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mercredi 29 avril 2020

TAEDIUM VITAE*


TAEDIUM VITAE*
Mélancolie

Il est d’autre soleil, de lune,
Que l'astre flétri de voûte ;
Autre berge, autres route,
Reliant le cordon des lagunes.

Je vois se profiler des tempêtes,
De majestueux austers domptant
Des molles vagues, longtemps,
Frisures, résidus en miettes.

N'est d’autres jardins, de vallons,
Où paissent les daines alanguies ;
N'y traîne plus l'audacieux targui,
Ni l’esclave asservit à l'altier colon !

Du balcon ou s’éventent parfois,
Et la joie, et les peines, le cœur
Amplifie sans mal, du moqueur,
Tonitruance attisée d’effroi,

Sinistres accords de fissions
Semblables au culte des fous
Lardés d’antilogie, que bafoue
Le sage sevré d’ambitions.


Naît de l'allégorie, l'entité
Dont l’errance enquinaude souvent
L’idéologue hué du survivant
Ayant bu la tasse, sans douter

De la main l’attirant sur berge,
Rempart tutélaire qui, de la rive,
Au sable, adroitement, active
Du vil, aciculaire flamberge.


Ne vois en ces tronçons mités,
Vigueur aucune… dois-je arguer
Du flou, sans me plus targuer,
Que la fin justifie_ sans douter,

Les moyens ? Que n’aurais-je céans,
Sans m’y perdre, hélas !
A me lester de cette carapace,
Suis-je illusionné, en essayant

D’éteindre des réminiscences,
L’insupportable spleen, taedium vitae
Dont se vêt au soir, l'athée
Peloté d’inconfort, sans prestance.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mardi 28 avril 2020

SUPERIORE*…


SUPERIORE*…
Plus haut…


Éloigné du cosmos des hommes,
Des raccourcis, je longe sentier ;
Je m’envole, me donnant entier,
Dévoilant l’utopie de Rome,

J’écoute des prophètes, L’Oracle,
Les Célestes Promesses, L’écho
Ignoré de sombres cléricaux
Conduisant l'âme en la débâcle.

N’est point d’océans perdus,
Qu'on puisse malgré l’étendue,
Traverser aux tempêtes…

D'abnégation, naissent des fêtes,
Les cœurs emplis d’amour, l’esprit
Damnant du gnostique, le mépris.





Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 27 avril 2020

AETHER ULTRA*


AETHER ULTRA*
Au-delà de l’Ether

Elle nage sur les ailes du vent,
Musarde aux cimes des monts,
Prend des jours, tout en rêvant,
L’opaque nébuleuse du rodomont,

Sa casaque, ses mornes hâbleries :
Sépulcrales vantardises d’esquive
De lèvre qui la toujours nourrit
De contrevérités, d’escrimes incisives.


De ce jeu de miroirs, s’allumaient
De coruscantes ignitions : fictionnel,
Allégoriques lunes ; elle en élimait,
Du glyptique camée, le halo irréel,

Sur la voie périastre, chevauchait
L'étoile de nos contes, fabliaux
De vieux grimoires... s'en pourléchait,
Le ramenard bercé de nobliaux.


Les grimaces édulcorent ses nuits,
Ses matins, ses songes vécus
De fripons farfadets qui fuient
La péroraison,ce caquetage vaincu

De l'offense de dryades au mat
Du voilier; la folle verve rebute
Le croquemitaine qu’hier, anima
La prosopopée dont l’hacquebute

Éveille la lettrée en mitaine
Noble purgée de prétention,
Dont le rôle enjôle de Lafontaine,
La fable, sans vaine rétention.


Rêve, rêve encor, ma Belle !
La vie, cet élixir, revigore
L’infante affublée de dentelles
Illusoires ; grisée de mandragore,
Captive d’onguents mortels.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

ANGUTIIS*


ANGUTIIS*
Espaces clos

Les musiques d'hier, en mon cœur,
Bercent les grelots moqueurs ;
J'ois du jour, en l'aube dissolue,
L’hétaïre de débauches goulues…

S’éloignant des miennes pensées,
La gorgone aux gestes cadencés,
Du brouhaha, ceint d’un licol
L’hédonisme que le stupre accole !

J'aperçois au Pont neuf, les couples :
Contrites silhouettes d'ensouples,
Grimées de coulpes d’expectance,
D’impudeur, d’inadvertance.


Fusent de la Seine, rires, persiflages
D’amants repus de lubricité, de rage ;
En ces lieux où le mal avilit l'espèce,
La grue bave en serrant les fesses,

Dans un Paris licencieux, pervers :
Lascive censive aux maints travers.  


Je tète de la lie, l'élégant velouté,
De cette capitale… sans douter,
De l’ondée, d'arpèges du noroît ;
Décidément, ce lupanar de rois,

En quelque accès creux, délaissé
De vues opportunes, oppressé,
Devrait naître du clos déchu
Des lieues d'ombres fourchues,

Paramétrées de sopor: oniriques
Giclées de cycles chimériques,
Menaçant du rêve volage,
La clepsydre aux heures sages.

Je fais montre de retenue,
Car la cautèle du finaud, ce nu,
Agrémente de fins geignements,
La longue travée où, calmement,

Sombre la fille corrompue,
Aux jouissances rompues
Du lourd rebond de la croupe
Figée, que l'outrance découpe

De la chair, cette enveloppe
Lardée d’éraillures sous coque,
Cerneau ridé sous la blessure
De serves enflées de bouffissures.


Suis-je du stoïcisme, Sénèque
De cognitif, substineabstine (1)  grec ?
En Chrysippe de Soles, fuirai
L’argumentaire de thèses épurées…

Des chutes du devenir, parfois,
Les reines s'abritent du froid ;
S’y effeuille de doigts réceptifs,
La joie d'énamourés captifs
Du repli de concupiscence:
Obséquiosité de réminiscences.



(1) Supporte et abstiens-toi


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020


dimanche 26 avril 2020

MAGISTRA CHIMAERAS*


MAGISTRA CHIMAERAS*
Magistrales chimères


Verrais-je l'amour, si, troubadour,
Je voilais des mystères, le nimbe,
Ecalais de l'astre bleu, le limbe
De la voie lactée, l’altier pourtour ?

Paris serait bordée de palmeraies,
Fleuriraient les roses Spinossima ;
Nous verrions s'ouvrir sous la cyma,
Les bulbes Amarillys de la roseraie.

Bouderais l'antre d’heures enfuies,
Quand reviennent s’égrener
Les soleils tropicaux, la Méditerranée
Décolorant les miasmes de suie.


Dompterais sûrement du méridien,
Les moites friselis, pour en disjoindre
La lame iodée… ne puisse poindre,
L’onde froide de l'Acadien.

D’Antoine De Gentile, agréerais
Constance, esthétisme, liberté,
Démesure… du pantoum, la beauté
Modelant la pensée efflorée,

Conflictuelle, en l'abrasif ego
Du rhéteur ; s’y réfère encor
En l'anfractuosité d'un décor
Convexe, le vieil astre albugo.

Si j'étais Mando, idoine du double
Lié aux raisonnements, Armand,
Le scalde qui de son firmament,
Fausse du sabir, le langage trouble !



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

samedi 25 avril 2020

FERIATUM IMAGINARIOS*


FERIATUM IMAGINARIOS*
Vacances imaginaires

J'aimerais un jardin embaumant
Des berges étriquées, la rive cachée ;
M’y poserais, sans larmoiements ;
En l’onde, plongerais, sans m’assécher,

Sous l'arbre au feuillage tressé ;
Y verrais serpenter la lame iodée,
Le poudrin aux gouttes tressées
Chuintant de l’azur désodé ;

Au vallon où coule le ruisseau,
Murmures, complaintes blessées
De rivières talées de soubresauts,
En éveillent les reflets nuancés,

Noircis d’insidieuses promesses,
Captieux serments enchaînés
En l'errance, et qu'oppressent,
Fauve et pastel d'iris attentionné.


J’ois des gazouillis, la douceur,
L’innovante beauté des roses d'été ;
Le sépale vêt du col, l’épaisseur ;
Le nectaire s’y voudrait ajuster...

S'animent, en ma pupille folle,
D'estivales teintes de bohème,
D’utopiques bords ; lors, je m'affole,
Amputé d’ombrageux dilemmes.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020