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lundi 1 mai 2023

PRIMALE TEMPUS (Archaïsme flouté)

PRIMALE TEMPUS

(Archaïsme flouté)

 

Le temps nous a poussé au bord du précipite,

Piétinant nos rêves semés aux nuits d’orage ;

Il nous a écrasé de contraintes, de gages

Sans prix : arrhes dévaluées, décrépites…

 

Le temps a fait mourir de nos plus belles joies,

La liesse opportune ; rivant aux jouissances

De béantes blessures supportées dès l’enfance,

De rougeoyantes plaies, de tisons grégeois…

 

A marqué de son sceau, avant que de pâlir,

Notre belle jeunesse cosmétiquée d’ardeur,

La juvénilité ointe de mille splendeurs,

Au soir où s’harmonisent, et sans jamais faiblir,

 

Les plus riches flammèches du désir mutant,

Les précieux brandons des primes passions…

Le temps qui dépossède avant éclosion,

Cette éphébique grâce, se fait concomitant

 

Aux affres de l’angoisse ajustée à l’émoi…

Aux translatoires mues de notre puberté,

Il s’en vient écorner de la vraie liberté,

Fugace conjoncture, quand le sujet larmoie.

 

Le temps a détissé de son bel écheveau,

L’éclatant ourdissage ; là, sans louvoyer,

A crispé le tissu de l’âme fourvoyée,

Pour en faire pennon au-dessus du biveau

 

Dans la main de l’orfèvre démuni de maillet ;

Flottent en ces simagrées : doutes, appréhension ;

L’avenir vêt de peur en ces afflictions,

Le déclin agrippé au chambranle bâillé…

 

La raison donne aux larmes de l’incertitude

De généreux influx… elle enfante des craintes

Aux mesquines soufflées, et qu’éreintent

Les flous de l’existence tierce… souvent par habitude.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023