Les ombres déclinent, se meurent les vents,
Les plages s'enfoncent dans la baie ;
Flottent en surface le spectre des carbets
Aux cyclones ouvrant larges auvents.
Des grands bois, frémissent les gerbilles,
Les souriceaux en quête de feuillage
Pour tapisser du nid le branchage
Sous la volve parsemée de brindilles.
De loin en loin, s'enflent les pépiements
D'oisillons sans duvet, ni plumet…
L'automne paraît loin des frasques de mai,
De la flore où de son dénuement
Montent la sève culturale, la vigueur
Piégée de septembre, sa verdeur estivale
Entre les stries de serres ogivales
De pergolas liant ma peccante langueur.
De la breneuse tourbe, du ruclon, la vermine
Alimente la faune ; on voit encor
Aux lunaisons de sénescents corps
Sous la fumure que la bise achemine.
Sevré des restes du mois d'août,
J'emprunte de froids corridors…
Mes yeux s'abandonnent au silence d'or,
Aux bruines chues du lénitif bayou.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022