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vendredi 5 mai 2023

IMPOSSIBLES VOYAGES

IMPOSSIBLES VOYAGES

 

Et passent les printemps, et trépasse l’hiver ;

Les neiges ensevelies fondent au requiem

D’inlassables ventées aux lumières blêmes

Déportées de solstices chus de l’univers 

 

Redouté du marin en partance… il fuit

Des rageuses tempêtes le bouleversement…

Sa galiote branle sur la lame crantée ; doucement

S’en échappent de vaporeuses suies.

 

En l’altération de ces métamorphoses, la terre

Voudrait renaître, enchâssée à la vie, la beauté

De formes esseulées, ointes de doux étés

Procordés aux branchiales de l’ascidie austère.

 

Mais

Il n’en est rien !... L’ivresse des matins, la vilénie

Du stupide noctambule, accusent du processus

L’irréparable pression ; de ce fait, le versus

Accote du manège le tumulte croissant, au déni

 

De talles semées au gré des vents, en l’aurore

Affrétée dont le redoux purge en la constance

La perméable bulle du renouveau : intense

Aquatinte de flammes cuivrées de l’athanor.

 

Aux dissonantes bruines coulées en gouttières,

S’éparpillent des sons, de mélodieuses notes

En l’intrigue du jeu de craintives linottes

En volée au-dessus de l’horrible pantière.

 

Quand vacille aux cuprifères rais, la mèche

De la lampe abritée de mes rimes, j’égrène

Des miens souvenirs dessertis de la gêne,

La pulpeuse substance balustrant la bobèche.

 

O bel aréopage de la gent lettrée, vous cénacle

De sages aux vertus de noblesse, faites-moi,

A l’heure où s’enroue l’âme, où larmoient

Les capricieux nonces : scripte, au pinacle

 

De l’altier herméneute, en la tonitruance

Du héraut livré à la foule émulée… seul

En frasques d’éréthisme, au lores du linceul  

Qui de l’universel, pommade la vaillance !

 

Acceptez ma faconde tel un mets de parèdre ;

Vous qui de l’apocryphe, encensez l’imago !

Que n’aurais-je offensé au for de cet ego,

L’inusable liseré, sans bâcher du polyèdre

 

L’ouateuse doublure, au soyeux casaquin

De la belle marquise couchée à mes genoux,

Lovée au froid tissu dont au soir, se dénoue

La trop fragile ganse délacée du faquin.

 

En mes griffes d’aède, le sang se targue d’être

Opportune empreinte corroyée au précieux

De cet épithalame…  Si parfois le licencieux

Ingère mon mutisme, sans mal, en pénètre

 

Le thésaurus où dorment les contradictions,

C’est que l’emphase en la didascalie,

Déborde du soliloque terbe, au jour pâli

De Vénus l’imprudente, ivre de potions.

 

Et

S’effeuillent les mois, se fanent les années…

Se murmure en l’ombre de conciliabules :

L’amour s’en est allé… flottent quelques barbules

En l’azur amorcé de rêves surannés.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023