FORMELY…
SILENTUM*
Autrefois… les silences
Laisse-moi me griser de folies,
De rêves sans confort, de désirs!
Je pourrais, si l'offrande est plaisir,
Abandonner ma peau à la paréidolie.
Laisse-moi m'enivrer de musiques,
De cantates feutrées, de romances!
Du passé-accessoire, mon enfance
Semble être une œuvre chimérique.
De mes nuits vagabondes, au pal
Des déambulations, ai vu naître
Des vents qu'encageaient nos fenêtres,
L'amertume d'insomnies opales.
J'aurais pu en ces marasmes froids,
Affubler de guenilles mon double,
Puis tancer du mésaise qui trouble,
Le bâti de la chair contracturée d'effroi.
Laisse-moi musarder au col de tes soupirs,
M'égarer aux méandres de l'abandon!
Je peux de ma soif te faire don;
L'amour céans, refuse de croupir
En la vase de l'appréhension;
Faut-il de l'anadipsie, et sans cris,
Ni jouissances, affermer le proscrit
Encellulé d'envies, de supputation ?
Aimons-nous, meurtris de dissonances,
Mélangeons nos accords au tempo
De l'aplomb! Géminons de la peau,
Les replis qui, de la concordance,
Attisent les amants alanguis
Rivés aux mêmes infortunes
Assouvis aux réceptives lunes
Dont les faisceaux disjoignent l'agui!
Autrefois, les silences figeaient du cœur,
Le sertissant d'espoir, l'amativité;
Ici, le mutisme, de la célérité,
Atténue constance, sans rancœur ;
La passion peut encor défaire
De l'étreinte, l'altérable mue,
Quand l'amour, des larmes émues,
Accole du mafflu les ombres alifères.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020