ULTIMUM DERIVATIONES*
Ultimes dérives
Les femmes m'ont donné au clair des nuits bleues,
Avant de chavirer du nord de leurs regrets,
Le mensonge et le fard des premiers degrés
Du plaisir sans confort de l'étreinte de feu ;
Elles m'ont dépossédé du besoin raisonnable,
Formolé de désirs ambitieux, grotesques
Semblables au désordre de transports gigantesques
Qu'épuisent au matin, nos rêves condamnables.
Les femmes m'ont glissé sur la couche froissée
De caprices pervers, à l'heure où le sommeil
Entrelace des trêves, les nuances vermeilles,
Le râle de vieux amants tristes et oppressés.
De cris et de douleurs, pour se mieux punir,
Elles ont déraciné du sol meuble des peines,
Le chagrin et le spleen d'aguichantes reines
Délaissées en un soir… et sans circonvenir.
Les femmes m'ont poussé du haut de leur mépris,
En altières maîtresses ivres de liberté… ont bu
De vains nectars, la lie de fioles au rebut,
Mises en quarantaine à n'importe quel prix.
Je les vois en reptation sur le sol brûlant
Des margays de passage, les écoute pleurer
Entre deux courants d'air les venant emmurer ;
Le vice a eu raison de leur piètre talent…
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019