IMMARCESCIBLES
INVENTIONIBUS*
Immarcescibles
quêtes
Ne me repousse pas ! Vois, je viens de naître,
Me faut un sein pour étancher ma soif !
Ne me laisse pas ! L'orgueil qui te coiffe,
N'aura raison de mes rêves champêtres.
Je marche au nord de tes besoins,
Souriant au printemps à venir,
Pour dérider des ombres, sans les retenir,
Les traces déconfites dont l'univers est oint !
Chahutent les fièvres de ma solitude,
S'écorne encor matin, en la rosée farouche,
Diluée de mots dont s'engave ma bouche :
Iotacisme de phonème en sa rectitude.
Ne me laisse flétrir en l'hiver assassin,
En cet empire gris de désespérance :
Royaume fardé de manigances !
S'y meut l’ophidien dévié du bassin…
Montre-moi le chemin où poussent encor,
Au renouveau, d’efflorescentes saisons,
Rose, jasmin : girandole de floraison,
Fétuques, graminées, pourprées d'or !
Grisé du nard de ta lèvre gourmande,
Je défroisse tes larmes, en l’influx intense ;
Faut-il que j'en vienne, et sans ganse,
A crisper de l’ego, en la réprimande,
L'inusable bâti ? Dois-je de ces feintes,
Estoquer de ce double, la métisse réplique ?
Que nenni ! Ne suis, en ces suppliques,
Ni moi, ni un autre… n'aie crainte !
Je fais escale sur tes riches jachères,
Au vent nouveau… jour, et nuit ;
Et sans prétentions, j’embastille l'ennui,
Au raisonnable attrait, suppléé de la chair,
Pour, d'immodestes envies, d'accointances,
De voltes, de communes dérives,
Lier de l'idoine aux lubies additives,
L'apparat d'oblations, la prépotence
D'obséquieux caudataires aux flagorneries
De sujétion… est-ce ici, qu’ils survivent
Aux zélateurs dont les remords avivent
Les tièdes braises de la cagoterie ?
Entoile-moi céans, d’élégie de lords,
Pantoum de ménestrels, rimes de trouvères !
En cette aubade ; bien sûr, entrouvert,
Mon cœur à nu, bâillera… et plus fort !
De nos étreintes auréolées d’éclats,
S'anime l’astre de la félicité… ferons
Du parhélie, nitescence certaine… irons
Au creux du baldaquin, vainquant les aléas
Du plaisir lesté de hanches pleines,
Son perméable fuseau , ce gracieux profil…
D’offensantes brumes, en l'aube, y défilent,
Pour voiler de nos corps, la forme souveraine.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021