L’automne qui s’en vient écorne le silence
Dont je me fais laptot… de sa pleine réserve,
Aux matutinales, et que les vents desservent,
Se meurent peu à peu, les vives appétences…
Plus rien en ces risées chahutées de l’auster,
Ni des rudes crachins perlant de ces tempêtes
Bouleversant l’océan, quand la lune s’entête
A grimer des décans, les orages austères !
En de douteux profils, s’amenuisent les nuits ;
Elles semblent disparaître, avalées du nostoc
De trop longs boulevards épiés du clinfoc,
Et que bercent les vagues, en l’aube qui fuit.
Mes automnes traversent du vide manifeste,
La fragile butée… se cognent au rostre gris
D’éphémères galiotes : ces barres rabougries
De vieilles birèmes à la croupe funeste.
Je les aime pourtant… ils partagent au soir,
Au deuil des jours enfuis, de livresques romances,
Des contes de l’enfance ; s'y fanent les semences
Aux jardins pénétrés de pesants accessoires
Elagués du courtil… je les regarde muer ;
ému
De voir l’espoir entenailler le doute ;
surpris
D’ouïr, aux vespérales entachées de mépris,
D'obséquieuses laudes de moinillons promus.
De ces riches variantes, ces mortifères luttes,
S’aiguisent des absences écachées de l’oubli…
Ne peuvent_ hélas! _ et sans qu’on
les publie,
Renaître à la vie, l’envie, et qu’aux ides,
percutent
Les spectres en guenilles soulevant la cuscute,
Qui du grain, à l’ivraie… apaise l’affaibli.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021