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vendredi 5 mai 2023

ENCLAVE

ENCLAVE

 

Je rame sur la couche de mes turbulences,

Au satin froid de gaupes anamorphes ;

La litière de vierges polymorphes

Me cloue à ce mésaise intense.

 

J'essaie de ramener aux heures

Inentamées des jours pleins de promesses ;

De mon désert ignoré des vanesses,

Aux plages où l’onde bleue se meurt,

 

Il n'y a _ je le crains_ pas d’échappatoire

Aux brises de l'avril ! là, s'éteignent

Les songes et qui pourtant atteignent

De ma déconvenue, le style transitoire

 

Dont je me fais, en de douteux refrains,

En oscillant aux mortes annuités,

Grimacier de joutes d’acerbité

Prétendues abordables… sans frein…

 

Où dorment les filles de mes quinze ans :

Rosières poudrées de mon adolescence ;

Y tournoient-elles attifées de ganses,

Au bras d’un riche mâle puissant ?

 

Dans la boue de leurs exactions,

Asservissent à la replète croupe

La manécanterie de chastes, vent en poupe,

Béates en l'étier des compromissions ;

 

La cruche guindée y perdrait son latin…

Ai, moi aussi, rêvé aux primes angélus,

De frôler en amant, caché sous le capuce,

La sylphide étourdie de nos petits matins,

 

De charmer la nonne excitée à l'idée

D'offrir en l’aube retenue… peut-être (!?)

Sa rose cicatrice, ses cuisses, son mal-être,

Au butoir d'un colin cacochyme, ridé.

 

Attraperai je un jour, en mes filets,

La dame de Bali, la comtesse livresque

Posées à l'encartage grotesque

D'un sulfureux roman aux pages effilées ?

 

Esclave de l'ennui, je butine du temps,

Les pires assertions voilées d'arguties,

Conférant au dithyrambe transi,

La décharge du slang hésitant :

 

Ultime semonce, avant que de pâlir

Au creux d'un passé manifeste,

Piégé de l’encre du palimpseste,

En des mots ne pouvant s'anoblir.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023