Je rame sur la couche de mes turbulences,
Au satin froid de gaupes
anamorphes ;
La litière de vierges
polymorphes
Me cloue à ce mésaise intense.
J'essaie de ramener aux heures
Inentamées des jours pleins de
promesses ;
De mon désert ignoré des
vanesses,
Aux plages où l’onde bleue se meurt,
Il n'y a _ je le crains_ pas d’échappatoire
Aux brises de l'avril !
là, s'éteignent
Les songes et qui pourtant
atteignent
De ma déconvenue, le style transitoire
Dont je me fais, en de douteux
refrains,
En oscillant aux mortes
annuités,
Grimacier de joutes d’acerbité
Prétendues abordables… sans
frein…
Où dorment les filles de mes
quinze ans :
Rosières poudrées de mon adolescence
;
Y tournoient-elles attifées de
ganses,
Au bras d’un riche mâle puissant ?
Dans la boue de leurs
exactions,
Asservissent à la replète
croupe
La manécanterie de chastes,
vent en poupe,
Béates en l'étier des
compromissions ;
La cruche guindée y perdrait
son latin…
Ai, moi aussi, rêvé aux primes angélus,
De frôler en amant, caché sous
le capuce,
La sylphide étourdie de nos
petits matins,
De charmer la nonne excitée à
l'idée
D'offrir en l’aube retenue…
peut-être (!?)
Sa rose cicatrice, ses cuisses,
son mal-être,
Au butoir d'un colin cacochyme,
ridé.
Attraperai je un jour, en mes
filets,
La dame de Bali, la comtesse
livresque
Posées à l'encartage grotesque
D'un sulfureux roman aux pages
effilées ?
Esclave de l'ennui, je butine
du temps,
Les pires assertions voilées
d'arguties,
Conférant au dithyrambe transi,
La décharge du slang hésitant :
Ultime semonce, avant que de
pâlir
Au creux d'un passé manifeste,
Piégé de l’encre du
palimpseste,
En des mots ne pouvant s'anoblir.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023