(Archaïsme flouté)
Le temps
nous a poussé au bord du précipite,
Piétinant nos
rêves semés aux nuits d’orage ;
Il nous a
écrasé de contraintes, de gages
Sans prix :
arrhes dévaluées, décrépites…
Le temps a
fait mourir de nos plus belles joies,
La liesse
opportune ; rivant aux jouissances
De béantes
blessures supportées dès l’enfance,
De rougeoyantes
plaies, de tisons grégeois…
A marqué de
son sceau, avant que de pâlir,
Notre belle
jeunesse cosmétiquée d’ardeur,
La
juvénilité ointe de mille splendeurs,
Au soir où
s’harmonisent, et sans jamais faiblir,
Les plus riches
flammèches du désir mutant,
Les précieux
brandons des primes passions…
Le temps qui
dépossède avant éclosion,
Cette éphébique
grâce, se fait concomitant
Aux affres
de l’angoisse ajustée à l’émoi…
Aux translatoires
mues de notre puberté,
Il s’en
vient écorner de la vraie liberté,
Fugace
conjoncture, quand le sujet larmoie.
Le temps a détissé de son bel écheveau,
L’éclatant ourdissage ; là, sans louvoyer,
A crispé le
tissu de l’âme fourvoyée,
Pour en
faire pennon au-dessus du biveau
Dans la
main de l’orfèvre démuni de maillet ;
Flottent en
ces simagrées : doutes, appréhension ;
L’avenir
vêt de peur en ces afflictions,
Le déclin agrippé
au chambranle bâillé…
La raison
donne aux larmes de l’incertitude
De généreux
influx… elle enfante des craintes
Aux mesquines
soufflées, et qu’éreintent
Les flous
de l’existence tierce… souvent par habitude.
Armand
Mando ESPARTERO© copyright 2023