INEFFICAX
EVADAT RESINA*
Inefficace baume
S’en reviennent las, griffés de barbelés,
Cheveux hirsutes, yeux exorbités… l’âme nue ;
De boire aux fontaines, ces gens écartelés,
Ne le pourraient prétendre, car _ du fil ténu
De l’existence qui les semble aguerrir, l’ingénu
A tant placé d’obstacles le voulant marteler,
Que la peur s’y dresse en un mal inconnu.
Ils n’ont plus de présent, leur passé s’est éteint
Aux derniers clairs de lune…
Ils remaillent la souffrance qui leur jaunit le teint,
S’offrent à l’éphémère sans résistance aucune,
Expectorent des peines, la rageuse cuscute
Engourdissant l’esprit dont on subit caprices,
Ils espèrent aux grands froids qui rebutent,
En des chemins contraires, en de vains sacrifices,
Donner poids aux besoins justifiant l’attente
Dont se veut tributaire l’autochtone bafoué
Ânonnent de voix nasillarde, hésitante,
De vaines litanies, et sans se l’avouer.
Dans le silence flou des prévarications,
Le deuil et l’oubli harmonisent de concert_
D'apatrides dévots de compromissions,
Flattent le côté sombre même s'il dessert
Celui dont la colère stigmatise l’expectance
Privant de repentir les sujets en disgrâce,
Ceux dont la raison booste l’effervescence,
Dont bientôt, ne restera plus traces…
Agenouillés, vaincus, au tertre du caveau,
Salivent de regrets quelques miasmes suiffeux,
On les voit égrener de l’implexe cerveau,
Les riches entrelacs de cet influx nerveux.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2019