Sire… je quitte mes fonctions, la charge
Devenue
insupportable_ m’oblige céans,
A me retirer…
je prendrai l’océan,
Pour un
lointain voyage… en marge
Des nobles
aseptisés, ces manants captieux
Dont les
suivantes accordent agréments,
Au soir où le
manant s’enjugue de tourments ;
Traîne au
caniveau où pissent les factieux.
Des frasques
royales_ croyez-le, ô roi ! _
Je ne couche
apostille… m’en sais garder !
Lassé des
commérages de la cour fardée…
Vrai ! m’en
suis ému_ en avais-je le droit ?
Ai tant versé
larmes à ces débauches :
Bacchanales
que Le Ciel condamne,
Dionysies aux rituels
insanes,
Danses de
sodomites en casaque floche.
Sans jamais
piéger d’ordonnances,
La vertu, ma
plume ne peut ici,
En ces
transes, encor nier l’argutie
Qui l'honore…
sans y faire allégeance ;
Car de la
rhétorique, aux fugaces redites,
Se délient, en
l’état, les flatteries notoires :
Cette puante moulure…
se doit-on de l’histoire,
Assujettir
sans autre, s’accoupler aux faillites,
Aux chutes s’aliéner…
n’exister, ou si peu,
En de froides
contraintes ?... Rien de mal !
Je le concède
enfin ; car l'instinct animal
De
courtisanerie, ces excès pompeux
Ne peuvent _
Dieu merci ! _ décélérer
De
l'imperturbabilité, le vaillant stoïcisme…
J'honore encor
de ce bel atavisme
Dont vous êtes
héritier, et sans l’édulcorer,
La génésie… en
marquis pantouflard,
Monthieux, au
baldaquin superbement brodé,
Couche la
reine émue ; lors, s’en viennent rôder
La bacchante,
l’incube, aux dires égrillards.
D'adultérines
formes louvoient la nuit,
En vos
couloirs, sous les grises enceintes,
Quand, à son
ventre chaud, s’éreintent
De l'amante,
les gargouilles du puits.
Y fondent, aux
fêlures de louves groggys,
D’infimes
drageons, de folles hardiesses ;
O mon roi,
marri de ces bassesses,
Que
n’auriez-vous en vaillant targui,
Combattu des
frasques libertines,
Vous combattre
vous-même, monarque
En ce fief
décrispé, vous sire, dont l’arc
S'aiguise au
nu de flèches assassines !
Adieu !
je fais promesse de prier au matin,
De supplier au
soir, Le Seigneur et Maître,
De garder
votre âme, sans me jamais démettre
De la foi, cet
unique trésor fait à vos palatins.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023