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jeudi 31 août 2023

MALADROITES SOUFFLEES

MALADROITES SOUFFLEES

 

Je cours après un rêve à nul autre pareil,

Un sourire pris aux reines de la Villa Sparta ;

En une étroite loge engainée d’omerta,

Défilent d’autres louves épuisées de sommeil.

 

Au bord de sa cascade, me suis laissé bercer

De chimères tranquilles, de douces mélopées,

Et qui, de la barlongue, viennent envelopper

De mes envies d’ailleurs, l’inutile percée.

 

Son regard dénature mes probables défaites,

Désocle de ma targe, avant de disparaître,

Le précieux rivet… elle me voudrait reître

Sur la peau du désir, en un matin de fête.

 

Animés d’insolences, de cynisme, peut-être,

Les amants s’abandonnent au fil de sa vertu ;

S’imaginent parfois, la serve dévêtue,

Implorant le fier sigisbée afin de l’y soumettre.

 

Je les regarde pister au son d’un rigaudon,

Et de la tarentelle, décélérer le rythme, émus,

Comme à confesse, le sacristain promu

Aux glorioles : brandebourg guipé de fins cordons.

 

Elle fuit mon espace, aux heures égrenées

De ses fragiles pauses… ses attentes diluent

Mes appréhensions ; mais l’a-t-elle voulu (?)

Suis-je au faîte des songes, que l’on dit mort-nés ?

 

J’en voudrais redescendre, accéder au palier

Des gracieuses amours, de l’amativité ;

Accéder, comme Chateaubriant, en invité

De romances princières… pour elle, me lier…

 

De Germaine de Staël, quêterais conseils,

Ou de la Sévigné, quelque ruse d’insert ;

De l’épistole bleue, confierais_ sincère :

Madame Récamier, aux furtives veilles,

 

N’a pas eu de pareilles… se peut-il, ma mie,

En ces subtiles feintes, que la peur contriste,

Et pour s’en faire legs, aux ires fantaisistes,

Votre besoin d’aimer ?... De cette anémie

 

Ebranchée, la chétive ramée, vit-elle encor,

Aux vents désaccordés de l’insoluble peine ?

Ne laissez_ ô tendron de mes soifs, la gêne

Emprisonner les plaintes de ce corps !

 

Je crois qu’il se veut libre, pour se mieux offrir,

Aux onciaires poudrées… floconnent en ces ides,

Les délicates perles de l’étreinte sans rides,

L’exquise rosée, en la matutinale… sans souffrir,

 

Mime du parangon blessé d’indifférences :

Confiscatoire charge d’un vulgaire modèle

Au chevalet d’un peintre sous l’asphodèle,

Immolé au col de désuètes inférences.

 

Il me tarde, avant le petit jour, de desceller

L’écrin de ces émaux dont, seule, gardiez,

Déçue, avant l’oubli de tout… sine die,

Le circonstanciel… et sans vous rebeller !


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

FLEXIBLES CONVENANCES

FLEXIBLES CONVENANCES

 

L’aube s’est éveillée au grondement des eaux ;

Des arbres, les vieilles branches penchaient,

Et de leurs feuilles nues, les ramures cachées

Semblaient apprivoiser le flexible roseau.

 

De fines gouttelettes perforaient l’atmosphère,

Glissant sur l’herbe humide, en pointes bryacées ;

Les jeunes surmulots cessaient de paresser,

Pour se glisser, ravis, hors du sol aquifère,

 

Sur le talus jonché de fruits éclatés, du pollen  

Emietté du beau genévrier ; l’automne, ce jour,

Vient poser son bagage, défait du lourd ajour

Des moites boréales conglobées aux plaines.

 

Le temps, turbulé des vents tièdes du nord,

Peu à peu, efface des sillons estivaux,

L’empreinte des vallées, le crantage des vaux ;

Seule, l’aigrette, en survol, épie de l’athanor,

 

Les épaisses buées… grisée du brandevin

De ce vieil alambic agité sous sa masse,

Ce long distillateur aux arômes tenaces ;

S’en évapore, au soir, le souffle du provin.

 

Flottent en l’air serein, en la bride cuivrée

Des terres boulochées, de minuscules bises :

Fines clisses éthérées du filtre, et que frise

L’aurore, en sa diaphane lie, pour œuvrer

 

Calmement entre les lourdes berges, et l’étang

Où se noient sous l’épineux ajonc, lémures

En dérive, et chabots, dont la fraie emmure

Des limoneuses, le broussailleux battant.

 

Préemptée de ces métamorphoses, la nature

Harmonise des flots, l’ondoiement soudain…

Sublimée des rais chauds d’astres diamantins,

Galbe, des vespérales, la fragile mâture.

 

Les couvées donnent aux frêles gazouillis,

D’étranges pépiements… reteintent l’azur,

Puis, du nid des bondrées, émacient, à l’usure,

Les noduleux sarments abritant la saillie.

 

Au miroir de ces mutations, l’automne ajuste

Des nuisibles ventées, l’ahanante bouffée ;

Las, les pans de fontaines, quelques fées,

Apprivoisent l’orée de ce courtil auguste.

 

Riches d’exhalaisons, les heures s’enveloppent

De minutes conquises, de ductiles secondes ;

La faune ébaubie, repue de drupes rubicondes,

Entoilent d’un silence feutré, la visée amblyope.

 

S’il pleut sur les côteaux de dame Ponsardin,

Les forêts blessées : du Tronçais, à Plitvice ;

Que les fleurs de Suzhou, subitement, jaunissent,

Si le froid ride de Sarek, le bouquet grenadin,

 

C’est que l’automne éveille des premiers matins,

L’angélique drapé, pour s’en faire costume…

Il est, nous le savons, des traînes de coutume,

Nulle frange apparente au soyeux du satin.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

mercredi 30 août 2023

VICTORIAM

VICTORIAM

 

Les traces que j’ai laissées, avant de m’en aller,

Ont pavé du silence, l’insoutenable gêne

De l’âme cloquée, aux chartes cartésiennes...

Rien, qui me puisse, désormais, emballer !

 

J’ai fait le tour des choses qu’on disait insensées,

Encerné des matins, l’ouateuse auréole,

Décadré des nuits, en mes plus sombres rôles,

La froide nébuleuse… parfois, sans y penser.

 

Au tertre de vos envies, me suis embrigadé,

Immolant du confort, la fringante stature ;

Vos joies ont profané mes larmes immatures ;

Vos rires ont dépecé mes espoirs dégradés.

 

Quand l’amour se vêtait de ses plus nobles rais,

Mon soleil accusait d’autres incertitudes…

L’ivresse des jours pleins taclait ma solitude ;

Et du deuil d’apparoir, mon angoisse paraît.

 

Où se meurent au soir, les glaireux babils,

Les moites lallations de poupons en trottines ?

Aura-t-on délacé des premières bottines,

Le noduleux cordon… puis, d’un doigté habile,

 

Ecorné de l’œillet, la sphérique trouée ?

Les hommes ont-ils grimé de la sente d’hier,

La sinueuse vire… pour honorer, fiers,

Les dignes pérégrins ; doivent-ils être loués ?

 

N’ai point attendu l’aube, pour, aux fontaines,

Boire l’influx de ces sources cachées, posées

Au douzil de pépies s’y voulant reposer,

Avant, en vos déserts, dessangler ma futaine.

 

En piètre factotum d’un sinistre manoir, seul,

Ai courbé le dos face à la gent moqueuse ;

Ridé de vaines fronces, les déverses aqueuses

Ont souillé ma tunique, ce déplaisant linceul.

 

Le temps m’étant_ en ces déconvenues _ utile,

Ai pris des raccourcis, les bermes moins pentues ;

Ma jeunesse gravait, de ses besoins obtus,

Syllabiques présages, en offres moins futiles

 

Que les prétentions de censeurs aguerris…

L’emphase en emplit le généreux bedon :

Ce rumen saturé d’orgiaques baccades, dont

L’hédoniste flatte l’imposant gabarit.

 

Ai fredonné romances aux sages caméristes :

Gracieuses suivantes d’imaginaires castels ;

A leur cou porphyré, ajouré de dentelles,

Ramoitissait ma lèvre d’aquafortiste

 

Retouchant de l’œuvre, en de suaves teintes,

L’immuable contour : indissoluble ondule…

Mes mots froissaient du nard de la filipendule,

La troublante fragrance, l’abstruse atteinte.

 

Je voulais être moi… afin qu’il m’en souvienne,

Aux laborieuses brettes de l’existentialisme,

De l’aura du gagneur, en fi de despotisme,

De l’ivresse du mâle aux chues diluviennes_

 

Authentique héros arborant livrée, au cœur  

Du bacchalaureus, le tressoir du rameau :

Imposante couronne ajustée en chrémeau,

Au port du simple lad, mué là, en vainqueur.


Pincé de tant d’adages, de cérébrales joutes,

Je me croyais… fini _ échu d’une autre tierce,

Mais…

Mon destin fut, sans la moindre transperce :

Inébranlable socle au creuset de vos doutes.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

mardi 29 août 2023

SAVONAROLE 1452 /1498

SAVONAROLE

1452 /1498

 

Girolamo Hieronimus Savonarola mieux connu

Sous l’éponyme de Jérôme Savonarole, naquit

Le 21 septembre 1452 sur le fief conquis

De Ferrare, en Italie du nord… plus tard, l’ingénu,

 

En frère dominicain, dénonça le désordre

Du catholicisme, sa dépravation ; ne put _ hélas ! _

En combattre les dogmes qui le matelassent,

Les prêches surannés… à nous en faire mordre.

 

Sa franchise n’eut d’égal, et sans fuites,

Que cette véhémence dont il usa souvent ;

Sa colère _ ses actions le prouvant_

Rassurait ses disciples ; sa conduite

 

Confisquait, en ces surnuméraires,

Le vice du clergé aux longs crocs de mutant

Qui déchire la chair… en argumentant,

En d’infâmes préceptes démunis d’arbitraire.


7 février 1497, ‘’son bûcher des vanités’’ dévoile

La folie de cette prélature infectée, sanieuse…

Le mensonge du clerc, sa fougue vaniteuse,

Accolent les naïfs en quête de bonne étoile.

 

Courageux, pugnace, brisa l’aura des Médicis,

Dressant au fief de la théocratie, Florence :

Berceau de l’histoire… du moins, en apparence ;

Aristote, puis, Platon devinrent, en ces auspices,

 

Les pensées à suivre… la faiblesse manœuvre

Désormais en l’étroite coulisse, où vaque

L’antagoniste enferré à la voie du cornac

Conspué de la plèbe, cette grasse pieuvre.

 

De Ruina Mundi, poème de sa sage jeunesse,

Emane de profondes assertions ; anticlérical,

Comme après lui, Voltaire ; son verbe écale

Des désillusions, récusable détresse.

 

Le ton est donné :

 

Sera franciscain, non pour dire, mais…

Pour démontrer des Saintes-Ecritures,

Avec foi, et adresse, La Vraie Littérature…

La Chose accomplie, se fera désormais :

 

Vitupérateur, à l’endroit de ces religieux

Dont la soutane confisque, en drapé de kaiser,

L’Unique Vérité : Celle que Le Dieu sincère

Révèle à Ses Fidèles, en des mots élogieux.

 

L’ascèse et la prédication démunirent sa foi ;

Il ne sut concilier : actions et gnosticisme

Gangrenés de rituels proches du syncrétisme ;

En croyant soupçonneux, il franchit le beffroi

 

Des prévaricateurs… sa folle mécanique

N’eût, de la dynamique, approche, aucune…

Purgé de sa vertu, mais, enflé de rancunes,

Dériva loin des terres enfiellées de panique.

 

Reconnaissons, tout de même :

 

Le cran qu’il dût avoir pour crisper, et sans mal,

Les marchands d’indulgence : le pape Alexandre

Et ses démons, attirés par les billes de cendre,

Ces incubes sans nimbe, ersatz du proximal.

 

Coulpes et cilices le poussent en ses tranchés ;

Pour s’éloigner des mortifères flagellations

Des moines, il se plie aux jeûnes ; la tentation

L’encloue, en ses réserves… pour prêcher,

 

S’inflige d’inutiles tortures, de scarifications…

Le voilà se combattant lui-même…

Acculé, et sans souffle moral, l’anathème

Siffle au-dessus de sa tête… de La Crucifixion,

 

Ne lui reste que : pensées abstraites, image

Rehaussée d’un supin ecclésial… s’engouffre

Aux méandres de ce qu’il combat ; il souffre

De se voir aluné, sans subsides, sans gages.

 

Quand il présente le pape Alexandre VI,

Comme l’antéchrist, la justesse du ton

Est fort appréciable… mais cède, le fronton

De chaque vérité… quand il s’y hisse,

 

S’écroulent les colonnes de sa ténacité…

Satan est un rusé, Savonarole le sait…

Le mal en son faufil, est un fade succès :

Un artefact de plus, un vieil exploit mité.

 

Pour combattre le Diable, il faut du Seigneur,

L’Epée à deux tranchants… le reste est accessoire ;

Aucun homme ne peut, aux berces illusoires,

Amputer du péché la constance… ce leurre !

 

La foi en son Sauveur n’accuse, loin s’en faut,

Quelque sage soit-on_ l’effet produit

Sur l’acte accompli _ fut-ce un sauf conduit

Par le miracle… quoiqu’il vienne d’en-Haut ;

 

Un Chrétien (un vrai) n’est que le réceptacle

Des Bénédictions du Rédempteur Vivant ;

Ce que nous faisons, a l’empreinte des vents

Emportés de la nue… son unique habitacle.

 

Savonarole a cosmétiqué son ardeur…

La sagesse des hommes, est folie pour Dieu ;

L’émotion est un flux éthéré… même pieux,

L’humain reste poussière, fragile quémandeur

 

Dont Le Ciel fait Grâce… pour ne se point lier,

L’Amour du Tout-Puissant accorde satisfécits…

Désœuvré, piégé, que voulez-vous qu’il fit,

Lui, ce vaillant Héraut : herméneute geôlier !?

 

 Mai 1497, le 23_ se fait excommunier du pape…

Florence est à feu, et à sang ; les tavernes

Laissent couler le vin, les bordels ternes

Entrouvrent leurs cagnas… le vice encape

 

A nouveau le peuple, jadis écrasé d’entregents ;

Il fait _ aux sombres chutes vaticanes _

Chaud et froid… c’est selon ! sous l’arcane

Des cristallomanciens, au soir, les gens

 

Affluent de partout… le Diable joue encor

Sur les deux tableaux : séculier et paganisme…

Le monde dressé sur ruines, boit l’athéisme,

En fébriles lampées… bagués à ce décor,

 

Les minables suppôts, avachis, lymphatiques,

Enguirlandent du songe, l’impalpable coulée…

Ivres de ce faux cépage, sen viennent blackbouler

Au naos d’un cloître… jadis, trop hermétique.

 

1498, l’inquisition l’accuse de fausse prophétie,

Savonarole tient bon ; sa foi n’est pas un leurre

Agité à la barbe des porteurs du malheur :

Ignobles cardinaux férus d’acrobatie…

 

En pisse-froid, le pape, ce plénipotentiaire,

Diligente ce tribunal ; y siège Bélial, son maître,

Ce jongleur anonyme… oui, ce traître

Dont Judas accepta, en vil réceptionnaire,

 

Les sequins du malheur… ave retro satanas !!!

Savonarole, sans contrainte, accepte

De plonger sans ciller, au fond de cette nasse ;

Épandu, se réjoui de garder ses Préceptes.

 

Après cinquante jours de prison ; torturé, battu ;

Au son de l’Infelix ego _ corps blessé, bras brisés,

Il savoure la mort ; gardant sa tunique, grisé

Du nectar du Salut, il ‘’ leur’’ crie, abattu : _

  « Je ne vous le donnerai pas, mais vous pouvez le prendre. »

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023 

lundi 28 août 2023

NAUSEEUSES CONSPUES

NAUSEEUSES CONSPUES

 

N’est, du confortable, aux branles méconnus :

Propriétés communes, cependant, disparates,

Connivences aucunes… la pensée scélérate,

Dissoute du vrai, subjugue l’ingénu.

 

Des rires défaits, aux fantaisistes larmes,

Emanent des frissons dilués aux soupirs

Enfiévrés_ comme acculées au pire ;

N’est de probable issue, émulé en ces charmes,

 

Qu’immodeste abouche du pulpeux retenir…

S’ en accointer, au dam de l’aristarque,

Prouve… que ne l’aurais-je tu ! l’emparque

D’ombres grégaires… s’en vaut mieux abstenir.

 

Du séculier, sur l’autel de zélotes fourchus,

Au sermon de la gent religieuse, ne subsistent

Que poussives dérives : trappes d’aliénistes

Aux feintes du parjure… badine de déchus.

 

L’esprit admoneste, en d’imprécises donnes,

L'atomisé de casuistique, l’âme illusionnée ;

S’en vient quérir, du pédant passionné,

Les rogatons de gambades bouffonnes,

 

En la palinodie de princières mainmises…

L’argutie sert l’idoine du prétentieux ; l’entoile

De stratagèmes insufflés en poussières d’étoiles,

Au subconscient bridé de vaines entremises.

 

La morale en subit, aux mils, et aux cents,

De puissants synopsis : plausibles récréances,

Virevolte… sans jamais de cesse, puis condense

Et l’espoir, et la crainte, aux muches indécents.

 

Egaré, prisonnier de profondes trémies,

Le cœur (défait de sa systole), telle la clepsydre,

Emulsionne sa lie, asséché : désolante anhydre

Au désert de la vie outragée d’insoumis…

 

J’ai_ en fuyant la sagesse des mâles_ surmonté

D'augurales pompes de nonces séducteurs,

La connaissance d’enseignants-concepteurs :

Epigones bercés de sciences avortées ;

 

Seul, est dû combattre de l'obsolescence,

Le germe atrophié… évincé de pédagogues luttes,

Ai _ avec art _ au réceptacle d’autres culbutes,

Puisé de diamantines nappes, la substance

 

De sources serpentant du savoir, en amont,

Leur précieux débit : agréable coulée, en l’état…

La désublimation n’affecte, de ce delta,

L’élégance soudaine, traversée de vos monts…

 

N’ai rien du disciple de classes surchauffées !

Ce baveux égrenant chapelet de fadaises…

L’école est un côteau penché sur la falaise

D’où plongent les ignares, les cancres défaits

 

De toute volonté… c’est un sombre tunnel ;

S’y perdent les censés aboutés à cet antre,

Les vaniteux doctes, enfilés au cantre

Du vieil ourdissoir… par trop conventionnel.

 

Si, aux moites aurores, s’affaisse ma dégaine,

S’étiole ma superbe (si tant est que j’en aie),

Laissez-moi donc, partir ! en traversant vos haies,

Donnerai à vos pleurs, de liantes rengaines.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

dimanche 27 août 2023

QUE NE SERAIS-JE PAS !

QUE NE SERAIS-JE PAS !

 

 Il y a des matins où s'étrécie la voie

Dont j'emprunte, sans même y penser,

Fugaces lacets, flexuosité… y louvoient

Les spectres du linéament… offensés.

 

Je fuis les mânes d'un autre temps,

Les chimères de ces terres vaincues

Délacés d'improbables printemps,

Aux plaines purgées de leur vécu.

 

De mes rires soufflés, l’anhélant soupir,

S’y semble dilué ; ils travestissent,

Hors l'influx lacrymal, les miasmes apyres

Modulés de grimaces ; ils chancissent

 

Des noires nuits, la transe d'insomnie

Annihilant du rêve la fluide acuité…

Que ne serais-je pas, flagellé de déni,

De billevesées piégées de fatuité !

 

Au renouveau, se pâment les ombres,

Du double-pérégrin, mais sans terre,

Aux songes flétris, et sans nombres

Echus d’arrogantes pensées : cratère

 

En implosion, au réceptacle, ad vitam ;

Y naissent, parfois, de rageuses bruines,

D’offensantes gangues… mon âme

Boude, de ces rancunières, la pruine

 

Défaite de gordiens, l'offensive chimie,

La fielleuse mixture… cet inconfort

Pénètre la vacance de l'insoumis

Qui, de la chair, aspire le contrefort.

 

Sans m’aliéner aux nuisibles rites,

Je balaie d'un revers de la main,

Les frasques ; puis, en raréfie du mythe,

L'excessive portée de tristes lendemains.

 

En nécromancienne, ivre de conjectures,

L’achronie déplisse la présupposition

De variantes encloses de mouture,

Afin de l’entremettre des réactions

 

Dont s’étoffe souvent le précieux silence

Du poète rêveur détramé de la duite ;

Sa plume diligente, sans montre d’allégeance,

La folle mécanique de rimes en fuite.

 

Il donne à son œuvre : exacte résurgence ;

Et, pour aimer, s’applique un peu plus,

A sublimer l’écrit amputé d'absences,

De subornation: dérisoires surplus.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023