pinterest

jeudi 21 novembre 2019

ULTIMUM DERIVATIONES*



ULTIMUM DERIVATIONES*
Ultimes dérives

Les femmes m'ont donné au clair des nuits bleues,
Avant de chavirer du nord de leurs regrets,
Le mensonge et le fard des premiers degrés
Du plaisir sans confort de l'étreinte de feu ;

Elles m'ont dépossédé du besoin raisonnable,
Formolé de désirs ambitieux, grotesques
Semblables au désordre de transports gigantesques
Qu'épuisent au matin, nos rêves condamnables.

Les femmes m'ont glissé sur la couche froissée
De caprices pervers, à l'heure où le sommeil
Entrelace des trêves, les nuances vermeilles,
Le râle de vieux amants tristes et oppressés.


De cris et de douleurs, pour se mieux punir,
Elles ont déraciné du sol meuble des peines,
Le chagrin et le spleen d'aguichantes reines
Délaissées en un soir… et sans circonvenir.

Les femmes m'ont poussé du haut de leur mépris,
En altières maîtresses ivres de liberté… ont bu
De vains nectars, la lie de fioles au rebut,
Mises en quarantaine à n'importe quel prix.

Je les vois en reptation sur le sol brûlant
Des margays de passage, les écoute pleurer
Entre deux courants d'air les venant emmurer ;
Le vice a eu raison de leur piètre talent…

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

UT SCIS TACERE*



UT  SCIS TACERE*
Sachez faire silence !


Ne dîtes aux hommes que, demain,

Mûriront aux portes des saisons,

Des semences flagellées d’oraisons,

Des manifestes creux tracés de la main

De prévaricateurs dont les lèvres carmin

De putains insoumises, enjôlent la raison !




Taisez des illusions, la fantasque doublure

Entoilée d’arguties de l’improbable queusot

Illuminant le verbe qui fait la nique au sot,

Puis, admoneste sans mal, la vraie littérature !



Dussions-nous être soufflés  de la matrice ;

Elle freine du fœtus, l’effluve amniotique

Emportée du canal aux puanteurs méphitiques

Troublant la chair aux glandes corruptrices !




Cachez de vos sanglots, l’irréversible chute,

Afin, aux soirs d’automne, à l’heure des décans,

D’épouser des clameurs, d’inconfortables huées ;

Y sombrent les regrets qui s’y encor percutent !


Le deuil en nos victoires, violente les mots,

Dénude des graphèmes, le venin d’épistoles

Aux sirupeuses lies tanisée d'acrostole

D'impudiques écrits vieillis en fermaux.




Ne dîtes plus :_ je m'écorche aux ronces

D’un avenir étouffé de stolon !

Vous verrez faner ces mousmés de salon,

Celles qui cachent le vice au creuset de leurs fronces !


L’homme  n’aura alors, plus jamais de passé

Dissoute, sa mémoire, au for des nuits blanches ;

Balaiera des plantureuses hanches,

Les frissons ignorés de tous les trépassés.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

IUDICIUM MORTIS EST*

IUDICIUM MORTIS EST*
Le condamné à mort

Aux heures dites coupables, le condamné à mort
Égrène chapelet de regrets, de remords…
Il effeuille du temps, d'imprécises secondes,
De l'espace, des orbes,  les teintes rubicondes.


Dans le froid de l'attente, en l'étroite antichambre,
Son regard alimente du corridor d'ambre,
Les pires conjectures ; se glace alors son sang ;
Il aimerait survivre au matin renaissant,

Victorieux, serein, confiant en l'avenir
Dont jouissent les âmes que ne peuvent bannir
L'orgueilleux podestat, le prétentieux kaiser
Légalisant la mort fouillée tel un désert

Où s'égarent aux nuits, les monarques déchus,
Où se perdent aux ides, les tarasques fourchues.
Le condamné caresse en vain la grâce
Hissée en tutélaire au centre de l'impasse

Gardée tel le trésor d'un califat trônant
Au pulpitum du pouvoir absolu, dominant
Certes, avec panache, et sans rétention,
Bien que grisé du vin de l'appréhension.


Point d'issue en ces sombres couloirs
D'orgueil, d'émulation…  triste refouloir,
Tu conquiers et le cœur et l'esprit aliénés,
Crains, je te le conseille, de tes actes mort-nés,

Le tumulte de foules ennoblies au Calvaire,
Le grondement du Ciel de L'Agneau couvert
Du Sang que Pilate a profané à tort !
Où est ton aiguillon o misérable mort ?
   

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019