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mardi 17 octobre 2023

MUTATIS MUTANDIS

MUTATIS MUTANDIS

 

De vos lois inhumaines, au despotisme,

Vous garnissez la plèbe de promesses ;

Vous qui levez bien haut le buste d’Hermès,

Pour séduire, sans autre, altéré d’atavisme.

 

Vous faites ronds-de-jambe devant le mécénat,

Accoutré d’un raglan emprunté aux altesses ;

Vos mots suintent du fiel des scélératesses,

Vos palabres embuent les servants de l'ENA.

 

D’inaccessibles pointes enquillent votre verve

De fin métaphraste… peut-on contredire,

En montre d’honnêteté, du meilleur, au pire,

La harangue butée de vos donnes acerbes ?

 

Vous ai vu fleurir au parterre des traitres

Bouffis d’assertions empruntées à l’hiérarque

D’un cloître missionnaire, bandant l’arc

Sur l’archère des fous, et que pénètrent

 

De pontifiantes mises de mots emporte-pièces :

Ambitieuse faconde de récipiendaires_

L’automne, en son serein, calme le lapidaire

Dont vous pompez l’ouvrage… le faciès

 

De la gent anonyme vous pousse à l’omerta ;

Vous tirez la crémone aux bâilles des fenêtres,

Pour vous mieux cacher… prétentieux reître

Sous la coulée de sang de factices états !

 

Je vous verrai choir de cette branche,

Où pépient les nuisibles aviaires ; la nuit,

S’en viennent hioquer, rencognés de l’étui,

De larvaires buprestes de talles blanches.

 

Moi, j’ai la foi pour guide ; je brise la cuve

De mes sommes de plomb… j’irradie,

Aux milles et un tacles de vos froids dédits,

La sombre passerelle épontée sous étuve ;

 

Y transissent les frileux du royaume :

Ceux dont le vide berce d’un prévariquât

Semblable aux félonies de cet indélicat

Assujetti, sans mal aux dresses d’agripaume.

 

Non ! vous ne m’aurez pas !!! j’insupporte

L’offense des kaisers sans classe… ces loups

En laine d’agneau : pisse-froids et jaloux

Translatés, dès l’aube, sans pas de porte

 

Pour s’assurer abri… j’emplâtre vos silences,

Au soir où, larmes versées, faites coulpe

Au pied d’une pietà en gluance de poulpe…

Ai d’autres souvenirs, en l’affect… j’avance,

 

Ragaillardi, décrispé de serments ; la joie

Désillusionne mon besoin d’espérer…

D’autres atouts, me suis_ enfin ! _ paré ;

Je sais réceptionner l’âme qui rougeoie.  


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

EN LA DEMEURE DE L’ECONDUIT

EN LA DEMEURE DE L’ECONDUIT 

 

J'efface de moites lèvres, les baisers de l’amant 

Qui a su te garder pour enclore à tes rires, 

La passion du vainqueur qui verra son empire 

Sous la cendre d’un vieux monument :

 

Déclin soudain d’un monde possédé... 

T'avait fait sienne, pour assouvir sa faim, 

Calmer de ses brûlures en de vagues confins, 

La tissulaire charge s’en venant là... céder. 

 

J'éponge de tes larmes les lacrymales chutes, 

Me grisant des fièvres méconnues du spleen ; 

Que ne suis-je laptot en ces mues assassines, 

Ces avers cabossés au souffle de tes luttes ! 

 

Je vois s’éparpiller, au vent de nos folies, 

Quelques soupirs malsains : impudiques jets 

De frasques débordées d’inutiles projets... 

Ma faconde fait deuil en ce flou hallali. 

 

Je viens traquer ta peau, avant que me taire, 

Brisé sous les remords de ma vie déconfite ; 

Se peut-il que l’absence en ce jeu de lévite, 

Empaume la constance d’ires délétères !  

 

S'il fait froid en tes nuits sans sommeil, 

Si l’insomnie empale tes narcoses, n’aie crainte ! 

Je viendrai, estourbi, gaulé de contraintes, 

Éteindre de tes peurs, en ces nuits de veille, 

 

L'entêtante flammèche désoclée de tes rêves ; 

Irai battre des lunes, les miasmatiques crues, 

Les ferai, sur la masse liquide, en l’accru, 

Avorter des décans dénantis de leur sève. 

 

Ne point garderai rancune, je l’avoue,  

Quant à ce conceptif migré de tes regrets ! 

Irai, de rades, en rives, de l’ubac, à l’adret, 

Dresser passage, en d’autres rendez-vous : 

 

Des galantes invites, me refuserai... ailleurs, 

S'épanouissent les conciliabules... parfument 

De l’ouïe réceptive, les chuchotis qu’assume 

Le céladon vexé du rire des railleurs. 

 

Mie, très chère, je te veux alanguie,  

Permissive_ ô combien aux offrandes miennes ! 

Complaisante, sans doute, douce bohémienne ; 

Suis de ceux qui, au flot des résurgences, 

Aspire la coulée... sans tacle, ni manigance, 

T'offrirai les mots des contrées permiennes... 

Sans l’espace nôtre, j’erre en nomade targui 

 

Sur les terres cuivrées d’un désert de boue... 

Quand se feront matines, en la vespérale, 

L'office ne sera plus que débilitants râles 

Aux Laudes où les serves savent tenir debout. 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023