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dimanche 30 avril 2023

EPISTOLAIRES NUANCES

EPISTOLAIRES NUANCES

 

Ma plume achève des besoins l’exigence

De se conformer aux tatillonnes règles

De l’écriture… du majestueux aigle

Ai emprunté rémiges, et pour de l’existence,

 

Déposer sur la feuille, aux amours anodines,

Mes plus suaves formules… moi, l’amant

Prisonnier de rêves attirés en aimant

Des mornes dérives de sages contadines.

 

Je satine de mots les plus glaçants silences,

Surpris d’apprivoiser le verbe en la faconde

De ces riches couleurs dont l’aura rubiconde

Saigne de souvenirs agités des galances

 

Où nos corps grisés d’automnales ventées

Claustraient de souhaits proches de l’indécence,

Les maladroites mises qui, de l’adolescence,

Humidifient l’espoir… s’il nous vient hanter.

 

Quand sur la blanche page, aux lunes évidées,

En folles arabesques, s’anime la graphie,

Mes doigts enserrent de l’épigraphie

Le subtil entrelacs de l’infrapaginale ; ridées

 

De démesures, les notes viennent cogner

Aux parois de mon style, insufflant au formel,

Sans montre de réserve, le soyeux du murmel,

Et qu’enchâsse le ton d’audaces forlignées.

 

Assagie de l’encre de ce feutre bohème,

Ma prose en dilacère les nuisibles coulées,

Pour bleuir du débit savamment acculé,

Le précieux gérondif, l’estimable phonème.

 

En pointes soutenues, s’enquillent à la lettre

L’ingénieuse variante, la sagace perlée

Dont l’oscillation adoucit l’idiome ; sa culée

En soutient_ et se le peut permettre _

 

Confort de langage, amphigourique aisance ;

Défaite des clichés où l’attente est leurre...

Ma symphonie encloue de l’exsangue pâleur

La fragile butée feintant l’adolescence.

 

C’est céans que je vis, démuni de mensonges,

Destitué de bourdes de trompeurs… aguerri

Quant aux vains brocards du félon ahuri ;

Je me veux prêt, aux nuits en rallonge,

 

A retoucher de ce temps intestat, l’artimon

Dressé au centre des déconvenues…

Me plairait simplement, en l’épars de la nue,

Apprivoiser du temps le douloureux timon ;

 

Donner au raisonnable, quelque fol attifage,

L’accoutrer de penailles… griffer de sa pudeur,

Avant que d'en rougir, le trop bel assemblage,

Et de ce retenir m’aliéner en frondeur.

 

Ma jeunesse à vau-l’eau a bu de ces lampées

Dont s’enivre le fat… faut que jeunesse passe !

A tout prendre, et sans perdre la face,

Je garde du licite l’idéal, même s’il est préempté !


 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

samedi 29 avril 2023

LE POLLEN DE L’ENFANCE

LE POLLEN DE L’ENFANCE

 

Mon enfance est une île où naissent

Victoires, et salutaires exploits

Dont les cœurs en détresse

Se viennent sustenter, et que ploient

 

Sous d’immenses fardeaux, l’âme, l’esprit

De séducteurs : promettent addendum

Au croyant affermi… quand il prie

Sans décrets, ni ukase de referendum.

 

Mon enfance est l’antre de démiurges

Punis d’être, dessous la canopée,

Contadines ébauches ; au soir, s’y insurgent

Bourrasques, embruns enveloppés

 

De pétrousquins ; Dieu en couronne

La descendance aux colères d’orage...

Ajuste à leur foi que le mal désarçonne,

L’âme de l’affranchi dézonant l’esclavage.

 

Mon enfance est le feu, l’eau qui coule

De la montagne : péléenne mue diaphane ;

En adoucit les braises, puis, en déroule

L'offensant tapis aux blessures insanes…

 

Ce volcan connu de Cyparis, enfante

Des fièvres, de vexantes coutumes;

Puis, cautérise la lave spumescente,

Dont la plaie stridule le gras bitume.

 

Lors,

L’île s’éveille aux frissons de ces ides

Adoucies de filles au galbe prometteur

Troublant des mâles en quête de subsides,

L'imposante carrure aux muscles séducteurs.

 

Elle plonge, heureuse, au miroir des eaux,

S’abreuve encor à ses failles meurtries

De maritimes sources où, pâlots,

S’étirent d’irascibles rais de l’altimétrie.

 

Mon île est un subtil parfum accroché

Aux reins des péronnelles, fragrances

Troublées de conciliabules épanchés

En l’ouïe quiète de l'adolescence....

 

Cette didascalie en évente secrets,

Afin de cacher de l'inflexible désir,

L’improbable pépie s’y venant encrer

Sur l’onde d’impudiques plaisirs.

 

Ici,

L’enfance semble auréolée

D’innommables semences, de jachères

Ouvertes aux bulbes bariolés,

Humés de telluriques broues : blachères

 

D’exuvies où la visqueuse trace

Encerne le bourgeon des volves,

Le pollen, aux vents nus de l’espace

Dessoudé des typhons aux tessitures mauves.

 

L'enfance que l’automne trouble,

Se couche, ivre de salvations…

Avec sérénité, s’y allonge mon double

Dénudé de longs pleurs, d’influx d’émotions.

 

 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

jeudi 27 avril 2023

DIFFICULTUEUSES QUESTES

DIFFICULTUEUSES QUESTES

 

Je sais des souvenirs raviver les couleurs,

Déplisser de l’enfance le généreux bâti ;

Il m’arrive de boire, épuisé, abêti,

Aux sources d’un passé gangrené de pâleur :

Celui dont l’amour esche encor de son leurre,

Sans douter du désastre transmué d’apathie.

 

Combien de promesses, de conciliabules,

D’aveux capitonnés de murmures sans rides,

De serments chus de la lèvre humide,

Et que le temps disperse au soir, en barbules.

 

A quinze ans j’accusais au for de mon négoce

Les présomptives donnes de ce futur espoir

Alimentant rumeurs quant à cet apparoir

Etabli aux stigmates de l’errance d’un gosse…

 

Qui suis-je en ces sanguines fontes, ce dégel ?

En ce glacis pentu où trottent mes remords,

S’amplifient les regrets attelés à ce mors

Embridant de ma joie la fragile tigelle.  

 

Encuvé de pochades, de vaines sinistroses,

Ai pris des raccourcis aux comateuses fièvres

De la réflexion… mes boutades trop mièvres

Emperlèrent du style sirupeuse dextrose.

 

Prisonnier de fantasmes proches de l’onanisme,

Ai su défigurer, en cet autophilie, l’ivresse

Conciliaire de nonces hypocrites, dont la fesse

De callipyges muses peut s’absoudre des schismes.

 

Solitaire aux nuits de l’enfance blessée,

Ai vu gicler le sang de mes rêves voilés…

Sous l’encre violacée de ce vide étoilé,

Mes rires se sont tus… pour, à jamais, cesser.

 

L’éponyme que je traîne engaine mes chagrins ;

De qui suis-je le mâle contrefait d’aporie ?

Ai-je de l’antinomie, sans autre théorie,

Assujetti le doute distillé en égrains !?

 

J’ai trouvé en Dieu, mon Sauveur Eternel,

Le repos et l’amour du croyant délivré…

En Jésus, mon Rédempteur béni, je vivrai

Repu de jours bénis… l’âme passionnelle.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

mercredi 26 avril 2023

SAVOIR : INFLEXIBLE TUTEUR (Aux doctes grisés de rhétorique)

SAVOIR : INFLEXIBLE TUTEUR

(Aux doctes grisés de rhétorique)

 

Aux rires pleins des muses se diluent

Et l’espace, et le temps consomptibles ;

Au pulpeux de leur moue corruptible

S’affairent des pépiements goglus.

 

Leurs ductiles mensonges pommadent

A escient le naïf piégé de chimères,

De froides utopies encrées en l’éphémère,

Au soir où le sabir s’étoffe d’algarades

En la lingua franca profanée de l’alcade

Mis à mal de l’Ibère au jobelin sommaire.

 

J’effeuille noble langage au style de la prose

Posée au palimpseste dont je me fais parfois

Herméneute de lois acquiescées de la foi

Du croyant rassuré, banni de l’amaurose.

 

Tant de mots écorchés de malhabiles lèvres,

De vocables usés aux vents d’élocution

Grisée de vains discours, d’aberrations

Pulsés de matamores... l’audace les enfièvre.

 

Se doit-on de conspuer_ avant que de se taire_

Le docte de facultés, le sage d’académie ;

Sont-ce là les ectoplasmes de l’endémie,

Les trublions au verbe délétère… ?

 

Ces barbants ronds-de cuir du professorat  

Engluent d’un mol enduit l’intellect muché

Sous de stupides règles : édits écachés,

Egrugés de glaçures de protectorat…

 

L’affect mis en berne a fait de ces trompeurs :

Orgueilleux pédagogues de cégep… emmurés

Au savoir du lettré… on les voit murmurer

Mesquins épistémès aux miteuses vapeurs ;

Trop souvent, allégoriques donnes, en la peur

De fragiles pupos au désir fissuré…

 

Caton et sa morale a peu à peu séduit

L’enseignant privé du libre-arbitre…

Celui-là même qui pérore au pupitre ;

Lui que l’obsolescence à céans, réduit

 

Au silence… face à la déferlante d’images

Glosées d’adeptes de l’informatique ;

Ces néo-affranchis salivent au portique

De la gent anonyme en plein écimage.

 

Voyez ces souches mitées ! fonctionnaires

Épiant retraite en se croisant les doigts,

En disloque, bouffis, désœuvrés, maladroits

Aux noces de la plèbe factionnaire.

 

Sous guérite, la jeunesse refoule sans mal,

La poussiéreuse pédagogie… Jules Ferry

En son tiède linceul … je le crois ! en rit…

Heureux de voir le disciple de Normale

Cacarder au vide de l’étrange : Pauvre animal

Blessé de tant d’offenses… offensé, marri.

 

L’école a tué l’enfant que Dieu a fait libre,

L’innocent encavé de hideux préceptes

Dont la compréhension aux riches concepts,

Accuse évidence aux sonnets du félibre…

 

Griffé de scholastique, de vexants aphorismes,

L’écolier s’en vient paître en ce déclamatoire

Dont khâgne fait bombance; cet ostentatoire...

Le savoir tale du raccourci sans schismes,

 

La berme de l’existentialisme… convaincu

D’avoir aux accusatifs, prisé pétun, sans

De l’ivresse probable, retenu en son sang,

L’éphémère volute… que n’aura-t-il vécu !...

 

« OUVREZ UNE ECOLE… FERMEREZ PRISONS ! »

Disait ce cher Hugo, se croyant prophète…

Pauvre lord ! orgueilleux silène ! la défaite

Récuse cet argument… jamais, ne méprisons

 

Le simple niquedouille ! car aujourd’hui,

Se tissent en ces écoles : criminogènes actes ;

Les élèves agressent le pédagogue, au pacte

Le liant de mortifères enduits :

 

Voyoucratie dont se sustente le fat ;bague

Du conceptuel en ce spéculatif, la raison…

Nulle âme ne se peut aux fades oraisons,

S'adorner de silences… la dague

 

Du tentateur scarifie des vertus, toujours,

Le ready made… quand l’illusion dévore

A coup de parélie, l’espèce, le limivore

Empuanti en la vase voit s’étioler le jour

 

Où s’alune l'astre de félicité… se meurt

Disgracié de rêves écrasés, de songes floutés ;

Reste en ce désordre… à vous en dégoûter,

Miasmes condensés de la belle demeure :

L’esprit du nouveau-né défait de ces rumeurs

Anonnées de guerre-lasse de censeurs voûtés !

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

lundi 24 avril 2023

PINCEZ LA PARAMESE

PINCEZ LA PARAMESE

 

Fleurissent des musiques, de riches cantates

Parfumant le solfège de délicates notes ;

En la douce fragrance de subtiles garnottes

Modelées d’un keepsake aux teintes écarlates.

 

Vivace allegro ou monodiarius d’un clavecin

Ne soufflette à l’espèce au tibicinium,

Que l’étrange apotome de ce triste vulgum

Aux cristallines larmes, et versées à dessein.

 

Au manège d’agréables portées, le prélude

En l’antecantamentum, de la didascalie,

Cachète l’eurythmie au bran de l’hallali

Du poinçon éphélide au for de l’interlude.

 

En douce aquarelle aux polychromes teintes,

Le plectre lutine de l’instrument vivant

Le fragile cordeau aux friselis mouvants :

Etoupe que modulent d’altérables plaintes.

 

Quand le chordasista allume le psaltérion,

S’éventent les soupirs du basson anonyme ;

Neigent au modulus qui lentement s’anime

Les premières houppes craintes du vibrion.

 

La phonie dénature de l’ouïe amatrice,

La vaine discordance… elle se veut sereine ;

Puis, flatte des trompeuses chartes… souveraine,

La concussion érigée en revêche tutrice.

 

Mille et une folies drapent du concerto, en l’âme

D’esthètes, subtiles prouesses… et sans mal ;

Y danse au son des conus plinthis, l’animal

Dont la paissance refoule au soir l'agame.

 

Je me ferais musique si je n’étais que moi :

Inutile nomade aux primales ventées…

Nulle résipiscence ne me saurait tenter ;

Mes rires délavés bluteraient cet émoi.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023