COMESATIONIBUS EORUM
PARASITI*
Parasites gloutons
Dansez, dansez, sirènes de zicrones,
En la chair dont vous vous sustentez !
Est-ce là, goûteuse synovie ? Il m’étonne
D’ouïr gémir de l’hiver, aux étés,
Suçant le sang, en farouches tétées,
Le nanan de luttes asynchrones.
Vous nagez nus aux plis de l’aine ;
Y suintent d'abondants flots cernés
D'âpres fièvres ! J’en perçois à peine,
L'itératif écho, sous le derme tanné.
Quand la couche vomit ses incartades
Ampute de l'amant, exigeante morale,
Les languissants s’éveillent de la rade
D’estuaires vidés de sel, dont les râles
Se mêlent aux mues d’îles paradisiaques ;
Y fondent, les vents lestés de cristaux
De la cuve sodée, dont l’abaque
Effrite les coraux pollués des bateaux.
Vous festoyez, parasites d’un soir !
Après ponte, éventez de nos cernes,
Les palpébrales, ces réticules noirs:
Poudreux reflets du regard en berne.
Vivez d’impudeur, de ripailles choisies,
Agrémentant vos jours, de restes
De moisissure, de denrées cramoisies
Dont le fiel détourne le tanin du zeste.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020