Ma plume
achève des besoins l’exigence
De se
conformer aux tatillonnes règles
De l’écriture…
du majestueux aigle
Ai emprunté
rémiges, et pour de l’existence,
Déposer sur
la feuille, aux amours anodines,
Mes plus
suaves formules… moi, l’amant
Prisonnier de
rêves attirés en aimant
Des mornes dérives de sages contadines.
Je satine
de mots les plus glaçants silences,
Surpris d’apprivoiser
le verbe en la faconde
De ces
riches couleurs dont l’aura rubiconde
Saigne de souvenirs agités des galances
Où nos
corps grisés d’automnales ventées
Claustraient de
souhaits proches de l’indécence,
Les maladroites
mises qui, de l’adolescence,
Humidifient
l’espoir… s’il nous vient hanter.
Quand sur
la blanche page, aux lunes évidées,
En folles
arabesques, s’anime la graphie,
Mes doigts enserrent
de l’épigraphie
Le subtil
entrelacs de l’infrapaginale ; ridées
De démesures,
les notes viennent cogner
Aux parois
de mon style, insufflant au formel,
Sans montre
de réserve, le soyeux du murmel,
Et qu’enchâsse
le ton d’audaces forlignées.
Assagie de
l’encre de ce feutre bohème,
Ma prose en
dilacère les nuisibles coulées,
Pour bleuir
du débit savamment acculé,
Le précieux
gérondif, l’estimable phonème.
En pointes
soutenues, s’enquillent à la lettre
L’ingénieuse
variante, la sagace perlée
Dont l’oscillation
adoucit l’idiome ; sa culée
En soutient_
et se le peut permettre _
Confort de
langage, amphigourique aisance ;
Défaite des
clichés où l’attente est leurre...
Ma symphonie
encloue de l’exsangue pâleur
La fragile
butée feintant l’adolescence.
C’est céans
que je vis, démuni de mensonges,
Destitué de
bourdes de trompeurs… aguerri
Quant aux
vains brocards du félon ahuri ;
Je me veux
prêt, aux nuits en rallonge,
A retoucher
de ce temps intestat, l’artimon
Dressé au
centre des déconvenues…
Me plairait
simplement, en l’épars de la nue,
Apprivoiser
du temps le douloureux timon ;
Donner au
raisonnable, quelque fol attifage,
L’accoutrer
de penailles… griffer de sa pudeur,
Avant que
d'en rougir, le trop bel assemblage,
Et de ce
retenir m’aliéner en frondeur.
Ma jeunesse
à vau-l’eau a bu de ces lampées
Dont s’enivre
le fat… faut que jeunesse passe !
A tout
prendre, et sans perdre la face,
Je garde du
licite l’idéal, même s’il est préempté !