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samedi 20 mai 2023

LA PEAU D’UN AUTRE

 

Lasse, dans la peau de l’autre, se fanent

Tous les ans éborgnés... l’audace les rebute ;

Ivre, tu nages seule, de remous, en culbutes,

Enfiévrée au soir, de vegliones insanes.

 

Tu cognes du regard, son verbe discourtois ;

Servile en ces bassesses, te voilà assouvie,

Assujettie au mâle dont dépend ta survie,

Avant que de te perdre en ses biais matois.

 

Tiendra-t-il toujours l’allure d'altiers lords

Empanachés d’estime, tel l’hospodar

A l’altière chèche ; du diadoque, au dard

Aiguisé ? Te couvre-t-il, encor, d’or ?

 

Tes rêveries font un bruit de breloque ;

Tu n’as des marquises, pauvre chose,

Point la grâce, et encor moins des roses,

La fragrance… tes besoins sont en toc !

 

Les monarques railleraient tes principes_

Tant est que tu en aies… regarde-toi, candide !

Sauras-tu, de l’amour enjugué de brides,

Ensiler, par pudeur, en ce cœur émérite,

 

Le bonheur si rétif ? Peux-tu, sans craintes

Aucunes, suppléer aux fantasmes cruels

De la gent corruptrice : ces ‘’Pantagruel’’,

Accoiser l’insatiabilité… et sans plaintes ?

 

Dans la peau du piètre damoiseau, ta chair

Fera quémande d’actes moins fallacieux ;

Penses-tu, céans, à genoux, implorer Les Cieux,

Quand le vice, et sans mal,  posera sa torchère ?

 

Ai, des nuits glacées, piégé d'interdits,

Fait taire l’antilogie... en d’ascétiques

Rites, dont démons et muses poétiques,

Ebrèchent encor les ligaments roidis.

 

Que ne puis-je, des profanations, délier

Les pleurs d’intarissables flux, leur débit !

A te voir bouder du raisonnable, ébaubie,

L’attention primale, ce rustre bouclier,

 

M’attriste, ô combien ! piètres funérailles

Semblables aux dérives… le corps momifié

Accuse, en ces offices, sans l’en opacifier,

L’impudique mensonge perforé de mitraille.

 

Ne te laisse rompre aux tempêtes perlées ;

Ici, s’enroue la nue enclavée des grands vents,

En des remords grimés de pâles survivants...

Ils accrochent en camé, l’avers bariolé 

 

De chétives casaques: inopportun linceul

Floué d’ombres prétendues vénielles :

Componction de l'âme passionnelle

Dressée au parvis d'un esprit bien seul.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023