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mardi 31 août 2021

ANONYMES CRISPATIONS




ANONYMES CRISPATIONS

 

J’ai grandi sous l’arbre que veloutent les vents ;

Triste, sans envies de voyage, ai remisé mes rêves

En ce négoce purgé de la lie sans sève,

Et qu’agressent les peurs de besoins décevants.

 

J’ai pleuré les dimanches ruisselant de bonheur :

Ces éphémères heures où l’enfance bascule

Du socle des brimades, que peu à peu acculent

Les souvenirs fardés de tacles flagorneurs.

 

J’ai caressé des vagues, avant de m’en lasser,

Les maritimes fronces, les revêches frisures,

Ajustant au corset de mes roides blessures,

Les béantes escarres s’y voulant délacer.

 

Mes envies piégées d’errances contadines,

Mes désirs injustement clivés aux componctions,

Eurent raison de l’enfance sevrée de passion,

Et qui de ma réserve, contracte la badine

 

Qui, sur ma peau, carde encor le fragile bâti ;

Sans âme, sans amis, je foulais du possible,

Les revêches musardes… ivre de solitude,

Tel le marin fouetté en cette latitude,

De tempêtes butées, de crachins coercibles.

 

Quand j’ai su que l’amour à sa table mondée,

Me priverait du vin de ses jouissances,

J’ai pris les raccourcis de factices bombances,

Au caniveau des chiens apeurés de l’ondée.

 

Rien en moi ne confesse l’absence et le désordre,

Car tout me contredit : du matin à renaître,

Au soir où s’éparpillent aux volets des fenêtres,

Les miasmes d’allégresse, et que viennent mordre

 

Les sages et les fous de ma vie sans saveur,

Les riches et les gueux encanaillés de mots

Empruntés aux pérores de ces doctes gémeaux

Attisant de lazzis leur sabir de draveurs.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

lundi 23 août 2021

IMPENETRABLES VOLUTES

IMPENETRABLES VOLUTES

 

Non ! ne point m’en irai avant d’avoir baisé

Le cou de la mutine de mes rêves charnus !

Ne me laisserai vaincre de mots entretenus,

Ni convaincre du niais ne cessant de biaiser !

 

J’ai fait le chemin ignoré du pâle damoiseau ;

De mes désirs émanent d’autres bermes ;

Je les voudrais franchir, afin de mettre terme

Aux sentencieux propos en pointe de biseau.

 

Amorties de songes égrenés, mes nuits

Se font, aux longes d’obscurité,

Trochet de parhélie, girandole d'altérité ;

Y naissent des reflets méconnus de l’inuit.

 

Non ! ne point me lèverai avant de succomber

Au charme de l’odalisque posée au baldaquin

De mes sombres besoins ! ne me ferai faquin

Au naos de chapelle de litanies plombées !

 

Que n’ai-je des désirs emmurés de souffrances,

Pénétré le perfide ascétisme, moi l’inentamé,

L’éphèbe qui, du masturbatoire flammé,

Réceptionne l’orgueil salvé de doléances !

 

J’ai, en de nuisibles râles, contorsionné l’ivresse,

Arc-bouté du plaisir, la généreuse hanche,

Afin qu’il m’en souvienne en ces mues étanches,

De la glaire dont mes doigts s’oppressent,

Quand, solitaire au faîte de nuits blanches,

Les larmes lestent des gangues d’avalanche,

L’influx désordonné, et qu’encloue ma détresse…

 

Réceptif aux silences d’amants désaccordés,

Je feuillette des lignes suppurées de mensonges :

Nuances du diacritique, et que ronge

La graphématique larvée en procordé.

 

Alors… pour redevenir moi : inutile songe-creux,

Je confesse mes tares, en l’aube retenue...

Puis, au petit matin, quand point l’ingénu,

Aspire de l’oubli, les brèves soutenues

De factices errances en des mythes ocreux.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

vendredi 13 août 2021

AFFLIGEANT CONSTAT

AFFLIGEANT CONSTAT

 

Il y a des filles sur les ports embrumés,

Que les marins courtisent, la nuit tombée ;

Ils voudraient avancer fiers, torse bombé,

A leur ciel de lit, quand montent les fumées

De ces grises torchères sur socles bitumés,

Et qu’élaguent les rais de lumignons plombés.

 

Il y a des femmes aux fenêtres disjointes

De ces mas solitaires perdus sur la colline ;

Elles pleurent l'amant aux caresses félines :

Âme solitaire percée d'inélégante pointe…

 

Et puis… il y a nous : deux naufragés surpris

Du nostoc d’estuaire… quand nous ne serons plus,

Que nos corps bouderont du néant, le reflux,

Chanteront des matins affranchis du mépris

Dont se nimbent ceux qui ne jamais prient :

Ces sceptiques aux ambitions mafflues.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

 

ENCORDEE D’AFFETERIE

ENCORDEE D’AFFETERIE

 

Remords et regrets percent ton cœur infâme ;

Remords et regrets percent ton cœur de femme…

Il n’y a_ je le crains _ en ta spongieuse âme,

Que débris d’infortune, rogatons de drames !

 

Mensonges et colères tapissent ta vacance ;

Mensonges et colères fardent ton éloquence ;

Tu joues à qui perd gagne, et avec élégance,

Mortifiée à l’idée de n’être qu’apparence.

 

Vice et ascétisme en tes luttes d’amante,

Vice et ascétisme au for de ta tourmente,

Annèlent de tes joies que l’audace fermente,

Le provocant râle des serviles bacchantes.

 

Quand l’hiver vient cogner à ta chair émoussée,

Le passé désagrège de tes rêves floutés, l’accès

Aux moites songes dont hier, se mussaient

Les vierges domptées dont parle de Musset.

 

Au plus profond des nuits, cacardent à outrance,

L’odalisque blessée, la sensuelle en transe ;

Les hommes dont la verve assurent remontrance,

Gardent de tes humeurs affolant la maistrance,

Un peu de la folie, beaucoup de maltraitance

Enquillant des passives, la glaireuse laitance

Dont les riches sirènes font parfois bombance.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

 

 

UTILES VARIATIONS

UTILES VARIATIONS

 

Il pleut sur les côteaux de Sillon-Talbert

Où sables et galets s’enchevêtrent aux vents

Poussant les plages, et en les décuvant,

Avant de les dissoudre des nervures limbaires.

 

Il bruine encor à Varengeville-sur-Mer,

Aux portes d’Etretat, au seuil des libres chutes ;

On écoute chaque soir, la bise qui chahute

Et s’en revient, bercé de vagues éphémères.

 

Aux grottes d’Arcy-sur-Cure, les fresques pariétales

Amenuisent de l’œil, l’iris émerveillé ; le temps

Semble là s’arrêter… lors, s’éveille doux printemps

Aux froides concrétions ignorées de Tantale.

 

A la tufière de Rolampont, ruissellent d’autres eaux :

Bizarres chuintements au calcaire des mousses ;

L’automne, aux semis des minuscules pousses,   

S’y voudrait attarder, et fendre le vert roseau.

 

Aux rais vainqueurs du soleil invincible,

La Reculée de Beaume-les-Messieurs encerclant

La crête des falaises, s’étire mollement, maclant

De ses vallées, la friable tonsure, en l’inaccessible.

 

Au lac Aiguebelette, l’émeraude coulée tapisse

De sa juste clarté, miroitant à s’enorgueillir,

Le somptueux massif de L’épine afin d’en acquérir

Les craintives frisures aux risées qui glapissent.  

 

O merveilleuses orées de la nature en fête !

J’accède à vos paliers, s’en m’en faire jamais…

Mes terres démunies, celles qu’hier j’aimais :

Ces insolubles bermes, ignorent de mes quêtes,

Au renouveau d’avril, aux farouches conquêtes,

La douceur de ces pauses que jadis, élimaient

Les tempêtes butées, lorsque l’hiver germait

Aux creux des matins écalant mes défaites.

 

O miroir de l’oubli, toi qui m’as vu renaître,

L’âme, le cœur, couronnés d’inutiles succès ;

Regarde-moi vieillir, lesté de trop d'excès,

De lourdaudes tacles du vexant paraître !

 

Aux mille errances de ma vie pérégrine,

S’attardent d'autres dimanches, des feux

Trop vite éteints, des murmures suiffeux

Posés à la balèvre de coulpes chagrines

Dont le froid retenir encloue des purpurines,

La goûteuse saveur au faîte du boutefeu.

 

J’ai marché sur la lande, escaladé les monts ;

J’ai vu mourir l’enfance aux nuits d’encre parfois ;

J’ai écouté pleurer les daines, aux grands froids_

N’ai jamais pu (su !?) pourtant, poser à vos sermons,

Dithyrambiques éloges, pour rajuster ma foi !

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021


jeudi 12 août 2021

MUTANTES CATACHRESES





MUTANTES CATACHRESES

 

Comme la cendre revêche sur un caveau chaulé,

L’âme compassionnelle enchâsse de prières

Les murmures couvés de coulpes princières,

Les aveux délités, à l’ombre de mausolées.

 

Comme l’enfant perdu au nord de l’existence,

A l’ubac de ces monts infranchis du béjaune,

Le désespoir enkyste de subtiles maldonnes,

La veuve et le fuyard que l’adultère tance.

 

S’il est des nuits d’orage où s’épaissit la sorgue,

De ténébreuses chapes impalpées de la nue,

Naissent encor au matin, en l’aube retenue,

De nouvelles spires dépossédant les morgues.

 

Je vois le jour qui vient, à l’orée de grands bois,

Comme bonheur à poindre de l’horizon lointain ;

En moi, s’entretissent des rêves ignorés du mutin

Prêt à tout déflagrer quand il est aux abois…

 

Comme la pénitente en génuflexion, la béguine

Coincée entre les colonnades, la mort, cette lie

S’accroche au subéreux esprit qu’enfante la folie

Céans, creusée de jaspures consanguines.

 

Me feriez-vous laptot, pour combattre les mues

S’en venant, en l’illusoire_ certes ! baguer

De vos feintes meurtries, d’esclavagistes dagués

Au-dessus de l’ilote ? … ce béotien promu

Au titre de noblesse, utilement gradé

Du monarque en livrée… oh ! j’en suis tout ému…

 

De fades désirs, à l’intense besoin de connaître

Du temps les volontaires donnes, me suis fait_

Qui m’en peut vitupérer !? sans l’aide d’un profès,

Ouvrier du Divin Créateur : une brebis à paître

Et qui du Ciel de Gloire, renie cet univers surfait.

 

Mando est un espace où se meurent les vents :

Une nouvelle sphère jonchée de survivants.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

LES FAUX Shahnourh Vaghinag (C. A)

LES FAUX

Shahnourh Vaghinag (C. A)

Entre de faux tableaux, des meubles de copie
Je vis dans un château Ignoré des Beaux-arts
Tous mes titres sont faux comme mes armoiries
Et jusqu'à mes pur-sang qui ne sont que bâtards

Fausse ma particule
Fausses mes collections
Qui dans le vestibule
Forcent l'admiration
Mes bijoux sont factices
Ainsi que mes aïeux
Il n'y a que mes varices
Qui drainent du sang bleu

Entre de faux amis snobs et sans consistance
Mon orgueil s'abandonne à leurs faux sentiments
Et traînant mon ennui dans une fausse ambiance
Je ne trompe personne et pas même le temps

Faux, mes trophées de chasse
Et faux le protocole
De ce valet sans classe
Qui arbore un faux col
Fausses mes confidences
Mes actions, mes projets
Et jusqu'à ma pitance
Faites de faux-filet

Une femme bizarre de la vieille Russie
Sur mes chaises d'un Louis qui n'a jamais eu cour
Vient me parler du Tsar qui la trouvait jolie
Moi je sais que Lili est née dans le faubourg

Faux l'âge qu'elle avoue
Faux son accent curieux
Faux l'amour qu'elle me voue
Faux ses longs cils soyeux
Et fausse sa poitrine
Et faux mes sentiments
Quand je mords la mutine
Avec de fausses dents

 

Shahnourh Vaghinag


mercredi 11 août 2021

NECESSAIRE MUTISME

NECESSAIRE MUTISME

 

Scellez vos confidences d’un acide baiser,

Que j’y voie l’amertume amplifier l’effet !

De vos conciliabules, vos agréments surfaits,

S’évaporent des mots me voulant embraser…

Je vous savais distante, rétive quelquefois ;

Plus docile aux nuits d’encre, sans lune,

Qu’au jour poudré de poussières falunes

Peu à peu absorbées du souffle des grands froids.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021

ECRIN-POUBELLE

ECRIN-POUBELLE

 

Les vallées bitumées défigurent nos champs ;

Nos océans se meurent sous le goudron…

Plus de feuilles au beau rhododendron,

Ni d’épines aux roses, au soleil couchant.

 

Les rivières émargent de leur lit, asséchées ;

S’étranglent le ruisseau, sous la charmille ;

Les pluies ont éventré les infimes ramilles,

Et de l’arbre vieilli, l’écorce s’est détachée.

 

Au bruissement d’ailes de l’oiseau des cimes,

S’éteignent de froids matins, emperlés

D’acidifiante rosée ; là, s’en viennent déferler,

De l’ubac jauni, l’adret sans spires, sublimes,

Au temps jadis, d'autres saucées d’abîme,

Des reflux de mélasse, en cet azur grêlé…

 

Ne gèle plus l’étang de l’hivernale morgue ;

Le douzil des fontaines a perdu son éclat ;

Sera-ce en ces nuits d’encre, que tonnera le glas,

S’enfuiront les lunes bafouées de la sorgue ?

 

Pleurant complaintes devant la cheminée,

Verrai mourir des comptines, les ritournelles,

Monodiques reprises, parfois, ribambelles,

Au tercet de sonnets, de quatrains sublimés.

 

En désossant les ponts de la musarde,

Les hommes ont foulé, au cœur du renouveau,

Les primes facéties du garnement des vaux

Escaladés en un laiteux printemps , et que farde

L’absence ivre de sépia, sans hardes,

Ni ballerines... nue, aliénée au caveau

Sis aux ténèbres viciées, pour du biveau,

Nier le métrage noyé sous la faucarde…

 

Plaintives ressouvenances de nuits floutées,

Décélérez le mal dont je m'argue parfois,

Malgré moi_ c’est ainsi !... Du levis, au beffroi,

Ma vaillance s’étiole… qui pourrait en douter !?

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2021