pinterest

vendredi 29 mai 2020

FORMELY… SILENTUM*


FORMELY… SILENTUM*
Autrefois… les silences

Laisse-moi me griser de folies,
De rêves sans confort, de désirs!
Je pourrais, si l'offrande est plaisir,
Abandonner ma peau à la paréidolie.

Laisse-moi m'enivrer de musiques,
De cantates feutrées, de romances!
Du passé-accessoire, mon enfance
Semble être une œuvre chimérique.


De mes nuits vagabondes, au pal
Des déambulations, ai vu naître
Des vents qu'encageaient nos fenêtres,
L'amertume d'insomnies opales.

J'aurais pu en ces marasmes froids,
Affubler de guenilles mon double,
Puis tancer du mésaise qui trouble,
Le bâti de la chair contracturée d'effroi.

Laisse-moi musarder au col de tes soupirs,
M'égarer aux méandres de l'abandon!
Je peux de ma soif te faire don;
L'amour céans, refuse de croupir

En la vase de l'appréhension;
Faut-il de l'anadipsie, et sans cris,
Ni jouissances, affermer le proscrit
Encellulé d'envies, de supputation ?


Aimons-nous, meurtris de dissonances,
Mélangeons nos accords au tempo
De l'aplomb! Géminons de la peau,
Les replis qui, de la concordance,

Attisent les amants alanguis
Rivés aux mêmes infortunes
Assouvis aux réceptives lunes
Dont les faisceaux disjoignent l'agui!

Autrefois, les silences figeaient du cœur,
Le sertissant d'espoir, l'amativité;
Ici, le mutisme, de la célérité,
Atténue constance, sans rancœur ;

La passion peut encor défaire
De l'étreinte, l'altérable mue,
Quand l'amour, des larmes émues,
Accole du mafflu les ombres alifères.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

jeudi 28 mai 2020

VERE PUERITIA*


VERE PUERITIA*
Printanière enfance

Elle avait l'âge des dimanches fleuris,
Des marelles sur le trottoir ridé,
De récré où s'y semblent vider,
Les bruines sous les toits équarris.

En la douceur de mai, au matin, elle
Caressait la rosée enivrée de printemps,
Aux premiers bourgeons; l'autan
En descellait l'ébauche foliaire, lamelle

Sous l'écaille d'un duveteux surgeon
Parasitant le noduleux stolon ;
Aux prairies éveillées,  quand du vallon
S'étire la daine repue de verts ajoncs.


Elle sautait dans les flaques, grimaçait
Aux vents des claires sentes, des brises ;
S'égayait du miroir dont les froides bises
Perçaient le cercle flou, puis nuançaient

De la boueuse flache, le cylindre jauni
Qu'éclataient des giclées, les gamins,
Prestes galopins, en lui prenant la main,
Rires étranglés, en ces cycles brunis.


Éthérée au point du renouveau,
Buvait des rais du soleil complice,
La chaleur, entre les interstices
De l'éphémère nue ajustée au biveau

De cotonneux stratus dérivant parfois,
Emplis à ras, de brumes, de cirrus
Mêlés aux crachins, au lourd nimbus
Qui de la stratosphère, annihile le froid.


Elle avait, de mes dix ans fragiles,
Sans montre de hardiesse, butiné seule,
Et mon âme, et mon cœur, sous l'éteule
Où s'écorne chaque soir, l'enfance indocile.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mercredi 27 mai 2020

HORTUM MEUM,*


HORTUM MEUM,*
Mon jardin

Mon jardin accroché aux nuages,
Est un habitacle étoilé de reflets ;
S'y repaissent les décans de passage,
L'astre miroitant de son plus bel effet.

C'est un couvoir satiné de confort,
Un logis dont l'oisillon moqueur
Sublime pour notre canéphore,
L'espace des typhons vainqueurs.


En l'aube matutinale, les austers
Désarçonnent les fragiles boutures,
Essouchent les crossettes qu'enterre
La vouivre en sa villégiature.

Mon jardin s'offre aux bernaches
Transmigrant de majestueux fiefs,
Ces royales censives que s'arrache
Le paysannat enjugué aux griefs ;

Il croque de l'hortillonnage, la berge
Aux belles maraîchères, rosières
Au long voile, à la hideuse serge,
Aux fronces carnassières...  


C'est aussi une ouche en l'automne,
Où s'anime la closerie d'antan 
Retenue à la frêle dragonne,
Dénouée du trouvère chantant.

Mon courtil, aux piètres ventées,
Je m'endors au cœur de ta pignade,
M'étire sur ton sein virginal, ta beauté 
Épanouie, quand dansent les naïades.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020



mardi 26 mai 2020

ET SI AMOR…*


ET SI AMOR…*
Et si l’Amour…

L’Amour, Ouvrage ciselé de L’Orfèvre,
Divin Créateur, Seigneur Tout-Puissant ;
Est Le Livre rédigé de Son Sang ;
Ointes, LES PAROLES à Ses Lèvres.

L’Amour est La Victoire survenue
Au Calvaire, à La Croix manifeste ;
Il dilue du trompeur palimpseste,
L’itératif flot d'actes mis à nue.

L’Amour est un recueil de psaumes
Dont la voix agrémente les notes,
Les plaçant en phonies dizygotes,
Jumelant du rythme-métronome,

S'ils s’éparpillent, sons inachevés,
Accords pénétrés de vacillation…
Il parachève, sans ostentation,
L’eurythmie la voulant encaver.

La Fontaine de bienfaisance
A de mon cœur, jailli à l’aube,
De la rosée ; ses reflets engobent
D’un lourd chassieux, l’indécence…

Si j'avais de la soif, attisé la pépie,
Posé aux lèvres nues, des mots,
Au tempo d’ambles gémeaux,
Cette ivresse sèvrerait du répit,

Peu à peu, l'âme défaite du son
Pénétré de mélo... dîtes! Combien
De guaglione, de mâles qui du bien,
Sans vergogne, donneraient au basson,

Mezzo voce, l’harmonie du chantre,
De L’Amour, dénuderait l’angoisse
Veloutée, hors la haine qui poisse,
Dessillant du point de barycentre,

Les éléments rivés au linéaire ? …
Je vois du Ciel de mon devenir,
Sans mal, et sans circonvenir,
La Céleste splendeur sans terres,

Ni orbes d’occultistes véreux :
Chimistes, cristallomanciens
De nécroses, gangrenés… sélaciens
Aux crocs de babosse, culs-terreux.

Ce Dévoilement d’En-Haut,
Coiffe méprisés et  lazzarones ;
Dieu les reconnaît, puisqu'Il trône
Au-delà de la nue ; tout le beau

Contrefait de la peur en guenilles,
Chaque doute de l’esprit abîmé
D’obédience d’icônes sublimées
De tartufes aux lois sans codicilles.

L’Amour, ce jardin de roses,  jasmin ;
Est un éther miroitant d’allégresse,
Quand s’éteignent la détresse,
Les craintes d’un autre lendemain.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 25 mai 2020

INUIRIAS MORTIFERUM*


INUIRIAS MORTIFERUM*
Mortifères lésions

Elle repousse de ses ailes froissées,
L’ombre moite du sommeil,
S’accroche aux lueurs vermeilles
Du repos, ses phases nuancées.

De ses blessures, calme l'éraillure
Lénifiée d’entorses en sa béance,
Opacifie, sans montre de méfiance,
Le manifeste de ses déchirures.


À l’aube, quand migre la bernache,
S’écoulent de ses yeux fardés,
Des chaudes lacrymales, sans arder,
De diaphanes gouttes ; s'y détachent

Des palpébrales, tristes larmes,
Offense encloîtrant de sa peau,
Les foulures, ces tristes oripeaux ;
L’exsangue en avilit le charme,

De la résipiscence, la componction
Du mal en ces désagréments,
L'escarmouche du mari, de l'amant :
Ces bretteurs de la sédition…


Des ruelles, se gondolent ses pas
De germanopratine ; y mûrissent
Du doute, de terreuses éclisses
Cachant de son regard, l'appât

Du poussif sans desideratum,
Damoiseau, lad, noceur déconfits…
Fière, que croyez-vous qu'elle fît
De l'abus du dispendieux fatum ?


De son cœur d’amante montent
Des sanglots embués de disgrâce…
Il pleut sur sa vacance des traces,
Variantes, et qu'amplifie sa honte.





Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

dimanche 24 mai 2020

INSOLENS LONGAE FEBRES*


INSOLENS LONGAE FEBRES*
Insolentes fièvres


Ai posé en silence, incertitude,
Dogmatiques fièvres ; elles larmoient
De mon double chaviré de l’émoi
Dont le germe éveille l’amplitude.

Riches, pauvres, en chiens de faïence,
S’insurgent au bel astre qui luit
De l’implacable haine dont les suies
Nimbent la haute finance.

Ai pleuré où l’amour marche seul
Sur l’avenue ; les noceurs y vomissent
Des nuits le plaisir, puis glissent
Au caniveau étiré en linceul.


Ai vu naître, enkystés d’impudeur,
Les profils éreintés, presque nus,
Au creux de lits douillets retenus
Aux chambres plongées en la torpeur

De corsaires mués en marins
En quête de trésors sur la lame bleutée
D’océan perdu, dont les vagues butées
Écalent du roulis, l'énorme colarin.

Ai laissé traces sur la lande fanée,
Ineffaçables sceaux avant que de fuir
Et le jour et la nuit, m’épanouir
Au jardin de prémices tannées

Du soleil, et que rident les spires
Éclatées de fièvres compulsées,
Diluées de mon cœur oppressé:
Monotones et infimes soupirs.




Si j’ai du verbe, aiguisé panache,
De vos mots, fol antagonisme,
Du remords, et avec pragmatisme,
En délierai le derme, si le mal l’attache.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

samedi 23 mai 2020

MORE …*


MORE …*

Bien plus encor…



La femme, ce couffin, est un berceau

Où somnolent larmes bleues et fièvres ;

C'est aussi de l'angoisse, l’agile roseau,

Le maillet d’un pointilleux orfèvre,


Un couloir librement emprunté

D'amants en escale, fougueux marins

Prisonniers de vagues démontées,

De tempêtes, d’invincibles poudrins.


La femme, ce destrier trottant,

S’empanache ; s’y allège sa croupe,

Aux plaines rentoilées du temps,

Aux brises qui la souvent découpent.


C’est une cathédrale d'où résonnent

Des mots empruntés au néant…

Souvent, c’est vrai, s’y désarçonne

L’étrivière lacée de l'aliénant !


La femme, ce trajet incertain,

Longe des belles rives, le ponton ;

A nos pages, nuancée d’un satin,

Dévoile du pubis, le généreux fronton.


C’est l'aquarelle, pastel sur chevalet...

Sous étoupe, sa cambrure de reine

Piège le ton fauve, sans en taler

L'alliciant buste, l'anse souveraine.


De la femme-miroir de la nuit,

A l’infidèle muse de ma prosodie,

J’aspire la sève gluée du fatal ennui,

Déliant de l'âcreté, le tanin affadi.





Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020