…
L'adolescence y trace d’autres cicatrices
Aux assoiffés d'aventures, d'errance…
*
Elle a la prestance des muséales nymphes,
L'attrait des gouaches de Marie Laurencin…
Sa peau hâlée sublimant du dessin
L'esquisse expurgée de la lymphe.
Arrogant, fier, lui, porte en ces rondes
La contenance de l'âme sans attaches :
Irrévérencieuse estime du lâche
Bagué de vices en pleutre immonde ;
L'aura du pusillanime, ô combien,
Dupe du citadin la componction,
En niant de la vie ces désaffections
Sevrées de quintessence… grand bien
Lui fasse ! Calife sans l'être, se voulait
Prestigieux dandy de la dame,
Sabreur sur le froid macadam
Talé de taulières, d'ivrognes, de valets.
A ses yeux, semble victorieux ;
Aimerait à son bras, sous l'ombrelle,
Arpenter les charmilles plus belles,
Poser à son cou d'amant mystérieux,
Son souffle… ouïr en ces parcours
Des musiques ivres du pépiement
De l'ibis moqueur, ses tremblements
Aux plaintes d'autres discours.
A-t-elle de ces désirs attouché
L’onirique parvis ? peut-elle
Avant le petit jour, se lier les ailes,
Au poteau d'un répressif bûcher ?
En d'intrusives joutes, éclate du miroir,
Le tain de l'inconfort, l’artefact ;
Taclant des lois, l'édit censurant l'acte :
Codicille de pompeux accessoire,
Protocolaires fiefs tannés à tort,
D’amants de nos livres d'images :
Dont Shakespeare étoile de présages,
D'évidentes promesses au décor
Cambré en arceau de la félicité…
Faudra des pages... lignes à noircir
Pour offrir au bonheur, sans forcir
Mansuétude, et sans démériter,
La dimension, l'insolence d'aimer,
Du paraître; puis, d'un pas :
L'appréhension de l'ego sous appât:
Empyreume bâti à jamais sublimé.
Serions-nous simplement du beffroi,
Dépouilles d'une mort annoncée,
Spectres en devenir au Schéol agencé
De casuistes, de grincheux pisse-froid ?
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022