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vendredi 27 septembre 2019

INEFFICAX EVADAT RESINA*


INEFFICAX EVADAT RESINA*
Inefficace baume

S’en reviennent las, griffés de barbelés,
Cheveux  hirsutes, yeux exorbités… l’âme nue ;
De boire aux fontaines, ces gens écartelés,
Ne le pourraient prétendre, car _ du fil ténu
De l’existence qui les semble aguerrir, l’ingénu
A tant placé d’obstacles le voulant marteler,
Que la peur s’y dresse en un mal inconnu.

Ils n’ont plus de présent, leur passé s’est éteint
Aux derniers clairs de lune…
Ils remaillent la souffrance qui leur jaunit le teint,
S’offrent à l’éphémère sans résistance aucune,

Expectorent des peines, la rageuse cuscute
Engourdissant l’esprit dont on subit caprices,
Ils espèrent aux grands froids qui rebutent,
En des chemins contraires, en de vains sacrifices,

Donner poids aux besoins justifiant l’attente
Dont se veut tributaire l’autochtone bafoué
Ânonnent  de voix nasillarde, hésitante,
De vaines litanies, et sans se l’avouer.



Dans le silence flou des prévarications,
Le deuil et l’oubli harmonisent de concert_
D'apatrides dévots de compromissions,
Flattent le côté sombre même s'il dessert

Celui dont la colère stigmatise l’expectance
Privant de repentir les sujets en disgrâce,
Ceux dont la raison booste l’effervescence,
Dont bientôt, ne restera plus traces…



Agenouillés, vaincus, au tertre du caveau,
Salivent de regrets quelques miasmes suiffeux,
On les voit égrener de l’implexe cerveau,
Les riches entrelacs de cet influx nerveux.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019




mardi 24 septembre 2019

MURUR AQUARUM*


MURUR  AQUARUM*
Les murs d’eau

Jaillissant des fontaines en flots majestueux,
Emplissent des bassins, la circularité
Domptent des lumières, les flous harmonieux,
Ils se dressent altiers, au ventre des cités,

S’éveillent de l’asphalte aux effluentes suies
Encrassant la bordure de poussiéreux trottoirs
Longés de résidents, se faufilent la nuit,
Entre les maréchaux taillés en accotoirs.


 Telles des barricades abritant la rotonde
Dénuée de coupole, les murs d’eau redessinent
Des villes endormies, les royales  osmondes,
Reverdissent l’espace privée de pycnocline.

Arabesques fluidifiant l’atmosphère viciée,
On les voit tournoyer avant que s’ouvrir
En bouquet aquatique, sans en émacier
La longue buse cuivrée, puis, percent pour l’adoucir,

Le beau jeu interlame posé élégamment, somptueux
Réceptacle antébois, il soutient avec grâce,
La cascade, en  atténue des relents halitueux,
L’inconfortable souffle des volutes de crasses.

A la nuit tombée, aux effluves lointains, parfois
Liés au remugle, ces gaz de mofettes
Dont le carbone agresse dans le froid,
La généreuse flore des jardins en fête,

Les murs d’eau, dans le silence creux des bourgs,
S’affaissent sur la Grand-Place…
Chuintent des souterrains, et gargouillent à rebours,
De cuprifères suées transissant sous la glace.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

dimanche 22 septembre 2019

PEREGRINO COGITATIONES*


PEREGRINO COGITATIONES*
Pérégrines pensées


Du sommet des collines, aux plaines dégarnies,

Chantent nos plus belles années….

Les bouquets gardent encor, malgré les fleurs fanées,

Un incroyable musc… En suis-je donc prémuni ?



La chaleur de ta peau alimente mon feu,

Lorsque la profondeur émane de tes rires

Me pousse à avouer, à défaut d’en rire,

Les miscibles faiblesses aliénées à ce jeu



Fardant l'âme humiliée… sincère ? Oui,

Je peux l’être ! Aussi, ai-je pris le temps d’arracher

De mes peurs, pour les en retoucher,

Les noduleux  stolons de l’absence enfouie



Aux temps morts perturbés de blandices,

D’impartiales soufflées dont l’arrogant zéphyr

Semble réanimer de la face porphyre,

L'évidente pâleur, sans autres artifices ;



Elle pigmente l'ovale du mafflu inviolé,

Caresse, quand s’enflamment mes doigts,

Le contour, qu’en peintre maladroit,

Mon étoupe macule d’un lavis violet.




Apprends-moi le silence poétisant l’angoisse

De l'amant repu quand point matin !

Quand s'éveille vaincu ton duveteux satin ;

J'en sculpte du pubis que le désir défroisse,



L’épais tertre gonflé de désirs insultants

Dont j’arpente l’allée ! Tant pis si je m’y perds !

Pourrais-je en ces folies égarer mes repères,

M'épuiser de geignements latents ?



Cette quérimonie tacle en moi la morale,

Usurpe des principes, la roide mécanique ;

Affolé, sans espoir, au bord de la panique,

J’effeuille des remembrances, le râle



Excédant la sépia d’anamnèse _ qui l’eût cru ?

Je ride le portrait agrémenté d’eau forte ;

Puis en aquafortiste... loin de toi,  j'emporte

L'enjôleuse esquisse au mordançage écru.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

samedi 21 septembre 2019

DIONYSIES


DIONYSIES

Vous passerez ce soir, frontières du plaisir,
Portes de la luxure, du vice, de l'hédonisme ;
Votre âme dérivera avant que de transir,
Votre cœur vomira l'effluence d'érotisme
En dérive sur la chair enfiévrée d'adultisme,
Au faîte de dionysies encagées de désirs !

Les chiennes lézardées d'horribles vergetures
Laperont en l'écuelle du tyran Pisistrate,
Poseront assoiffée la balèvre souillée sur le mur
De vestales soumises aux rituels de strates.

Verrez en la froide coulisse de riches phallocrates
Des serves alanguies, de revêches druidesses
Allumer du fol épicurisme dont nous parle Socrate,
Les brandons d'un coït en l'enceinte des fesses,

Roidir de la manœuvre, la membrane cloacale
Avant que d'assouplir le canal vitellin…
L'ondoiement de ces flux de réserves rectales
Jaillira en bouquet  spermatique au reflet hyalin.


Perverse cérémonie où la copulation transcende
Le réel… où la bestialité chevauche le raisonnable.
Dans cette bacchanale, le stupre vêt de prébende,
Les froides odalisques aux pratiques coupables.

Bercée par le doux son du sequin de notables,
La vierge s'abandonne avec grâce… sans réserve ;
Son chaste sein, sa croupe inexploitée, attablent
Le bretteur que les feintes desservent.

On la voit louvoyer hors la sente du mâle,
Pour s'y mieux retenir… avant du mont pubien,
S'offrir pour escalade, le piolet de l'amant ; il empale
De ce rosâtre ubac, l'hymen… Comme il s'y sent bien !

De sang souillé, de glaireuses giclées, de rage,
S'allonge le tapis des frasques adultérines…
De ces phallophories, montent, tel un présage,
Les sonores semonces, les Prédictions Divines.

TU NE COMMETTRAS PAS D’ADULTÈRE !

Pour avoir enjambé les crevasses livresques,
Jouxté le préambule de diffus apologues,
Me suis retrouvé _ pauvre béjaune grotesque _
En triste ex-libris, encarté aux lois d'idéologues
Dont le verbe quadrille du mystagogue,
L'initiatique ésotérisme, l'hermétisme dantesque.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

vendredi 20 septembre 2019

CLAUDERE EX…


CLAUDERE  EX…

Gros plan sur…


De ce travelling avant, ne reste désormais

Que rides d’artiste déçu de n’être,

Au cœur de l’aventure du paraître,

Au sein même du drame ; s’y animaient



De folles nitescences, d'étranges brasillements

Sur la face meurtrie du héros en disgrâce,

Sur le long pulpitum où trépassent

Aux mâtines, les spectres  du tourment.



 Dans ce désuet décor sans teinte, ni harmonie,

L’interprète, cet histrion sans âme, cabotine

Face à l’objectif qui dévoile sa gouaille assassine,

Chevrotante  syntagme de tragédien puni.



De son sirupeux texte de rigaudon poudré,

Émanent,  sons glauques et borborygmes

Dont la phonie dévoile de l’énigme,

L’incroyable poussée_ de l’ubac à l’adret.


Encerclés d’un halo, ses gestes mécaniques

Empalent de sa lippe embuée,

D’outrecuidants plis... voudrait-il s’attribuer

Les mérites du mordant ironique



Du rivarolien ? Il trouble le perchiste,

L'implore du regard, pince la démesure

Confinant au bouffon_ sans commune mesure _

L’aura du Trivelin mué en anarchiste.



Ultime gros plan sur ce vieux théâtreux,

Ce Jouvet au rabais ; il hante des froides loges,

L’improbable doublure sous sa toge

D’ambitieux artiste au regard vitreux,



Retient de ses larmes, les chutes

Dévalées des cernes, sans s’y rompre…

Ecoutez- donc ce vil déclamateur ! L’interrompre,

Eut été_  je le crois _  imparable culbute




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019

mardi 17 septembre 2019

MALEDICTUS VIR QUI ANNUTIAVIT EXCLUSIVE!



MALEDICTUS VIR QUI ANNUTIAVIT EXCLUSIVE!*
Maudit soit l'exclusif !

Il y avait des plaines, d'incultes guérets
Où poussaient la misère et le deuil ;
J'ai vu à l'ombre du pampre, les marais
Se noyer dans la vase… plus loin, du seuil

Du vieux mas, la faune infestée de vermine,
Écorchée, entrailles rongées de puante sanie ;
Misère et carence rythmaient du quotidien,
La folle affliction de nos désirs en ruine.


Les premières congères roidissaient du matin,
La limpide rosée ; elles crispaient de l'aube,
L'adamantine veille, en ridaient le duveteux satin
Enroulé aux saisons que les frimas enrobent.

Le vallon, aux noires nuits d'automne, serpentait
Hors la sente ébréchée où, peu à peu, s'effacent
Les sillons modulés d'elfes prétendus enchantés
Et qu'évincent les vents faisant montre d'audace.


Le ruclon qui jouxtait la piteuse demeure
Faisait naître des fétides accords, le pestilentiel,
La fétide mesure des mânes…  là, se meurent
En la fange, les psychés du circonstanciel.

La mort de son nid froid, bavait avec constance
Sur la peau hivernale des molles pochades ;
L'aquarelle figée du souffle hiémal, en l'intense,
Appauvrissait de nos larmes butées, malades,

L'inconfortable influx… nos yeux en sertissaient
L'éphémère diadème, le transitoire nimbe
Posé au faîte de réprobation… y glissaient,
De dédaigneuses huées fusant de limbes

Soutenus d'ordalies accotant de la foi
En des rites moins gras, le pinacle de vie…
Dieu, comme il me tardait à l'orée de ces froids,
D'ajuster mon esprit aux marches du parvis

Emprunté du croyant de L'Éternelle Gloire ;
Je berçais d'évidences, et mon cœur, et mon âme
Désoclés du porphyre de ces sépulcres noirs
Dont Satan alimente la conscience dictame.


Si mes pas ont fondu, il me reste pourtant
De superbes rémiges, quand bien même,
En l'apesanteur, la scapula, du radius retend
De mes ailettes, l'ossature trop blême.

Écorchée, à bas de cylindre, l'empreinte consanguine
De Mando, l'irascible, accentue du marasme profond,
L'odieuse apathie dont s'affuble la larvaire béguine
D'un sinistre couvent où elle se morfond.



Zéphyr, harmattan, se sont tus… les arbres s'isolent
Des jardins empuantis… les fleurs du silence,
Au renouveau s'écaillent, puis naissent des corolles
Embaumant la prairie aux carnations denses.

Il se peut de ma plume, en des soifs monacales,
Voir de vexants brandons prestement s'animer,
Je ne puis en tenailler l'exaltation fatale ;
Du passé-sépia, mon présent s'est grimé
Pour de mes mots abstraits, dignement s'arrimer.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019