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lundi 20 septembre 2021

AUTOMNALES VARIANTES

AUTOMNALES VARIANTES

 

L’automne qui s’en vient écorne le silence

Dont je me fais laptot… de sa pleine réserve,

Aux matutinales, et que les vents desservent,

Se meurent peu à peu, les vives appétences…

 

Plus rien en ces risées chahutées de l’auster,

Ni des rudes crachins perlant de ces tempêtes

Bouleversant l’océan, quand la lune s’entête

A grimer des décans, les orages austères !

 

En de douteux profils, s’amenuisent les nuits ;

Elles semblent disparaître, avalées du nostoc

De trop longs boulevards épiés du clinfoc,

Et que bercent les vagues, en l’aube qui fuit.

 

Mes automnes traversent du vide manifeste,

La fragile butée… se cognent au rostre gris

D’éphémères galiotes : ces barres rabougries

De vieilles birèmes à la croupe funeste.

 

Je les aime pourtant… ils partagent au soir,

Au deuil des jours enfuis, de livresques romances,

Des contes de l’enfance ; s'y fanent les semences

Aux jardins pénétrés de pesants accessoires

 

Elagués du courtil… je les regarde muer ; ému

De voir l’espoir entenailler le doute ; surpris

D’ouïr, aux vespérales entachées de mépris,

D'obséquieuses laudes de moinillons promus.

 

De ces riches variantes, ces mortifères luttes,

S’aiguisent des absences écachées de l’oubli…

Ne peuvent_ hélas! _ et sans qu’on les publie,

Renaître à la vie, l’envie, et qu’aux ides, percutent

Les spectres en guenilles soulevant la cuscute,

Qui du grain, à l’ivraie… apaise l’affaibli.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

CLAIR-OBSCUR

CLAIR-OBSCUR

 

Les ombres qui trépassent sont des matins

Posés sur d’ingrats souvenirs ; elles aspirent

Du temps, en l’éveil de l’arrogant soupir,

Des premières envies, les pleurs adamantins.

 

Nous les regardons naître sous la cendre,

Les voyons se débattre au centre du cortège

Dont les mots alimentent et protègent

Les maladroits graphèmes, sans comprendre

 

Du pesant silence, l’inclassable moiteur…

De ces ombres confites_ peu s’en fallait

Que nous le tussions ! _ espérions fouler

Du rêve clos, la cruelle fadeur...

 

Nous les voyons mourir dans la lise du vide,

A l’heure où les torrents agrémentent encor

De la belle charmille, le fastueux décor

Flattant de la rigole, les minuscules rides.

 

De ces ombres nichées au faîte de nos peines,

Emanent parfois de furtives silhouettes ;

Caressent sous les branches, la rouette

Liant de nos blessures les affres souveraines.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

vendredi 10 septembre 2021

INIQUE EGO

INIQUE EGO

 

En frôlant du passé, les majestueuses ailes,

Avions de l’avenir amputé l’idéal…

Qu’aurions-nous donné à ces ombres féales,

Qui ne soient illusions, broutilles, bagatelles !?

 

Quand l’amour, à nos portes, venait tambouriner,

L’espoir clampé au doute, éventait nos besoins ;

Ne savions en ces ires, de quoi l'oubli est oint ;

Nous, pour qui l’absence semble abiétinée…

 

Quand s’en venaient faner en nos matins blêmis,

Les roses du bonheur, le lilas des romances,

Pris au piège du vide défait de sa muance,

Résonnaient les remords du cœur en l’anémie

 

De ces êtres purgés de repentance : tristes hères

Dont les ensoutanés maquillent l’infortune…

Ces chemins cahoteux empruntés sous la lune,

Sont l’unique sentier conduisant en enfer.

 

Sera-ce en ces invites de vain prévariquât,

Que l’esprit barbelé de sophisme, au soir,

Confessera en de douteux aveux, l’espoir,

Le vrai, avant de s’acquitter de ce faux reliquat

 

Dupant du catéchumène, l’exigible prébende

Versée de large bourse au pied d’un prélat,

Et qu’épie sans relâche, le prétentieux oblat :

Cet hypocrite nonce piégé de salbande !

 

En caressant la peau du futur à paraître,

Ai fait, sans ronds de jambes_ est-ce à tort ? _

Le chemin à l’autel, sans rames, ni stator ;

Ne suis de ceux qui doutent !!! et pour naître,

J’emprunte du Ciel, L’Unique Fenêtre,

Dont la terre s'est désengagée… le butor

N’a certes pas suivi, étranglé d’un bitor,

La Céleste Voie où l’âme s’en vient paître.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

 

 

 

 

 

 

SANS PRETENTION

SANS PRETENTION

N'ai le pouvoir de coucher dans la soie,
Mes déshérences : ces songes qu'on fossoie,
De donner aux mots, la richesse d'antan,
Celle dont les poètes emperlèrent le temps,
Quand le langage humilie le profane,
Lestant au patois, quelque joute insane.

Je ne peux voler entre les longipennes,
Ni nager en l'azur où l'albatros en peine
Remonte des coursives, l'imposant fuselage ;
Y noircissent les ailes d'êtres de passage
Assoiffés de ciel, de céruléenne nue,
Au petit jour d'avril, en l'aube retenue.

S'il faut des scissions, taire vindicte, clore
Du casus belli, le forclos, voir éclore
Du bourgeon, la vie sous le sang neuf
De la belle nature, verrons de l'œuf,
Les cicatricules, sa porosité, sans lier
De la cuticule, la chitine alliée.

N'ai du passé taclé l'arrogance ; ai fui
Aux aurores, la rosée dont le jour s'enduit 
Pour se prémunir de vents présomptueux,
De tempêtes, d'austers majestueux.

Tel le lâche mué, ce velléitaire enkysté
D'écorchures, je fais sans hésiter,
Le tour de l'enfance, le périple des heures
Accrochées au négoce et qu'empale la peur.  

Mon âme est un miroir teinté d'émotions ;
S'y bousculent songes et mythes en érosion.


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

jeudi 9 septembre 2021

FAUT-IL ENCOR Y CROIRE

FAUT-IL ENCOR Y CROIRE

 

 Si j'étais revenu, auriez-vous accepté

Que nos mains se puissent rapprocher ?

Si de vos larmes, moi l'amant dépité,

Avais trop longtemps recherché

 

Les perles dont vous me fîtes don,

Serais-je des contraintes, illusionné,

Contrit, en de poussifs pardons,

Cœur à nu, apte à vous étonner ?

 

L’enfance nôtre s’égrène peu à peu,

Bercée d’illusions, de pondération...

Se doit-elle soumettre aux pompeux

De vains dogmes de propension ?

 

Verra-t-elle un jour, des perspicuités,

Naître enfin, radieuse, la bohème

Aux jaspures écachées, voire floutées ?...

S’en cornaquent les mofettes blêmes.


Si des mots vétilleux de vexantes missives,

L'inconfort sanglait le parchemin,

Glanerait sûrement de l'imaginative,

L'habile ton... plus habile peut-être, ma main

 

Sans nulle crainte, ni aposiopèse,

Vêtirait l'épistole, de fougueux attributs ;

Peu s’en faudrait, en ce dolent malaise,

Que j'aie à m'en faire, et sans du lourd tribut,

 

Agréer de spécieuses coactions :

Ces quitus au joug d’immodestie,

Du sophisme de prévarications,

D'un clerc tonsuré, spolié d'empathie.


Dois-je encor croire aux joutes labiles

Sans du pesant chaos, écurer la tortille ?

Et si de l’agonie, s'éventait le babil,

Y verrions nous poindre de lambines vétilles ?

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

vendredi 3 septembre 2021

AU PINACLE DES NIXES

AU PINACLE DES NIXES

 

Blessée de n’être céans, au faîte du pinacle

Dont jouissent les reines du sybaritisme ;

La voilà en disgrâce, au pied du syncrétisme :

Pauvre serve outrée du fiel de la débâcle !

 

Elle rêvait de voyages, d’horizons lointains,

De lunes à atteindre, de ciel à tutoyer…

Hélas ! n’est de bonheur s’en venant louvoyer

Au tertre de l’orgueil, en ces feux incertains :

 

Ces frémissantes braises, ces tisons abolis…

Femme, sans jouissances aucunes,

Pourrait, et sans mal, aux moindres des lacunes,

Percer du désiderata, les aveux ennoblis…

 

De ses larmes d’opale, ses diaphanes pleurs,

Se crispaient les soleils à naître, d’autres feux

Que l’ardente blessure écalait de ses vœux

De captive offensée de fantasques leurres.

 

A ma couche froissée, se laisserait surprendre…

A mon doux hameçon, et aux roulis de l’onde,

En l’épanouissement, se viendrait suspendre,

Nue, sur le froid satin d’empreintes rubicondes.

 

Eparpillant ses gestes volubiles à mon ancre,

Comme éjectée du rostre de la galiote,

Poserait sa superbe aux longs rais aliquotes

De nuances cuivrées, et qu’étoile mon encre.

 

Sa bouche sur ma peau, défroisserait le cuir

De la froide moulure… sa lèvre purpurine

Calmerait de ces ventées ambrines,

Le souffle dilaté, son aura, avant que de fuir

Le col des nuits d’orage, quand, pour luire,

De nyctalopes spires aux lueurs assassines,

Embrochent du désir, pour le mieux enduire

De malsaines poussées ; et pour l’éconduire,

Le poinçon coïtal de joutes adultérines.

 

Repue de ces désordres pleinement consommés,

Grisée de ce nectar aux trompeuses vertus,

Emprunterait au soir, de ma sente pentue,

Dérisoires tortilles… pour s’en mieux assommer,

En ce mal impromptu, qu’elle se doit d’assumer.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

mercredi 1 septembre 2021

AU COL DE L’ELEGIE

AU COL DE L’ELEGIE

 

Brûle en l’âme poétesse un feu

Que magnifient d’élégiaques rimes…

Elles atteignent des cimes,

Le faîte auréolé de cumulus suiffeux.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021