INDIGNES
EMPYREES
Toi
que les ans pénètrent, puis dissolvent
Aux
callipyges lunes d'amantes désœuvrées ;
Toi
pour qui le plaisir à l'aube survivrait,
Vois
s'éteindre l'aura du rêve en l'alcôve
De
trompeuses promesses, en l'abysse
Bagué
de turbulences, de hourvari !
Il
t'en faut prémunir quand l'aube s'avarie !
Le
monde solennise la cadence du vice...
Lorsque
tombent les nuits, choient les astres
Dégarnis,
sevrés de leur superbe, l'homme
Avance
voûté, telle la bête de somme
Lestée
de fardeaux, de désastre...
Connais-tu
du bonheur la dive retenue ?...
Il
est des jours de pluie en la force d'aimer,
Bruinant
sur la fadeur de songes décimés,
Écurant
la peau blême de naïades nues
Longeant
du doux ressac l'ivresse bohème
Aux spumescents cristaux que la lame égorge ;
Tu
peux en admirer si le désir te forge,
La
fatale beauté... sans te faire anathème.
J'ois
aux aurores, au silence des eaux,
Les
frêles pépiements de l'oisillon vaincu
D'irrévérencieuses
brises ayant vécu
Aux
houleuses marées emperlées du roseau.
J'en
savoure, et souvent à plus soif, l'intense
Décloîtrant
la béguine blessée, la serve liée
Aux
rites abbatiaux … elle semble supplier
La
carnassière mue que le souhait condense.
Vois-tu, n'est rien de réel aux tertre du désir !
Le
péché est un cri ouaté d'imprécation ;
Il
formole le sage, anesthésie en la tentation,
Le
pervers complu en sa rudesse... gésir
Aux
empyrées lui semble raisonnable ! au licol
Du
sybaritisme, se laisse prendre sans mal
Au
rets de la débauche, en stupide animal,
Se
cogne aux parois d'infranchissables cols.
Ne
te laisse séduire, ivre de luxuriance !
N'est
rien de plus stérile que le sang transfusé
Aux
veines du désordre ! Éconduire ou user
De
finaudes brettes, aiguise l'appétence
Du
noceur en ribote... le vice est un alcool
Prisant
de la docilité, l'imparable vertu...
Refoule
de l'alacrité la berme trop pentue,
Fais
montre de réserve, et déploie en torcol
Tes
plus belles rémiges ! Au-delà de l’Éther,
Tourbillonnent
les vents de la romance ;
En
actif échevin, admoneste sans ganse
L'ego
bridant l'affect d'un socle acrotère !
Armand
Mando ESPARTERO© copyright 2022