Ai tant de
fois poussé au bord de tes chagrins,
D’inutiles
semonces, de sentencieux blâmes,
En l’admonition
de piques trop infâmes,
En l’objurgation
de quolibets égrains,
Qu’il m’a fallu
distordre, en ce déraisonnable,
Enfiellé d’arrogance,
l’impudique morgue
Arrimée aux
ténèbres de l’ouateuse sorgue
Embaumant de
l’ego le revers contestable.
Ai tant de
fois fait œuvre de manichéisme :
Absurde niquedouille
d’un soufisme d’éclats,
Que le
péché m’assourdissant de glas
A, de peu,
accroché à ma peau son tropisme.
Dieu m’en a
libéré… je vis en parenthèses
Les pires
aléas de ce froid nihilisme… ai bu,
A m’en
jamais sevrer_ le lait de ces imbus
Dont l’ascétique
broue formulée d’antithèses,
Clapote sur
la peau de mon double idoine ;
Moi, qui de
la faconde décloisonne débit…
Aussi, de
toi, à moi, ai sans mal estourbi,
L’opulence
du verbe volontaire : patrimoine
De poussiéreux
doctes enchevillés aux lois
O combien
périmées de séculières donnes,
En ce
sacramentel où trônent des madones
Nimbées, grimées…
pour nonces de bon aloi.
Echappé du
filet de ces morutiers_ enfin libre !
Je regarde
mûrir la mer bleue sous l’attol
D’un autre littoral,
au matin où gondolent
Les premières
vagues déclamées du félibre.
Je nage
près des coraux au nacre tubipore,
De noduleuses
algues pincées des glissières
Infranchies
de brachyoures ivres de roncières,
Echarpées _
ô de peu _ de rustres madrépores !
Je reviens,
comme rasséréné… raffermi,
Tel le sage
blessé du rageux communard ;
Sans rancune,
ni rogne de tristes ramenards...
En chaste
magnanime, qu’il me soit permis_
Oserais-je
en user(?) de donner à ta peau :
Salutaires estampilles,
en la confiscation
De tes
nobles refus, en la spoliation
De vertueux
dénis, subtiles rebuffades : tempo
D’enjôleuses
musiques aux rancunières notes…
Au-delà de
pénibles degrés, s’effeuille ma claie,
Tu me vois
dépenaillé d’orgueil, et ma clé
N’ouvre
plus ces riches pœciles… Argonaute
M’a privé
de toison… qu’importe ! la tienne
Sera mon
nouveau nid… je te ferai femme
Quand ma
glaire, aux vacillantes flammes,
Ensemencera
ton corps aux fêlures rhétiennes.