Fleurs de blandices
Qui fait
pleurer la fille du dimanche,
La damoiselle entoilée d'organdi ?
En quel
jardin fleuri, ici-bas, se dédie
La jouvencelle retenue par la manche?
Êtes-vous
passé, en mai printanier,
Sous les
ponts de Paris, quand au soir,
Se promènent
ceux qui ont témoigné
Avoir vu
les amants, en l'aurore s'asseoir
Sur la
berge pavée ?… y traînent le manant,
L'autre lazzarone, sans asile, sans nid;
Des
rondes ancillaires, aux rites permanents,
Des
ballets de la cour, aux brettes ennemies,
Rien de
plus navrant que la dame soumise
Au preux
chevalier enjôlant de promesses
Sa rétive
personne!… aurait-il la mainmise
Sur les
serves outrées d'hérétiques messes?
Qui perturbe
l'âme des dortoirs, l'étudiante
Emmurée
de désirs conflictuels, d'appétence ?
L'aurait-on
asservie aux lunes radiantes,
Invoquées
de vestales spoliées d'accointances?
Qui humilie
l'infante berçant sa jeunesse
Au bord
de la rigole, au jour naissant ?
La veut-on punir, quand la devineresse
L'enchante,
puis, la purge de son sang ?
Les pollicitations animent encor
Le naïf
de ce monde, ce candide buté,
Dont la
démarche crispe sous le décor,
L'armure
du conspué, le jaseran côté.
Je le
plains, en ces heures nouées de solitude ;
Puisse-t-il,
un jour, prendre de l'altitude !
Armand
Mando ESPARTERO© copyright 2021