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mardi 30 mai 2023

ULTIME OFFERTOIRE

ULTIME OFFERTOIRE

 

Partir : naître de sang et d’eau ; s’en aller,

Pour s’offrir de nouveaux lendemains…

Fuir, pour mieux retenir la chaleur d’une main

Tendue en quelque lieu qu’aucun pas n’a talé.

 

Imaginer l’amour défait d’âpres promesses,

Et pour s’en assurer, briser les vieux miroirs

Dont le tain égratigne, en ce fol apparoir,

Les mimiques fardées de buées de détresse.

 

Courir à l’ombre des jours pleins ; en évider

Le disgracieux rumen, pour au soir, alléger

De la grandiloquence au faîte ennuagé,

Le pompeux verbiage : cet axiome ridé.

 

Se défaire des frasques du vaniteux paraître,

Dont la mort annihile les mesquines esquives ;

Poser au codicille, et pour l’en déjouer, l’abusive

Clause_ fut-ce rédhibitoire _ bien trop piètre.

 

Longer du caricatural, avec tact et adresse,

La cosmétique empreinte… se délier, en ses grimes,

De la grasse pochade, aux charges qui l’animent,

Et… baiser la mitaine d'une digne princesse.

 

Quand nous voyons flétrir, en ce froid devenir,

Rosières frustrées de l’inadvertance, ces chattes

Grisées du mensonge des loups, la pensée délicate

Offensée ô combien (!) admoneste, sans férir,

 

L’ignoble séducteur… ses sanguinolentes griffes

Parafent de la peau le frêle parchemin…

N’est d’espérances aucunes en l’exploit surhumain

D’immodestes vassaux devenus molles chiffes.  

 

Prendre des raccourcis, inefficace sente, s’égarer

Au courtil où poussent les jours gris-blancs,

Décélère l’envie aux noces du faux-semblant ;

S’y côtoient les silènes pansus, ces gorets

 

Dont la reptation captive les plus sages… parfois,

Aux primales poussées, s’entremettent sans mal,

Pour du fol arbitraire, huer sentences optimales,

En Diafoirus aux suspectes approches… et, sans foi.

 

Partir, pour ne plus revenir se vautrer en la fange

Des cubistes déçus : flatteurs alloués au dadaïsme ;

Lacéré le portrait de noblesses éteintes, de bourgeois

Encavés de putatives donnes, d’arguties… sans la joie

Procrée de la gent simple et juste… par tropisme; 

Se peut-il que ces gestes dérangent ! ...


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

OCEANES DERIVES

OCEANES DERIVES

 

Je regarde flotter, aux vagues qui l’emporte,

La mort prise en étau aux solstices nouveaux…

Des cristaux disposés en deçà du biveau,

Tapissent les fonds clairs de l’étrange cohorte.

 

J’écoute des crachins, les musicales bruines :

Doucereux clapotis sur les eaux magnifiées

D’un soleil estival, un Phoebus aux rais vivifiés,

Et qu’isolent les vents berçant la pynocline.

 

La mer s’est emparée de la faune alanguie,

A poussé les coraux hors du centre d’hiberne…

Se peut-il _ au matin _ si les algues l’encernent,

Qu’elle revienne éclore en l’océan groggy ?

 

Merveilleuse avenue dont l’hydrique cadence

Module du tempo, des notes azurées : pervenches

Rythmiques en l’arpège de folles avalanches

Cascadées sur la peau ondulée… en l’intense.

 

J’y voie_ comme aux aurores muées _ naître

De la moiteur d’autres vibrations, la cuve océane

Emplie, jusqu’à ras-bord… qui des soufflées ahanes,

Entrebâille l’enclos : cette frêle fenêtre,

 

Qu’enserre de Chloris, la saline semence : gamète

Resourcé au ventre du lagon, aux diurnes pluies

Humectant de l’espèce écumée hors du puits,

La glaireuse bulbille du varech en émiettes…

 

Quand l’automne fané désamorce sa lie, le flot

Vient perler au couloir palpébral, l’influx

De lacrymales étirées de la masse joufflue,

Qu’amoitissent encor les charges du soufflot.

 

A deux pas de juillet, aux molles dérivées, nues,

S’alunent des poussières aux translucides ions :

Chaudes parcelles d’orbes effilochés d’Orion ;

Elles hantent les couloirs projetés hors des nues.

 

Au lointain Miquelon, en d’attrayants menuets,

Dansent les astéries, les acropridés : cnidaires

Sur la piste où voyagent, le fretin missionnaire,

L’alevin gris aux mutines pirouettes, dénués

 

De squame, le nourrain en escale sous crique :

Tout un monde bondissant, gesticulant sans cesse ;

Les tropiques en voilent aux nuisibles détresses,

Leur pérégrination troublée de remugles picriques.

 

Moi ?...

Je glisse entre les plis de la flache poudrée, en aspire

La dive décoction… ma bouche fait, aux délices clairs,

Sans se l’approprier, subtile acétabule, en l’éclair

De grimaces accorées aux frissons qui l’inspirent.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

lundi 29 mai 2023

AUX PORTES DU LEVANT

AUX PORTES DU LEVANT

 

Je vais me retourner, et regarder mourir

Les feuilles de décembre, au silence feutré

De la faune cachée… puis, obturer de l’entrée

Du terrier, le passage, avant que de m’ouvrir

 

Aux nuances poudrées de l’avril enchanteur,

Aux jardins de ce printemps champêtre ;

Y verrai-je pousser, avant de m’en repaître,

Les drageons s’enlacer aux flexibles tuteurs ?

 

Soufflerai sur les tisons, ensuite, calmerai

Des rougeoyantes braises, la caloricité…

Ouïrai de la communale, peut-être des cités,

Tonitruer l’âme ragaillardie… hier, emmurée

 

De mortelles contraintes… la voilà, affranchie

D'ignobles préceptes de subornation…

Voyez-la, exempte d’indignation,

D’atrabile ! … Des censeurs l'ont ici, avachie.

 

Des fenêtres, se dissolvent les bruines ;

Passent au travers des canisses, éparses :

Gouttes fripées, et boucailles de mars…

Sans doute, chues de particules fines.

 

L’hiver s’en est allé, sans réclamer quitus,

Bouté des jachères ; y frissonnent encor

Les semis de septembre engavés de mucor,

D’angiosperme piégée de baveux tylenchus.

 

Guilleret, en ces riches soufflées, j’arpente

Les allées de nos belles saisons… conquis

De ces prémices aux pousses du maquis ;

Quelle transe, ce bonheur, et qu’enfante

 

La nature à l’orée des matins : cycles

Renouvelés aux ides raccordées :

Mon île bleue, ses traverses bordées

De filaos, tamariniers ; au soir, y giclent

 

Des lames éventrées sous la vague,

Les spumescents grelots de la mer en furie…

Aimerais de l'esquisse, le regard ahuri,

Retoucher le profil, puis, élaguer à tort,

 

Le compendium : riches miscellanées

Du poète au faîte d’élégies, troubadour

Au cœur-camisole, dont la Pompadour

Dirait sûrement : _ dussé-je m’en étonner

 

Jamais, il parfume de sel, l'ombreux

Couloir de la désinvolture, exhale les lieux

Foulés de ma prestance… là, perce en son milieu,

Ma chair inassouvie au profil ténébreux…

 

Qu’importe ! Je reste femme au flou emprunté

Aux hideuses tourmentes… ai de l’immodestie,

En de fins raccourcis, pris ce que l’interdit

Disjoint de la morale… le tabou des libertés

 

Berne mes volages cuvées… si ce barde

Su enchanter des peurs, la sédition,

Sa terre, ce nirvana, de l’inhibition

Su en clore la brève… je peux donc, de la harde

 

De jouissifs amants, me défaire sans peine,

Moi, Jeanne Antoinette Poisson : marquise

De sofas, royale maîtresse, gourgandine,

Intrigante, loin, quand elles dandinent,

Des bernaches de cour, fières, acquises

 

A la noblesse au pal des dépravées,

Ces clous dont la pointe émoussée

Ne peut du pilori, où elles se font pousser,

Atteindre le bois dur enquillé au pavé…

*

Je crois que je m’égare ; la renaissance,

Sa temporalité, ne peuvent acquiescer

Des finaudes, l’outrage ; ce voile rapiécé

De la belle ariette, entoile d’insolences,

 

Ce qui, au cœur de nos complaintes,

Doit être mis en somptueux bouquet

De musiques : doux plumet qu’un laquais

Sert au lord, sans regrets, et sans plaintes.

 

Si j’ai domestiqué ma mutique pensée,

Donné ton aux feintes de musarde,

N’ai voulu écorcher, d’une lippe bavarde,

L’attention... diriez-vous : il fallait y penser ?


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

UN HEURTOIR DE TROP…

UN HEURTOIR DE TROP…

 

De la ravauderie étoffée de cancanes clappées,

Se laissait séduire… encoffrant de ses peurs

L’insupportable transmue… de la torpeur

Dont elle se claustrait, ce bancal parapet,

 

Fusaient des mercuriales : vertes remontrances

En difformes censures… peu s’en fallait

Qu’elle enclouât l’affront, que peu à peu fêlait

Les gausseries du noble ironisant la transe.

 

Fût-ce un heurtoir de trop ?... Trop de velléités

En ces métamorphoses : stériles agayons  

D’une pensée flétrie, un savoir en haillons

Occulté, aux primales suées, de la gent effrontée :

 

Celle la même qui, aux loges princières, clabaude

Sans retenue aucune ; celle la qui, aux moites ides,

Dénerve la constance de prêches impavides :

Intraduisible supin ou… vespérales laudes.

 

En devenir de femme, sous sa peau de candide,

S’évaporaient du trouble permanent, les volutes

D’un sophisme lié de brèves anacoluthes

Au stupre peu rétif aux licencieux désirs.

 

Du perron, aux chancelantes marches franchies

De folles serves, son enveloppe ténue biaisait

Du temps à naître, la gradation ; en blessait

Le turgide habitacle ceint de cris avachis.

 

En elle, le possible signait sa récréance… les muses

L’envieraient, s’il leur était donné d’accéder

Aux degrés_ sans ce confiscatoire _ pour céder

Aux riches aiguillons d’Eros… qui s’en amuse.

 

Filles ennuagées de rêves, amorties de plaisirs

Au baldaquin sans limites conquises,

Vous feriez vous novices, permutées d’entremises,

Si l’iconique vierge translatait le désir ?

 

Si aux aubades cuivrées d’un guaglione :

Mutin pinçant mandole, perceviez silence,

Faudrait de ce temps rapiécé, s’il s’élance,

Retenir le passé, pour céans, en délier dragonnes


 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

mardi 23 mai 2023

NUISIBLE HERMETISME

NUISIBLE HERMETISME

 

L’envie d’aller plus loin ne guérit pas du mal

Dont on se fait laptot… il y a, chaque jour,

Dit-on_ du germe inhibitif, cet inutile ajour,

Aux rustres épissures, coulures lacrymales

 

Sur la peau de nos vies… en quinconce parfois ;

Naître du mal d’aimer, aux grelots de l’appel,

Fragilise un peu plus, l’âme cochée du scalpel

De ces fiers nihilistes démunis de la foi…

 

La peur de méconnaître le sujet disgracié,

La crainte de déprécier l’émule, ce séide

Privé du nard impulsant l’aldéhyde

Aux carbonifères savamment appréciés,

 

Emascule l’ambitieux aux portes du savoir,

L’adroite sentinelle épiant sous guérite…

Ne se peut refuser au lettré émérite,

Le droit de seul, jouir du louable avoir :

 

Cette digne richesse : honorable aisance

Acquise sans resquilles, ni cessibles bernes !

Du vexant lupanar de chattes alaternes :

Contrefaites boutures formolées d’acescence.

 

Le besoin de s’aliéner aux inspirateurs,

Affecte l’ingénue d’un carmel de béguines,

Le candide d’un cloître monastique ; s’y incline

Le simplet privé de liberté : suppôt du tentateur.

 

Le désir de s’offrir, et sans contrepartie,

Aux Divines Lois : Célestes Prérogatives,

Fait accéder Au Trône sis hors des dérives

D’agnostiques servants aux accords bipartis.


 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023