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dimanche 26 mars 2023

QUE N’ETIEZ-VOUS POETE…

QUE N’ETIEZ-VOUS POETE…

 

Pour qui Maïakovski demeure encor poète,

Lui, qui des clairs matins assiégeait

La pâleur ; faisant de l’anachorète,

Taire la solitude dont l’âme s’insurgeait.

 

Déçu du voyou paradant à confesse,

La drôlesse animant le cénacle des fous ;

Aura-t-on de ces ponts de détresse,

Emprunté passerelle où fiente le gorfou ?

 

Au pal du futurisme, avant que de se taire,

Ses adeptes puisaient de ce néologisme,

L’outrage dont Golosa, sans joutes délétères,

L’avanie du génie qui, du constructivisme,

 

Arma le fin lettré… et jusqu’aux commissures

De lèvres amoities ânonnant de guerre lasse

Les versets indomptés que la littérature

Cosmétique parfois d’un béant de crevasse.

 

De Nicandre Tourkine effarouchant l’esthète,

A Elsa Triolet riche de souvenirs, ces instables

Ne surent _ hélas ! _ sous de vraies épithètes

Donner ton au profil du docte appréciable.

 

Wladimir Maïakovski, talentueux mercenaire,

Combattant d’une plume les imbus du système,

A su du conformisme noué au coplanaire,

Ebrécher chaque diverticule liant le sémantème.

 

Un poète n’est plus… demeure cependant,

Sans qu’on sache pourquoi, l’ivresse du féal…

L’écriture est un feu dont le copossédant

Se brûle encor les doigts, et jusqu’à l’unguéal.

 

Ne se peut pas mieux en l’étrange, bien sûr,

Puisque la volonté enchâsse de duperie

Le précieux lyrisme festonné de césure…

Du talent s’évaporent les fades chatteries.  

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

lundi 20 mars 2023

AUTRE TEMPS… AUTRES MŒURS

AUTRE TEMPS… AUTRES MŒURS

 

Autre temps… autres mœurs ; les voilà,

Avachis aux terrasses ; y paissent les noceurs ;

Les voici, ces butors au langage oppresseur !

Dandys en fin de vie… hier : fiers ravenalas.

 

Dents longues, verbe haut ; salivent d’adultères

En de fringants boudoirs où nagent au soir

Sénescentes dryades, décadents voussoirs

Arc-boutés sous la fesse plissée en acrotère.

 

Leur rêve de sorbonniers, aux temps mûrs,

Prend le large… échoué sur la rive meurtrie

Dont les plages refoulent, au nom de la patrie,

Fleurons estropiés, orgueilleux sans armure.

 

Anciens combattants de l’historiographie,

Ces soudrilles défaits de littérature,

Ont chu des quilles, bardées de courbatures ;

S’en reviennent déçus, amorphes, déconfis.

 

Ajourés de mystères pensent-ils, impalpables _

Caressent du temps mort, avant que de fuir,

Les fautives nuances dont ne peut s’enduire

Le nouvel histrion d’un théâtre coupable

 

D’avoir donné élan au trompeur Damoclès

Dont l’épée, tel un nimbe, auréole le sot

Aiguisant ses longs crocs au queusot

D’un génie charrié de la Claysse.

 

Le talent drapant le sage est silence d’athée

Pris au rets du mensonge de prévarication…

Ne connaît de Dieu, cet hotu_ sans passion,

Que libelles de pamphlétaires butés ;

 

Bien d’autres avant lui, aux ides achevées,

Connurent honte mutante, aux heures

Enclavées à la froide clepsydre, la peur

Ankylosant ceux qui battent pavé…

 

Que ne les verrais-je se distordre la nuit,

Aux ombres chahutées de l’étoile filante :

Poussières d’orbes en bribes résilientes

Supportées de l’espace en égueule de puits !


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

vendredi 17 mars 2023

ÂMES INCULTES

ÂMES INCULTES

 

En d’étranges manœuvres étarquées

Aux vents chauds de la coercition,

Ai vu, démoulé de superstitions,

Naître du Ciel les âmes emparquées

Du Dieu Tout-Puissant : divines Semences,

Ces justes rachetés de L’Agneau Crucifié

Dont Le Sang pose Baume aux justifiés

Qui de La Bergerie, aspirent bienfaisance.

 

L’amour a fait escale en mon cœur pèlerin,

Désenclavant du doute les rudes gordiens,

Pour alléger au soir où guette le gardien,

Le péché manifeste… lesté d’un gorgerin.

 

Mes soleils prirent froids aux vents désincarnés,

Transirent aux moites lunaisons…

Peu s’en fallut que j’aie aux riches oraisons,

La larme du trompeur, ce nihiliste borné

 

Dont l’ivresse est un leurre en la pareidolie

De spécieux reflets ajourant le visuel

Du crédule sectaire en l’attente casuelle

D’une probable feinte de didascalie.

 

Serties de mimiques fardées, cloquées,

Les calotines de douteux magistères,

Ces cagotes ridées faisant fi des Mystères

Du Divin Créateur qu’elles semblent évoquer,

 

Nagent en l’eau bénite de pompeux sermons :

Dégradante lavasse dont l’esprit condamné

Lape sans rétention en la soue du damné

Ensoutané de rites d’épigones démons.

 

En de nobles confesses, ai, avec attention,

Posé borne aux silences enfiévrés d’ascèse ;

Du raisonnable, ai en l’aposiopèse,

Prisé de digne exploit, sans ostentation,

 

Le précieux verbatim… d’aucuns diront

Peut-être, étoffés de cancane… il crawle

Avant que de sombrer… c’est là son pire rôle ;

Il se devra soumettre aux acerbes jurons

 

De la gent évincée des Célestes Promesses :

Ceux-là même que la mort travestit,

Que la haine en la honte, peu à peu, investit

Aux jours écarlates de répugnantes messes.   

 

Absout de mes folies, mes amoks d’incivils,

Ai pris Le Chemin du Merveilleux Calvaire :

Cette Nouvelle Sente ignorée du larvaire

Qui en reptation, s’aliène au plus vil.

 

 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

lundi 13 mars 2023

NAUSEEUX AMALGAME

NAUSEEUX AMALGAME

 

Aux rêves éculés insufflant au paraître

Trompeuses confidences, douteux aveux,

Se défalquent des trubles, le verveux

Piégeant le nourrain, ou l’alevin à naître.

 

Aux songes gibbeux du mol ensommeillé,

S’interfèrent des allégories : hypotyposes

Infirmées dont l’âme en l’éveil, présuppose

L’insidieux concept, et pour s’en démailler.

 

Aux chimères glacées de l’antériorité :

Fantasmes chus de factices concepts,

Se délient peu à peu d’atroces préceptes

De cristallomanciens férus d’alacrité.   

 

Aux utopiques souhaits du zélateur buté,

Se cognent de baveux protocoles :

Glaireuses convenances ; s’y accolent

Mythes de concordat, et schismes blutés :

 

Germes tamisées, ferment de réflexologie…

L’esprit du sectateur s’en délecte souvent ;

S’enfièvre de rites derrière un paravent

Posé sur le naos de fades liturgies…

 

L’homme a su du réel estropié sans mal,

S’abritant du futur sans mensonges,

La dive récompense, et que le péché ronge

Quand le cœur lui, subit la colère sismale.

  

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

lundi 6 mars 2023

MYSTAGOGUES PANSUS


MYSTAGOGUES PANSUS

 

Ivres de rêves creux, vaines accointances,

Déambulent, perdus au centre du néant ;

On les voit supputer en des acquis béants

De risibles adages dont les centripétences

 

Eloignent un peu plus les sujets asservis

A ces prolégomènes de délibération ;

Evincent chaque fois des faibles rations,

Le gobeur piégé d’essentielle survie.

 

Semblent cadenasser du vibrant intellect,

Les précieuses artères, le délicat savoir ;

Ne se peuvent ajuster derrière le bavoir,

De l’épaisse coulée dont l’âme se délecte.

 

Dire qu’à ces fantassins accoutrés d’utopie,

Emplis à tribord de fades coquecigrues,

Nichent encor d’approches incongrues,

De molles clartés encagées de dépits !

 

Les entends bramer d’obtuses délations :

Persistantes charges à l’endroit de Sénèque :

Dramaturge dont la force intrinsèque

Enchâsse l’idiolecte d’un acquis d’intention.

 

Les écoute parfois, au creuset de l’histoire,

Supplier les sages du compromissoire ;

Espérant atteindre du visqueux illusoire,

Les trompeuses limites, le col attentatoire.

 

Se peut-il qu’en des nuits de démence,

Au noir de subtils compromis, l’homme

S’enhardisse malgré lui, tout comme

Le servant jugulé d’entregents, en avance

 

Sur le temps dont_ en triste factotum _ !

Il perçoit cruelles gausseries, fins brocards,

Avant de s’entremettre_ bien sûr_ à l’écart

D’œuvres pour le moins louables, sans fatum,

 

Puisque la vie parachève l’étrange… aimerais,

Comme lui, laper en l’écuelle d’un destin

Au sien semblable… renoncer au festin

Du mystificateur au trop flexible rets.

 

S’il me vient, en l’aube salutaire, des envies

De cheminer serein au confort du possible,

Irai donner réserve en-deçà du cessible,

Au Dieu Tout-Puissant : La Vraie VIE.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023

vendredi 3 mars 2023

CIREUSES BILLEVESEES

CIREUSES BILLEVESEES

 

O douce prairie de mes premiers pas :

Je te voyais fleurir entre la sente verte

Et mon ombre floutée, ma silhouette alerte

Griffée au hallier frangé sous l’ajoupa !

 

Tel un pédonculé dressé sur morne plaine,

L’arbre de mon enfance obombrait au matin

La maison que l’aigail au jour diamantin

Rinçait de gangues, de bruines souveraines.

 

O verdoyant pâtis de mes jeunes années ;

Je te laissais guider mon imprécise marche !

Ma peau de ce mirage, sous l’arche,

S’est imprégnée des vents qui sous l’atné

 

Des tubules frisaient souvent la barde ;

Je me vois courir entre le filao, le buisson,

Le fourré, quand piaillent à l’unisson

Les frêles hirondeaux que sublime le barde.

 

En de tendres errances : flâneries pérégrines,

Je soufflais des besoins à l’étrange nature

Prise aux confessions de l’enfant immature

Dont j’enquillais l’aura à mes larmes chagrines.

 

J’écernais de mes fuites, en ormet procordé,

Les flexibles esquives du temps à retenir,

Ebaubi du silence s’y voulant abonnir,

De la furtivité des passions encordées

 

A ma nubile mue… j’en cueillais les prémices ;

Heureux par devers moi, aux contadines lies,

De ce paysannat dont les clos se délient

Aux passagères bises qui lentement frémissent.

 

Le temps en faisant montre de rétention,

Lors, m’en offrait aux rais désengagés,

Ses risibles broquilles, ses factices dragées ;

Ma bouche en flattait l’idéale potion.

 

En l’excuse du vide, dégringolent ces heures

Amputées aux songes du garnement hardi…

Démuni du vivat d’apologues médits,

Suis-je céans, échevin d’un royaume de leurres,

 

Magistrat d’outre-lieu, podestat d’un désert

Où flottent les nuits d’encre ? y frémissent

Des lunes éborgnées… elles gémissent

Des râles purgés apeurant la zeuzère.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023