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vendredi 25 mars 2022

PARIS CETTE GÂTINE (AUX RUINES DU PASSE)

PARIS CETTE GÂTINE

(AUX RUINES DU PASSE)

 

Je connais de la ville les moindres interstices, les ruelles pavées, les trop longs boulevards, les tristes avenues et le sang des trottoirs : celui que perdent la nuit, les marlous et les chiens fuyant l’aube à venir, pour ne se point soumettre aux lois de la maréchaussée avide d’en découdre avec ces marginaux émargeant de nuits blanches, d’éthyliques comas… ou simplement de fastueux lupanars où s’offrent sans retenue, les bourgeoises coincées, les fragiles minaudes dont Paris auréole l’ignominieux commerce(…)

Paris est un chenal que traversent les vents et d’épaisses bourrasques muées en maëlstroms sur la peau de la Seine, entre les ponts ; ils grincent sous le poids de trotteuses fardées, de fringants pédérastes ajustés au corset d’illusoires offrandes, grimés sous la barlongue d’un éphémère théâtre,

La coulisse d’un opéra en ruine ; y glissent des cariatides purgées du raisonnable (…)

Paris cette gâtine, est une moite jachère dont les semis enserrent entre les frêles stries les pas désaccordés de crédules péons, de pontifiants sectaires noués au point du jour, quand résonne l’écho du vice, et (ou) quand tintinnabulent les cloches du destin vidé de sa superbe…

Je connais les artères germanopratines, les murets de Gavroche : fragiles barricades, sanglades palissades ; s’y écaillent encor la sueur de braves révolutionnaires…

Sur les Champs-Elysées, et jusqu’au point de l’aciculaire obélisque Concorde, les touristes dévêtent la capitale avant de l’entoiler d’ouateuses fumées prises aux estaminets à l’écœurant pétun… au rets de l’objectif, s’étranglent des clichés faciles, de ridicules poses pixellisant l’étrange, cosmétiquant du flou le trompeur photomètre…

 Au pied de la tour Eiffel, les amoureux pénètrent de l’angoisse, autant que des fièvres, l’insoluble vertige dont s’agrémente l’âme de l’excursionniste venu de ces contrées dont parle le poète que Paris ensorcelle de fantaisistes contes, d’indociles mimiques (…)

 J’ai traversé des ombres dilatées, avant que de m’émouvoir, les impasses mordues de flottantes poussières ; y chantent les ménestrels d’un autre temps, les nouveaux Bruant aux portes de Ménilmontant… l’argot fait son retour entre zinc et percolateur de bistrots enfumés que la môme Piaf voyait comme des lunes au revers d’aventures consommées de voyous mine patibulaire, de ruffians passionnés de Prévert, de turfistes monnayant la goulue d’un Versailles d’infortune…

 De Montmartre aux Invalides, quand le soir pose arpèges aux notes des nuits bleues, Paris siffle en un sabir super, un son mélodieux aux vieux refrains sucrés d’artistes désœuvrés abandonnés en cale, sénescents chansonniers bridés de souvenirs… oh ! comme ils aimeraient renaître au souffle frais de fringants lovelaces… ils pourraient amortir de leurs rêves tronqués, l’onirique lestage (…)

Quand Paris, en doux conciliabules, défenestre mes joies, vient m’inoculer le venin de sa rage, heureuse, fière en sournoise catin, elle me fait reproche de nos brèves étreintes, nos vagues promesses, tous nos gages menteurs ; alors, au silence fané de mes topiques fuites, j’encloue de métaphores mes peines ulcérées, puis… au faîte d’un temps mort, imagine un chemin perçant d’outre-lieu, un cahoteux sentier où se meurent les songes juste éclos.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

jeudi 24 mars 2022

AVANCE SANS CRAINTE

AVANCE SANS CRAINTE

 

Avance, n’aie pas peur ! Mon cœur

Fait chaud et froid… c’est selon…

Avance lorsque les vents moqueurs

Emportent au-dessus du vallon

Les lambeaux de la triste rancœur

Épanchée à l’ouïe des filles de salon !

 

Ces minaudières, parfois à contrecœur,

Dévêtues, pâles, s’étirent de leur long,

Enivrées d’absinthe, de liqueur,

Sur de moelleux sofas, déliant bottillons

Devant le mâle, cet amant vainqueur

A l'inaudible sabir, hissant gonfalon

Sous l’étoupe d’un sinistre croqueur...

 

Il retouche la courbe du mamelon,

En pince l’aréole, en fauviste truqueur,

Pour sublimer le chaud tétin oblong ! …

***

Avance sur mes pas ! Mes songes remorqueurs

Te conduiront sans doute à mon riche filon.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

 

mercredi 23 mars 2022

AU MAL DE VEXANTS MOTS…

AU MAL DE VEXANTS MOTS…

 

Je t’ai cherchée, inquiet (…) achevant du désir imprimé en mon âme, la pâleur des matins, la froideur des passants

Qui semblent amochés par d’inusables nuits, de trop fuyantes heures, quand les yeux admonestent des lunes qui fuient, la troublante lueur du temps sans évidence…

Il me semble parfois, aux rêves qui s’éteignent, que ton ombre déplisse de mes vieux souvenirs, le parfum des premières rencontres, la fragrance des sourires complices, l’impatience dont font montre les mains se voulant rapprocher… pourquoi n’ai -je point vu s’arc-bouter en ces peines nos profils disjoints, nos silhouettes devenues de fuyantes esquisses chues d’un vieux chevalet en une impasse grise !

J’ai pris_ sans te le dire_ avant de te pleurer, les ruelles glacées de la ville où s’écaillent en des soirs imprécis, les mots de ces amants enivrés de mensonges, grisés de faux serments, ces perceptibles mues qui de la lèvre, aux mots, écalent l’impudence, sans la jamais défaire de l’horrible carcan du précieux retenir (…)

Je n’ai pas su calmer du grondement des peines entenaillant ma joie, le tumulte, car de ma soif d’aimer à cette retenue, mes besoins firent don de la vraie déshérence (celle que les poètes dépossédés du verbe, accusent de trahir l’inoffensive plume d’ordalies peu sages) … se peut-il qu’en ces flous, s’épanouisse mon style !

Il pleut à ma fenêtre… les soleils ont boudé de l’affect mien

Les moindres pulsations… enguenillé d’immodestes vertus, je piste du raisonnable, avec parcimonie, les traverses butées de vies emporte-pièces, de destins harnachés d’un horrible licol… où es-tu, que fais-tu ?

Pourquoi dois-je pleurer ces matins de cendre… qui t’a fait odalisque d’un trop lointain harem, que je ne puis _ moi, inutile ilote du vide en sa constance_ approcher de mes lèvres, frôler de ton sourire les premières ridules, boire à ta source bleue, la diaphane lie !

Tu m’as laissé croupir, encavé de blandices… l’empreinte de mon double fait la nique au plaisir, le sceau de ma peau blême disparaît sous l’épave d’un vieux marigot où croupissent les larmes de ma thébaïde… je suis seul, je vis seul entre les colonnades de mon lit d’infortune… je me drape d’envies pour pallier au manque dont l’infortune encloue en de longs parchemins, l’idéal… et ce, à moindre coût…

Les femmes m’ont sevré du sein de la jouissance ; elles m’ont mis au ban des graveleux conscrits, moi qui ne suis que peine, indulgence, attention ; moi qui ne suis_ accoutré

De regrets_ que l’espace de l’espèce, l’Ether au point du jour, l’intervalle goulu où paissent les planètes !

Je te cherche, sans craindre du devenir l’insolente mouture ; as-tu pris ton envol avant de t’évanouir au tertre de mes nuits blanches ?

T’en souvient-il ? nous foulions jadis, sur les bords de la Seine, les crantages ridant de la margelle, d’anonymes pavés ; nous riions de ces couples guindés rentrant quand point matin, et qui de l’insomnie perçaient en de douteux accords, le cylindre trop froid…

Tu avais l’élégance des filles qui en s’offrant, accusaient le bonheur d’en faire toujours trop… tu rythmais de tes pas cadencés, l’épaisse cosse de tes soupirs latents, le bâti de fièvres que la bise agrémente de rictus affectés, et qui de

L’intactile offrande, pénètre les geignements vite éclos…

Mon corps déracinait du souffle animal, l’ahanante coulée ;

Qu’y pouvions-nous faire, nous les énamourés scellés aux mêmes rêves (!?) ma garçonnière, à deux pas de Cluny ressemblait aux entrailles de ces monastères où les rais chauds s’aiguisent pour mieux percer de l’ambre l’efficace substance… tu savais que nos jeux interdits donneraient ton à mes primes badines ; j’ignorais de tes vingt ans de femme la rétive étrenne.

Que n’aurais donné pour fixer au col du palimpseste, la douceur de l’instant, ce troublant parhélie !

Ta peau avait le goût des frissons égrenés, des notes posées

Aux dents du clavecin, de l’enfantine moue des rosières charmées de la folle hardiesse du fier céladon…

Entre rires et pleurs, nous consommions du délictueux breuvage, en de justes lampées, l’éphémère nard de la volupté…

Les heures qu’il m’en souvienne garrotaient de la peur la puissante âpreté, celle que les novices posent en badigeon sur l’esquisse mouillée de la désaffection…

Je n’étais qu’un enfant perdu en la marelle d’un vif accouplement ; éparpillées mes lunes n’avaient d’escales que le râle buté d’une douce étreinte parfumée de plaisirs et d’ouateuses volutes ennuageant la chambre de cicatricules

Emmargées de la sueur de fautives plissures, au faîte de l’irréparable (…)

 

 

Vidé de mes pensées, mon trop-plein d’entrailles, j’édulcore du passé le fiel de remembrance ; mes clichés sont des flous au socle d’artefacts, des brumes déportées de la nue cotonneuse, d’ides poncées de la matutinale emperlée de rosée….

Si je voulais atteindre de nos lointaines cimes, en un matin crayeux, le salvateur piton, délesté de mes ailes, le frileux tourbillon de l’existence tierce dégoterait mon cœur avant de l’estourbir de brocards et de piques pour le moins délétères. Ne serais plus que moi : inutile jocrisse d’un poussif rigaudon dont Lully tallerait les anamorphes spires.

A ma fenêtre se noient de fades gouttelettes, d’infimes flux de bruines ; j’en aspire en mélancolique aède, l’implexe chimie, le schème d’apparence…

Les femmes qui traversent ma tenace bohème te ressemblent et m’inquiètent ; elles pourraient offrir en un oratorio superbe, de nouvelles portées à mes notes bridées, afin du dizygote décélérer la futile manœuvre, cependant que mortes, demeurent mes lubies, mes nocifs errements en d’assassines rondes de menuets compliqués, de bouffonnes escrimes dont Rivarol encloue le quolibet en pirouettes dociles, en de fins codicilles… ces subtiles lézardes défigurent mes songes ; elles donnent à mon désir des rogues avortés…

Ces pontifiantes crues se déversent sans fin en l’estuaire de mon mal…

As-tu de l’amour vrai su puiser contenance ? le présent fait-il confessions de nos noces d’hier, nos intenses brûlures ?

Se peut-il vrai ce désengagement ? aurais-je de la mise bafouer le sixain ?

Tant d’épreuves m’enserrent (…) je nourris en mon sein, avant que de me perdre, les piètres rogatons, les piteuses fêlures de mon deuil de laptot : ces grotesques livrées au revers de l’oubli… je navigue à vue au centre de nulle-part… mes envies en déclin résistent à fonds de cale… accorde-moi audience ! … 

Me ferai factotum pour supplicier de la rouge béance cet écartèlement… penché sur ta voilure, je saurai confisquer du sang de tes folies les précieuses gangues de la désaffection, même s’il m’en coûte de traire de l’audace, les replètes tétines ; de mes lendemains s’écouleront sûrement, appauvries du seyant, les eaux plates de l’âme, le lavis du cœur sur la toile pincée de reflexes agioteurs : indispensable richesse d’un frondeur lovelace, et que je ne suis pas…

La prose qui m’anime te fera connaître de mes clairs sentiments la nouvelle arabesque, la précieuse rosace.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

AVEU SOUS LE BOISSEAU

AVEU SOUS LE BOISSEAU

 

J’ai osé… je fais ma coulpe ; je dis tout :

En mes rêves éclos la femme de ma vie

Avait de l’absolu, animer chaque envie,

Et du besoin d’aimer aux béguins fourre-tout,

 

J’ai calmé mes ardeurs au chevet d’odalisques

Geôlières du temps passé, héroïques bignoles

Dont l’audace, si le galant somnole,

Etrangle le manant devenu fier morisque.

 

J’ai revu aux nuits d’encre, derrière les volets,

Les putains de Bakou, les ménesses blessées ;

Elles traînent un fardeau, sans jamais effacer

L’empreinte de l’amant rêvant de les violer.

 

J’ai couché en grange la camérière émue :

Naïve soubrette dont les moites jupons

Attisent la folie du damoiseau fripon,

Embrase le désir décloisonnant la mue.

 

Mes quinze ans portent deuil d’escobarderie,

De mensonges faciles, de contrevérités

Fardant du quotidien dont ils ont hérité,

L’excuse la plus folle en sa jobarderie.

 

Vois-tu ! je suis l’inutile barde, ce celtique

Trouvère dont le verbe fait scandale ;

Je tonitrue pour taire sur les dalles,

Le bruit sourd de mon pas, la glyptique

 

En breloque à mon cou de dandy égaré,

D’extravagant mirliflore sans le sou…

J’ai caressé des chattes les dessous,

Avant de me lasser de leur triste faré,

 

Leur frêle chaumière au musc suranné,

Ce boudoir où s’écaillent à l’aube,

Au jour naissant, au revers de leur robe,

D’éphémères idylles, des amours fanées.

 

Le temps m’a enivré, les ans m’ont grisé ;

Sous mon toit d’infortune se meurent peu à peu

Les riches souvenirs, les débits pompeux

D’une vie sans saveur se voulant remiser.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

mardi 15 mars 2022

RITUELS DE MYSTAGOGUES

RITUELS DE MYSTAGOGUES

 

Muselez l’oligarque dont le souffle canule

La gent de bon aloi défaite d’arrogance !

Il n’est en ce bas monde que bombance,

Gogaille de mécènes ventrus, abondance

Aux viles dionysies éraflées de spinules.

 

Bâillonnez l’altier podestat du royaume

Où s’affairent nonces et cardinaux

De ce prévariquât, dressé sous les fanaux

De la Rome stérile domestiquant l’homme !

 

Un jour, verrez pousser au naos de l’âme,

Le péché accroché aux rites d’allégeance,

L’impiété du servant qui de la résurgence,

Anime la folie en des remords agames…

 

Quand l’offense bague du catéchuménat

Sous blanc chrémeaux, l’offertoire,

Aura sacramentelle, rites ostentatoires

Aliènent le naïf raillé du mécénat.

 

Lors, l’étrange pénètre du cérémonial,

La grandiloquence, avant de la mucher

Aux funestes décombres, sans en effaroucher

L’idéologue pris au rets de moniales.

 

Je regarde blanchir en l’aurore blessée

Les dernières traces de ce vexant hiver,

Et qu’empruntent les vents... trop sévères

Pour calmer du rite l’exsangue resucée.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

vendredi 11 mars 2022

EPISTOLAIRES ACCOINTANCES

 

EPISTOLAIRES ACCOINTANCES

 

 Il m'en souvient encor de l’espace clos...

L’amour y liait de nos mots impudents,

Style, emphase du verbe décadent :

Improbable variante du slang juste éclos.

 

Aimerais à la page, les pouvoir retenir,

Insuffler au temps qui lentement vieillit,

Prime jeunesse ; l'homme s’enorgueillit ;

Au prestige d’antan, voudrait revenir.


Ma plume nue, ce miroir, honore

Des réminiscences, les plus belles images 

Tissées en l'arabesque de nuages,

D’alphabet ânonné de la lexie sonore

 

Empruntée à la communale... jadis,

Ma dégaine emmurait de contraintes,

La joviale moue délacée de plaintes

Enjôlées de trompeurs artifices.

 

Il m'en souvient, à l’éveil de l’enfance,

Quand s’écaille l'arbre, se durcit le crépi,

De solitude ; adossé au tronc, par dépit,

J’effeuillais des jours pleins, la constance.

 

Faut-il écrire ces turbulences 

De  malhabile main, retoucher d’hier,

Les criardes couleurs, sous le galbe fier

De filles fardées, grimées d'intolérance ?

 

Femmes devenues depuis, pleurent

Du vieil amant ce doux visage...

Il hante les nuits dont la pensée volage

Captive le songeur ; en l’aube... se meurt.


En mes luttes, pointe désaccordée,

Je bouscule la faillite des nuits,

La morgue aux clichés de l’ennui ;

J’y pose en douceur des redites fardées.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022

RUPESTRE EBAUCHE

RUPESTRE EBAUCHE

 

J’ai tant bâti de tours, châteaux et fiefs,

Écroulés depuis… me suis recroquevillé,

Déçu de ceux qui, me faisant griefs,

Dupaient la gent à leurs mots, chevillée.

Se fanent mes esquisses ; ai des ébauches

Écaillées sur trépied… mon fusain a pâli :

Charbon en poussière en l’encoche

D’un style, d'errements vexés de l’hallali.

 

Ai vu choir des femmes liées aux mépris,

Aux médisances lestées de persiflages ;

Au caniveau des larmes, me suis pris

Au soir pour elles; aux mêmes plages,

S’accotaient nos pas en la cadence

Rythmée du ressac de ces vagues,

Dont le sel clair fuit la pulvérulence

De froids sillons que la lame élague.

 

Mes mots vrais, mon verbe vitupérateur

Se cognent aux silences oints de solitude,

De souvenirs pris au filin rétenteur

Des sirènes de l’ombre… en séducteur,

J’arpente l'allée du désir ; l’altitude

Me sied bien ! Aussi, sans changer d’attitude,

Ni rompre du sabir l’acronyme agioteur,

J'effleure le vide pénétré de moiteur,

L’apathique affect voilé de rectitude.

 

S’enflent les croûtes,  les funestes teintes :

Picturales lézardes de nus illusoires ;

L'odalisque se joue de ces subtiles feintes

D’amants floués de joutes dérisoires.

 

Je vois déchoir les dryades bouffies,

Les vestales de boudoirs enfumés :

Larvaires mues retrempées de défis,

Violentées d’annonces embrumées.

 

En ornemaniste, je cisèle la courbe,

Retouche la hanche, élague le pubis

Ouaté d’un duvet qu' embourbent

L'insolence, les fadasses blandices.


Comme le panneleur, je pose le maillet

Aux revêches cuisses : entrejambe poudrée

De muses alanguies, d’égéries taillées

Pour nymphe devenir, quand le madré

Ayant pour pochoir l'œil dilettante,

Pince de l’ondine l’aréole cuivrée,

Pourlèche du sein chaud, l'adragante

Gonflée de sucs et de sève poivrée.

 

Rupestres ébauches, fades auréoles,

D'un Cézanne amoureux de la vie,

Impressionnistes au faîte de gloriole,

Purgent encor d’agréables lavis,

Le ton immergé sous l'atoll...


Je les veux posséder, donner au diptyque

Cireuse surface d’où glisse le stylet

Agrémenté de ponces de la stylistique :

Rhétorique magnifiée… il me plait

De la  faire trôner en la littérature

Faite pour elle, en montre de respect…

L'obséquiosité en trahit son concept mature,

L’abstrait en solennise l’altérable toupet.

 

En caricaturiste, j’égrène des lubies,

L’immodeste vacance… pugnace,

Au bord de matins gris, ma pensée ébaubie

Dépèce de l’anamnèse, la fiévreuse audace.

 

 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2022