Je déambule
inquiet dans les rues de Paris ;
La capitale
se vide de ses noceurs…
De folles
sirènes, des jouisseurs ahuris...
D’étranges noctambules
en l’épaisse noirceur
S’attardent
en l’impasse où l’âme-sœur
Attend celui
qui, s’approchant en chasseur,
Adoucira pour
elle son vieux cœur marri.
Le cri
sourd des klaxons, la fumée des berlines
Empuantissent
les rues de cette capitale
Où se cogne
l’ombre flou de vestales
Grisées de
froid pétun au souffle de tétraline.
Se faufilent
de molles silhouettes, blessées
D’indifférence,
de fragiles poupées esclaves
De chaudes
nuits… piégées en l’enclave
D’arrogants
souteneurs anonymes, blasés.
Le temps
semble arrêté, comme suspendu
Au filin de
ces pâteuses brumes… le froid
Pose couronne
au-dessus du beffroi :
Hélépole dont
Paris s’est _ ravie _pourfendue…
Cet altier
jacquemart veille sur les jouisseurs,
Les riches
bombanciers de l’épicurisme :
Flottantes
moulures du mordant hédonisme,
Et que le
vice engrosse d'un précepte tanceur.
Aux aguets,
fuyant les gazogènes, les amants
Cherchent issue
en quelque traversière,
Avant de s’emplumer
au grelin d’haussière,
De ces
floconnes gangues sans linéament.
Paris :
désuet couvoir aux mesquines plombées
Encrasse les
bordures de ses lupanars ;
S’en
viennent brouter philosophes et anars
Cabossés d’entregents,
d’aménité… courbés
Sous la corniche ;
y déambule la nixe alanguie :
Cette dryade
nue aux mimiques poudrées…
On la
pensait sevrée des péons madrés
Dont l’enfourche
rassure la mégère groggy.
Je rentre
au petit jour, délavé de bruines,
Rincé sous
la saucée d’immatérielles chues…
Et, comme
le théatin à la trotte fourchue,
Je bague
des confesses les aveux en ruines
Des putains
démunies de la vieille cité ;
La soif d’être
moi-même en ce plébiscité,
Confisque à
ma pépie quelques perles mitées…
Que ne
suis-je bohème du temps émietté !
Armand
Mando ESPARTERO© copyright 2023