TAEDIUM
VITAE*
Mélancolie
Il est d’autre soleil, de lune,
Que l'astre flétri de voûte ;
Autre berge, autres route,
Reliant le cordon des lagunes.
Je vois se profiler des tempêtes,
De majestueux austers domptant
Des molles vagues, longtemps,
Frisures, résidus en miettes.
N'est d’autres jardins, de vallons,
Où paissent les daines alanguies ;
N'y traîne plus l'audacieux targui,
Ni l’esclave asservit à l'altier colon !
Du balcon ou s’éventent parfois,
Et la joie, et les peines, le cœur
Amplifie sans mal, du moqueur,
Tonitruance attisée d’effroi,
Sinistres accords de fissions
Semblables au culte des fous
Lardés d’antilogie, que bafoue
Le sage sevré d’ambitions.
Naît de l'allégorie, l'entité
Dont l’errance enquinaude souvent
L’idéologue hué du survivant
Ayant bu la tasse, sans douter
De la main l’attirant sur berge,
Rempart tutélaire qui, de la rive,
Au sable, adroitement, active
Du vil, aciculaire flamberge.
Ne vois en ces tronçons mités,
Vigueur aucune… dois-je arguer
Du flou, sans me plus targuer,
Que la fin justifie_ sans douter,
Les moyens ? Que n’aurais-je céans,
Sans m’y perdre, hélas !
A me lester de cette carapace,
Suis-je illusionné, en essayant
D’éteindre des réminiscences,
L’insupportable spleen, taedium vitae
Dont se vêt au soir, l'athée
Peloté d’inconfort, sans prestance.
Armand Mando
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