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mercredi 10 mai 2023

IMPERIEUSES CONSIGNES

IMPERIEUSES CONSIGNES

 (Je m'accorde quitus)


Capresse des îles ; femme ô combien fertile,

Tu danses sur la peau de terres désœuvrées,

De jardins enfrichés, et qu’enserre l’ivraie

Démunie de tubules, de miasmes anémophiles !

 

Amazone posée sur un long filanzane, Diane

Dénudée aux vents des Mascareignes,

Que n’aurais-je voulu, aux ides qui te ceignent,

Apprivoiser ta moue aux gangues diaphanes !

 

Porterais_ insolent, coupe pleine _ ta tiare

D’égérie sise aux tièdes lapillis d’un volcan

Mis à mal en sa brumeuse lie, aux décans

De froides lunaisons affolant la Magyare.

 

Caducée sertie d’un laurier, tu plantes encor

L’aciculaire pointe de ton port altier

Au ventre du plaisir où, offert tout entier,

L’amant fait estocade aux vires de ton corps.

 

Quand bouge ta cambrure, de douleurs enclose,

Sublime, ton ventre cloue d’impudiques baisers,

La fatale moiteur de lèvres embrasées

Du feu de l’hédonisme chu de cet hymen rose.

 

Encerclé de transitoires suées, ton nombril

Se délace des cicatricules efflorées du pollen

De la mâle giclée tapissant en l’égrène,

 Les minuscules lapes de fluctuants débits.

 

Sultane au centre de l’archère ; toi que Cupidon

Agrafe au col de sa superbe, vois mourir

Aux cuprifères cendres, avant que d’échampir

De ce tableau griffé, l’ivresse dont te fait don

 

Sous la suave aréole, le mamelon durci, sa pointe

Eclatée de sucs galactophores, assouplie

De la bouche aspirant la tétée en ces plis

Accordés aux délices princiers d’où suinte

 

Quelque buée clarifiée d’influx comme engorgés

De parcellaires offrandes transies, amoities

De la glaire en son approche belle, sertie

D’écumes déliées de froids halètements forgés

 

De gorges pleines prisonnières de fantasmes

Dupés en l’apparence… pour eux, le damoiseau

Ensorcelle la serve, en déplume l’oiseau

Dénichée de couvées aux portes de l’orgasme.

 

Je pose, ragaillardi_ bien sûr ! _ l’infidèle trotte

De mon pas turbulé sur ce fragile attol…

J’ai des envies de femmes… de femmes qu’affolent

Les saphiques daines au feu de la marotte,

 

Ces modèles troqués : flous décapités, faces

Dépecées d’ignobles figaros, capilliculteurs

Sevrés du lait frais des vierges, sculpteurs

Dont le maillet ébarbe la naïade candace.

 

Au pinacle des louves enchâssées d’impudence,

Se roidit ma calandre de puceau maladroit…

Se durcit l’espiègle goupillon à l’endroit

De l’éphèbe qui, de l’inentamé, décélère cadence.

 

Quand je pense aux chabines cuivrées de là-bas,

Je salive de peines entremêlées de joie

Savamment coutumières de tisons grégeois

De mon cœur affrété à d’horribles rabats.

 

 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023