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lundi 31 août 2020

MAGNO SUO PERICULO*Grand risque pour



MAGNO SUO PERICULO*
Grand risque pour


Il plane au-dessus de nos têtes,
Un cirrus de mort, une brume figée ;
Le péché, peu à peu, nous a ennuagé
D’un halo semblable aux girouettes,

Nimbe de disgrâce que les vents fous
Chambardent, avant de le grimer,
D’un stratus piètrement arrimé
A l’orgueil des fats; les limbes les bafouent.

Nagent en l’air vicié, d’explosives charges,
D'éruptives bourres prêtes à déflagrer
Avant les saturnales: vaines simagrées
Et qu’effanent les nonces munis de targe.


Le cosmos voit peler la parure
D'un monde brisé, au pal d’un enfer
Dont l’ardeur carbonise la terre,
Riffaude l’univers ceint de désinvolture.

L'homme, de l’enceinte du mal,
Égrène patiemment, un vieux chapelet
De tristes litanies bléées de pipelets
Sous macule de thèses cégésimales,
Système guindé en appendice
Lesté de dionysiaques croyances…

Asservie aux dogmes de sapience,
La femme, du vide des blandices,
Ratifie en l’espèce, l’étrange primauté,
Enflée du savoir des questeurs
De coursives vaquées du contempteur,
Pédant sans cœur, fardé de cruauté.


Du tombeau au seuil des misères,
S’enflent les rêves de la plèbe poncée…
Il n’y a_ je le crains !_ en ce fief roncé
De malédictions, qu’immense désert
Emprunté de faquins, erg d’insert ;
Y chavirent encor des notes nuancées.

Doit-on mourir debout, ventre plein,
Pour donner aux vivants emmurés
De mensonges, un linceul armuré…
Combattre le vice dont l’âme se plaint ?



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

dimanche 30 août 2020

IN FINE


IN FINE

J’ai vu s’ouvrir aux lunes de septembre,
Au monde qui s’égare pour disparaître,
Rives endormies au soleil à renaître,
Berges encavées aux nécropoles d’ambre.

Mes nuits atteignent du sommeil froid,
Les cauchemars enkystés d’inférences ;
Que n’aurais-je donné pour de l’adolescence,
Retoucher le profil arc-bouté au beffroi

D’imposants fiefs de provinces meurtries !
Y traînent au soir, les vierges griffées
De l'incertitude dont le cœur suiffé
Souille l’acuité accorée au mépris.


Les morts gardent du séculier, rites,
Faste d’antan, et pour se protéger
De la douleur de peines ennuagées
De peur, de répulsions confites,

Et qu’écalent en ces noces spectrales,
Remembrances, en l’isoloir du temps,
Tièdes resucées effeuillées en partant
D’esprits cacochymes sanglés de râles.

Sans porter estocade aux contradictions,
Ni percer le bedon des miennes vanités,
Je fais en ces chemins… ô si peu usités !
Montre de vaillance, sevré d’addictions…

Au bas de page où ma plume musarde,
Les mots défaits de métamères, s’affolent ;
Enquillés à ma déconvenue, somnolent,
Vaincus d’atticisme, en l’ébauche bavarde.


J’ois des matins creux, à l’aube claire,
Quand du soleil d’été, s’évapore la nue,
Le cri de zombis, d'ectoplasmes ténus
Chahutant aux rêves enduis de glaire,

Viscosité, mue de fantômes mutés
Sous coupole d’un caveau chaulé,
Catafalque... peu à peu démoulés
Des doigts du péché aux restes aboutés

De cadavres blanchis du Shéol,
Exuvie dont le passé fait fête…
Si j’avance en silence, que rien ne m’arrête,
Verrai, au souffle chaud d’Eole,

Ma peau délacée des rires de l’enfance ;
Yeux mi-clos, d’insidieuses promesses,
Bluterai du mal desserti de confesse,
L’affectation couvée de sénescence.

Mando ne sera, en cet obscur désordre,
Qu’un citoyen blessé, reître désarmé
Au pal de la métempsychose… être alarmé
Qui du noir, ne se laisse plus mordre.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

samedi 29 août 2020

CONFIDENCES


QUIBUS CONFISUS ES


Je souris aux passants emmurés d'amertume,
Aux filles déambulant avec mélancolie ;
Je les vois farder de la triste folie,
Le désenchantement talé sur le bitume.





Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

SI CREDIS*


SI CREDIS*
Si tu crois

Si tu crois que les tristes amantes
Ont la larme facile, quand l’absence
Compulse du chagrin, la béance,
Que s’évident des affres de tourmente,

L’obtuse mélancolie, l’inextensible spleen ;
Si tu crois que l’amour amplifie du cœur
Les sonores battements évidés de rancœur,
Sache qu’en ces poisses assassines,

L’esprit, sans montre de réserve,
Annihile du rêve, les plus belles images
Pinçant de l’affectif entoilé de mirages,
L’impudent enthousiasme, que desservent

La peur et la folie dont s’égrappent parfois,
Les fragments de colère, les miasmes butés
D’une vie en quinconce, souvent amputée
De ses plus belles ailes, quand l’effroi

Tétanise de l’âme, le précieux avers, au soir
Où des confesses, mûrissent geignements
De béguines troublées, chaisières liées
Aux sacramentaires… ces serves oubliées
Attisent du désir, les braises du tourment
De moniales glorifiant l’ostensoir !


Si tu crois, pauvre chose, que l’existence
Oint de la conscience, le trouble permanent,
Pommade de l’esprit, le remords ahanant,
Tu verras poindre de l’indifférence,

La mort en l’éveil du mépris, tapisser
La mémoire de tentures criardes, d’étoffes,
Chatoyante moire… là, grisée de bichof,
La femme humiliée, aux ides nuancées,

S’en ira cuver de l’uvale contrainte,
Le vaporeux souffle, avant de trépasser
Sans mal, aux lunes droséracées…
S’étiole le corps démuni de plaintes.

Si tu le crois vraiment… les songes paveront
De ton sommeil d’enfant, l'allée
Empruntée d’adultères, céans, empalés ;
Jadis, ils nourrissaient le sage… de jurons.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

vendredi 28 août 2020

SUBLIMIS FONS*


SUBLIMIS FONS*
Majestueuse fontaine

Fontaine ! Fontaine !... je boirai de ton eau,
Au  matin où pépie l’oisillon guilleret,
Aux jardins refleuris de frasques de juillet,
Aux prairies reverdies sous l’auguste falot.

Fontaine, ma jouissance, mon aubaine,
Ma claire cascatelle, abreuve mon gosier
Du reflux de larmes qui du vert rosier,
Écarte les épines, en l’aube souveraine.


Quand s’ébrouent les juments repues
Au souffle de l’éther, s’ébattent les daines,
Je vois baguenauder  d’inutiles fredaines
Au ventre de cités corrompues ;

Alors, penché au cuivre de ton canon froid,
Je pose la balèvre, sans m’en lasser jamais,
Pilleur aspirant du goulet élamé,  
Le filet hyalin, le ru... et par petites fois.

Fontaine sise sur la Grand-Place, l’acrotère
Croque de la pierre taillée, la moulure
Gravée à la saillie de l'architecture
Dont l’ornemaniste boute le fragmentaire.

L'arche cuprifère ennoblit ta constance ;
J’y vois naître de moites arabesques…
Rivées aux planchers gigantesques,
De longues bandes éclairent ta prestance ;


La pâleur ostéone de corps sénescents,
Quémande de ta décharge, en ce mal,
L’affluence, aux phases hiémales,
Atermoient, quand se meurent, indécents,

Les premiers notus, le généreux mistral
De la Provence sublimée du poète ;
A sa feuille, soupirent en flou d’anachorète,
D’ascétiques kyrielles reprises en chorale…

Moi, j’avance à ton lore, essoufflé,
Mais fier de partager de l'alternative,
Le fusionnement… en l’imaginative,
S’accotent des plaisirs déliés d’invectives
Et qu’enserrent les jets de ta cuve renflée.


 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

jeudi 27 août 2020

VILLARUM FLANDRENSIUM GETAWAY*


VILLARUM FLANDRENSIUM GETAWAY*
Escapades flamandes

Il a plu ce jour, au nord de Tirlemont…
La province flamande est en ce gris matin,
Sur la grande Gette, en l’aube qui l’atteint,
Semblable aux Cornouailles qui, des monts,

Se détachent des bruines de septembre,
Puis ravivent des vents chauds de Brabant,
L’opiniâtre soufflée, l’artefact débourbant
Reflux, de l’étang de Bambois ; s’y cambre

Le pédicelle peu à peu décroché
De la vase au remugle tenace…
La pluie a délavé de ce col, les traces
Enfouies en la lise maculant les rochers.

Des riches armoiries où trône L’Agnus Dei
A la fasce d’argent en bannière d’écu,
Trabes d’or et bocquets d’argent, ont vécu
Au tertre de sinople… ces symboles vieillis,

Noués en ralingue de l’historiographie,
Enchevêtrés  aux lubies d’annalistes
Purgés du raisonnable… ces sophistes
Emperlent de doutes enchâssés de défis,

Napoléoniennes dérives au panonceau
D’archives limées de scribes infatués,
D’insolences tristement accentuées
D’aristarques adoubés jadis à Chenonceau.  
                                          *
Il pleut encor au bourg de Gossoncourt ;
Les marchandes s’affairent, amusées de voir
Sur la place mouillée, s’allonger le bavoir
Du prélart ruché de l’immense pourtour.

La ville de Van Den Bossche reprend des couleurs ;
Les jardins s’ouvrent au clair de la rosée ;
S’en viennent alors, finement posées
Sur l’amaryllis, pour farder leur pâleur,

Cochenilles en paissance forcée,
Sveltes libellules encellulées de bises,
Mutines avettes dont le pollen grise
La flore pincée de tons désamorcés.

Estourbi en ces frondes passives, j’écale
De la nature, le liquoreux nanan, fier
De connaître de ces flous aquifères,
La rythmique perlée, et que la nue étale

Au ventre meurtri de rives ensablées
Où mes pas ajustent de la mue pérégrine,
L'empreinte dont la marche butine
Les talures injustement râblées.

A deux pas d'Hautem-Sainte-Marguerite,
Me suis laissé séduire par Zeven Zillen ;
La guerre jadis, courant à perdre haleine,
En s’épongeant le front, su donner à Magritte,

D’ostensibles pochades ; que ne puis-je céans,
Moi, l’inculte d’une France lointaine,
Absorber de l’attrait  serpenté des fontaines,
L’itératif débit purgé du douzil béant !



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mercredi 26 août 2020

SIC CAERULEAE*


SIC CAERULEAE*
Céruléenne voie


Je regarde du miroir alizéen,
Se refléter sur l’arche coraline,
Du majestueux profil, la muance saline
Tonnant aux vents légers, puis, du méridien,
Flotter en doux roulis comme l’amphibien
Bercé d’embruns, de perles coralines.

Je soupire, puis, guette de la marée,
Le roulement des flots bleus en cacarde ;
Il y a au ventre de l’onde furibarde,
Le minuscule fretin, l’alevin égaré

Et qu’encercle la spumescente masse,
Fuse d’aquatiques renflements de cuve ;
S’y meuvent les froids coraux de l’étuve
Où s’agitent les algues qui s’enlacent

Sous la blanchâtre voûte océane…
Des berges azurées, à deux lieues du quai,
S’enrouent les brises déloquées
De solstices hués de graciles tartanes.


La mer allaite d’un sein mélancolique,
La lame distordue des tempêtes,
Couve la baille que les flux émiettent,
L’anguleuse ligne aux branles acycliques,

Puis pose à son bossoir, avant de s’amollir,
Les frisures d’iodiques coulures ;
S’en évaporent les peccantes moulures
Ressac effréné que l’auster va polir.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mardi 25 août 2020

CERTAMEN IRRITUM*


CERTAMEN IRRITUM*
Inefficaces luttes



Après avoir vécu en de lointains déserts,
Déraciné des terres, amertume, vice ;
Couché nu sous l'arche des solstices,
Ai vu s'évaporer l'infidèle univers.

Après avoir purgé des yeux, les sanglots,
Vidé des palpébrales l'itératif reflux,
Mon cœur fit un bruit de grelots,
Au soir où flottent les profils joufflus.

Après avoir aux ides, nuancé des nuits
L'équivoque  noirceur, sans espoir, 
Du caveau où les spectres s'ennuient,
Ai allongé au seuil du désespoir,

Les joutes du conteur immature,
Brèves de copiste… sans doute ;
Du slang conspué, aux ratures,
Mon verbe su harnacher la fatale déroute.

Après avoir des solitudes, lié silence
En cette thébaïde, futiles pensées,
Ai, aux gorges du puits de science,
Bu ; s'y abreuve le rhéteur insensé.

Quand s'étire matin, de l'errance
Aux égarements sombres,
La pérambulation, des manigances,
Busquent les fuites sans nombre.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 24 août 2020

IMPUGNATAE SENTENTIAE EMENDATIONEM SURGERE ?


IMPUGNATAE SENTENTIAE EMENDATIONEM SURGERE ?
Récusés, levez-vous !


Récusés, levez-vous ! Ne soyez-point soumis
Aux dictats d’arrogants au raglan de kaiser !
Ces pontifiants allument en vos déserts,
De vieux fumigènes, des pétards endormis

Sans charge explosive, de vulgaires amorces
Dont l’enfant fait chahut, quand l’ennui
Bague de la jeunesse, les ténébreuses nuits
Profanées d’obsessions anamorphes…   


Soyez habiles, sans ronds de jambe !
Les silènes trompeurs du monde sociétal,
De trop viles manœuvres létales,
Endorment les plus sages, et qu’enjambent

De vains codicilles d’interversions
Dressées en réquisitoires… ces armes
Pourtant fallacieuses, font du charme
Aux rigoristes nimbés de prétention :

Légalistes, suppôts de coterie, castes
Boursouflées, sans âme, gonfaloniers
De bombance, altiers bâtonniers
Purgés du raisonnable, pleins de faste,

Grandiloquences… sires d’apadana
Aux belles tentures moirées…
Réveillez-vous avant la marée,
Quand s’ouvre le portail du capitanat !


L’homme a de l’idoine, écorché convenance ;
Se peut-il qu’il en vienne au soir, dépité,
Lacérer les remords égrenés d’impiété
Effeuillé de sanglots déliés d’accointance !



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

dimanche 23 août 2020

ADISPISCING FAUCIBUS GELIDA*


ADISPISCING FAUCIBUS GELIDA*
Aquarelle figée

Penchée à la rambarde des souvenirs,
Elle regarde passer les clichés d’autrefois,
Ces flous cosmétiqués, coagulés au froid
D’intempéries que l’on voudrait honnir.

Sous l’étole mitée du temps désaccordé,
Épie du sillon de ses rides, l’entaille
Faite aux reines dont les entrailles
Débordent d’accessibles cordées.

Étirée sur la couche d’insolubles amours,
L’empreinte des nuits blanches vacille
Des jouissances... inutile coquille,
Chabraque d’un fougueux troubadour

Tonnant en héraut à l’heure où perce
De la béance, l’influx de solitude, débit
De diamantines larmes, et qui de l’éphébie,
Sermonne le soldat isolé sous l’averse.

Son espace aluné est un vieil accessoire ;
Y grondent de brèves discordances
Au clavecin prémuni d’allégeances,
A la protase d'un lever d’ostensoir…

Flagornant en de molles pirouettes,
Dresse réquisitoire, pour du deuil affecté,
Éteindre noirceur, scrupules éjectés
De cognitives bornes de silhouettes

Dressées au parvis des réminiscences ;
Là, flottent les béguines encavées
De doutes, vilenies vite bavées
A l’ouïe d’abbés repus d’indifférence,

Pleure secrètes perles d’humiliation ;
Les mâles l’ont défaite de sa retenue :
Offrandes premières écalées du nu...
Plaintive chair privée de mutation ;

S’y confinent en de craintifs tressauts,
Maladroites manœuvres, menées
Dont abuse la gent la voulant ramener
Au corridor des serves en sursaut…

Égrène chapelet devant l’icône bleue
D’une madone que les ans patinent,
Supplie au soir l’image byzantine,
De quérir pour elle, quelque dieu

De promesses de catéchuménat,
Déité de réserve où l’esprit s’intoxique
D’insidieuses feintes d’apraxiques,
De rituel de riches mécénats.
                                                   *
Qu’ai-je à retenir de ces absences
Dont parle le poète déçu de la catilinaire
Posée à la balèvre du preste missionnaire
Et qu’enclouent les frasques d’abondance !

Je prendrai, moi aussi, le chemin cahoté
De sentiments contraires… les rires dilués
M’égratignant le dos ne peuvent influer
De ma mue, l’imprécise beauté…


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020