O ivresses
fleuries d’un été sans nuages !
Vous, dont
les fragrances embaument
Et l’espace,
et le temps, écorchés de gléchome,
Excités de
musiques, de comptines sages ;
Voyez dessus
les plaines, le paso péruvien,
Le palomino,
le pur-sang anglais :
Ces chevaux
dételés, ces trotteurs désanglés !
O captieux
élixir dont le cœur se souvient !
Quand se
mirent, à l’aube du jour nouveau,
Les fuyantes
gazelles, s’abreuvent les daines :
Elégantes sylphides
aux fuites soudaines,
J’avance
hardiment, comme le jeune veau
Qui, de l’allaitement,
semble à peine sevré,
Frôlant des
herbes folles, de pas mal assurés,
Épaisse
bourrache, gaillet grateron nervurés ;
Quelquefois, Aquilée étouffée de l’ivraie.
Estivales essences
serties de bruines,
Enivrez de
me sens, aux échappées tranquilles,
La rythmique
d’aisance, domestiquée de l’île
Où s’épanouit
l’enfance… la mienne, aux ruines
De Saint-Pierre
s’est laissée reposer… la Pelée,
Aux berces
d’alizés, lui fredonne des rires,
De joviales
ariettes se voulant inscrire
Au fronton
de nos rêves, sans les empaler.
Un sou,
deux… quelques piécettes, pour s’offrir,
Heureux,
sur la Grand-place, aux vespérales,
Un généreux
sorbet… là, comme à la générale
D’un
spectacle vivant, nous regardions s’ouvrir,
En nos yeux
ébaubis, et l’absurde, et l’étrange,
Perforés de
mystère… l’adolescence pointait,
Sans se laisser
convaincre de mots chahutés,
Et qui, de
la faconde, en aiguisaient l’alfange.
Que n’aurais-je
donné pour déparer mon cœur
Des
vieilles rancunes : ces lambeaux anonymes
Arrachés aux
crocs de gosses pusillanimes,
Ou de
filles banales, au gloussement moqueur !
L’été
faisait courir_ ô merveilles ! _ sur ma peau,
L’empreinte
des baisers, les cerces violacées
De mutines
donneuses, de câlines bergères…
Dans la
moiteur de juillet, une harengère,
Ou deux,
venaient tonitruer : ASSEZ !!!
Humiliée de
nous voir entrelacés, sereins,
Prêts à
faire feu de tout bois… grandissions,
Modelés de fantasmes
gênants… impulsions
Aux désirs,
tempo, au balancier des reins
De tendrons
mués de promesses de femmes,
De serves
alanguies, rompues, en l’offense
D’intactiles
soufflées… quand l’inconnu avance
Sur la peau
du plaisir, la chair qui s’en enflamme.
O jouissances
butées, vous mes insolences
De garnement
rusé ! vous, subtiles livrées
A mon
revers plâtreux… en suis-je délivré,
Moi, le
benêt pétri de fades somnolences ?
Si, d’un
juste guaglione pincé de mandoline,
S’effeuillaient
mes arpèges ; si, effaré aux nuits,
Mon double
s’isolait, s’amplifiait l’ennui,
Me feriez-vous
escorte ? aux rêveries salines,
Ai accordé
quitus… j’imagine, et c’est mal,
Une enfance
plus terne, pour pallier au sang
Aspiré de
mesquines serves, l’œil blessant
De conspues ;
sans trêves optimales,
D’invectives banales prises en la resucée
De cet
itératif bouloché de vacarme, de cris,
Et que le
docte nomme en de douteux écrits :
Vertueuses semonces
de prêches compulsés.