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samedi 28 mars 2020

COMESATIONIBUS EORUM PARASITI*


COMESATIONIBUS EORUM PARASITI*
Parasites gloutons

Dansez, dansez, sirènes de zicrones,
En la chair dont vous vous sustentez !
Est-ce là, goûteuse synovie ? Il m’étonne
D’ouïr gémir de l’hiver, aux étés,
Suçant le sang, en farouches tétées,
Le nanan de luttes asynchrones.

Vous nagez nus aux plis de l’aine ;
Y suintent d'abondants flots cernés
D'âpres fièvres ! J’en perçois à peine,
L'itératif écho, sous le derme tanné.

Quand la couche vomit ses incartades
Ampute de l'amant, exigeante morale,
Les languissants s’éveillent de la rade
D’estuaires vidés de sel, dont les râles


Se mêlent aux mues d’îles paradisiaques ;
Y fondent, les vents lestés de cristaux
De la cuve sodée, dont l’abaque
Effrite les coraux pollués des bateaux.

Vous festoyez, parasites d’un soir !
Après ponte, éventez de nos cernes,
Les palpébrales, ces réticules noirs:
Poudreux reflets du regard en berne.


Vivez d’impudeur, de ripailles choisies,
Agrémentant vos jours, de restes
De moisissure, de denrées cramoisies
Dont le fiel détourne le tanin du zeste.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020




mercredi 25 mars 2020

ET IN CORDE MOTUORUM*

ET IN CORDE MOTUORUM*
Au cœur des morts

Auriez-vous tué la mort, éventré l’idéal
Dont Mirabeau, fourbe asservit à Mammon,
En de nuits floutées, attise du décorum,
L’épais bâti ouatant la doublure féale ?

Vous œuvrez en la coulisse d’un théâtre
Qui de la gloire, atteste l’habitacle cossu,
Avant d’en piétiner la structure pansue…
Agnostique, que vous êtes… bellâtre !!!

Aumônier d’état, où nobles en raglans,
Clergé, mécénat en quête de prébende,
Magistère rehaussé de légendes,
Aspirent suffisance ; la plèbe, beuglant,

Aux portes des chapelles, tend sébile,
Le corps déchu de sa superbe,
Vient heurter du pouvoir, l’ironie acerbe
Dont Luther condamne les brettes débiles.


Vous pissez sur les tombes, ces contreforts
Dont vos rites sectaires annihilent
Symbole… chiens de zélation, voyez, il file
Le temps qui vous dessert ! Quel réconfort

Est vôtre, aux soirs où les fantômes
Viennent hanter la mémoire bancale ?
Seriez-vous des monarchies ducales,
Seuls, en reptation, des sous-hommes ?

Des cimetières, quand la mort interpelle,
Aux cryptes chaulées de basiliques,
Votre suiffeux profil côtoie les reliques
Sevrées de flamboyance… de quel appel,

Ferez-vous rétorsion ? De la coercition,
Serez-vous, en servants, pleinement
Assujettis, larvaires dont le linéament
Grappille de l’ébauche, pastel d’accrétion ?


Éteinte, l'ambition décline mollement ;
S'affaissera-telle au tertre du passé ?
Pressant du mamelon, influx condensé,
Sucs de convenance; de l’émolument,

Obtenez des miettes ; ne pouvez soutirer,
En vils maltôtiers, usuriers de cours,
Rogatons… tout le long du parcours,
Picorerez aux berges des marais,

Débris, chus de la table du roi ;
Ce roi, vous lui faisiez offrandes,
Bombance, aux orges de provende ;
Y pleurait lazzarone, aux froids.



Voyez-donc, ici, j’installe mépris
Au faîte d'insuccès, du mécompte
Du laudateur obséquieux ! La honte
Auréole son âme, lisère son esprit !

Je me couche confiant, pour survoler
De vos frasques, toute la nébuleuse ;
Ma vie n’a rien d’enviable… heureuse,
La pensée élusive, parfois, vient immoler
Des contradictions, les escrimes houleuses.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 23 mars 2020

MOLLIS OBUMBRATIO*


MOLLIS OBUMBRATIO*

Ombres floues


L'étrange creuse en mon cœur souverain,
Un trou plus profond que le vide abyssal
Où s’agite l’âme lestée d'un lourd chagrin
Dont l’esprit ronge l'artefact commensal ;

S’y décatissent les empreintes d'hier:
Altérables traces de luttes anonymes ;
Piégées de fanges torpillées de lierre ;
Y traînent encor, tous les pusillanimes

Encerclant de mes joies, le vain souffle ;
Ils en gercent parfois le sourire roidi…
Je vois encor la pointe de l'ensouple
Percer de l’inertie, les fibres affadies.


Où sont les indomptés, ces messagers
Haranguant de mon double, les peurs
Arrimées aux ires par trop ennuagées
D'hommes faisant naître de la torpeur,

En cette adynamie, flou de velléitaire
Qui du mésaise, aspire l'épiderme…
Je porte du pal enfoncé en terre,
L'indélébile rivet, sans y mettre terme ;


Du profil éjecté du miroir écaillé,
Râlent les morts avant de disparaître
Des limbes sépulcraux, gorges éraillées,
Ici-bas, désarmés d’irascibles reîtres.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mercredi 18 mars 2020

CUTESY POSSIDET;

CUTESY POSSIDET;
Mièvre hagiographie


Entre tes lignes s’étranglent des éloges ;
Pisse-copie, tu les dresses aux artistes
Encensés de ta plume d’apologiste
Pour parader au centre de leurs loges.

Ces écrits sans âme dont l’angélisme
Régit l’éphémère confort, s’ébattent
Des accords semble-t-il acrobates ;
Ils tanguent sur le fil de l’aristotélisme.

Tu vois le deutéragoniste en tragédien
Sous flamme d’un Sophocle de cour,
Le rigaudon, en Pompée au discours
Emphatique qui berce l’Illyrien

D’aphorismes, d’édits alambiqués…
Pauvre histrion boudé du factionnaire
Sous guérite, raillé de permissionnaires
Parti faire bombance en de riches banquets.


De l’hagiographie trahie de la faconde,
Au sirupeux laïus désordonné du verbe,
Aucun désordre ! Point de propos acerbes !
Tu pommades, en de fastueuses rondes,

Le matassin, ce cabotin de théâtre,
Cet irascible arsouille de scène,
Ce bouffi à la panse trop pleine,
Signant l’ouvrage dont tu t’emplâtres.


Transformer en saints, des étourneaux,
Quelle prouesse est tienne !!! Chapeau bas !
Sous quel encart oses-tu les mettre bas,
Toi, vache à lait de fantaisistes vénaux ?



 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mardi 17 mars 2020

SOMNIUM ARCE*


SOMNIUM ARCE*
Château de rêve

Dans l’épais brouillard de la lande endormie,
Derrière les bosquets, s'y délient les vents ;
Sublimée de fontaines aérées en auvents,
Se dresse la demeure de nobles insoumis.

Dans ce sublime lieu, le preste factotum,
La rétive soubrette, le cuisinier bavard,
S’activent en la paresse de ces heures buvard
Absorbant des matins, les volutes d’automne.

Dans ce lieu aux tentures moirées, la vie
Dissoute exulte en parhélie… il fait beau,
Jusques aux couloirs éclairés d’un flambeau
Dont vacillent les flammes majorées de lavis.


Dans la salle, la longue nappe beige
Vêt de sublimes accords, la riche table
Ornée de candélabres, devant un retable
Magnifiant du lieu, l’enchanteur florilège

De cristaux, d’argenterie d’Espagne,
Aux musicales notes escaladées d’éclats
Chus du clavecin sous le dôme, à plat,
Sur les dalles marbrées, niées de cagnes

De grands boulevards, mégères goulues
De chambres aux fades moisissures,
Vieux débarras couchés sous toiture:
Hôtel de passe aux charpentes moulues.


La noblesse, aux noces annoncées,
De brocard, ganse, guimpe, de satin,
Se laisse magnifier au clair matin,
De la rosée... émus, presque blessés

De quitter la demeure des ces rentiers,
Hôtes pleins de prévenance, bourgeois
Férus de peinture, d’histoire, dont la joie
Agrémente le dispendieux, volontiers,

Sans du démonstratif user à escient,
De degrés conspuant le marmiteux,
Ce purotin aux habits loqueteux,
Dont l’âme recèle de désirs patients.


Quand dorment Loch Ness et Connemara,
Le fief d’Aberdeen miroite au souffle court
Des premières ventées ; s’isolent côté cour,
De ses blessures défaites d’apparat,
Côté jardin, les fleurs du baccarat
Piègent soleil et lune d’audacieux parcours.




Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 16 mars 2020

IURISDICTIO OBVENERAT*


IURISDICTIO OBVENERAT*
Quiétude

L’automne a quelquefois fané les rivières ;
Le lacustre miroir, en la vase, s’émousse ;
Se meurt au faîte des bois, l’ombre rousse
Du soleil, ses majestueux rais, sa lumière.

Terres dessalées, lacs contaminés,
Fontaines polluées, privées de douzil,
Retrouvent peu à peu, clapotis de grésil,
Superbe d'antan ; là, des cheminées,

Les flammèches semblent colorer l’âtre
Enivré de tisons, de crépitantes braises ;
Du genévrier, les brandons se taisent,
Aspirant le noyau sous le foyer albâtre.


Les nichées s’éveillent en l’air serein ;
La moinelle s’affaire avant de s’envoler
En l’azur incertain ; y tournoie un ballet
D’altières grièches, ivres de vents marins.

Au soir, avant les nuits d’orage,
Huppes et perdreaux fuiront des vallées,
Les nuages de saisons déballées,
Alanguies en la sphère maussade ;


Les hommes viendront hiberner, fourbus,
D’un lointain voyage, de pérégrination…
Les femmes nues, sevrées de passion,
Se laisseront vêtir, déçues des mâles imbus

Qui de la chaude couche, bouderont repos,
Animant de l’orgueil, les brandons
Attisés de l’estime, sans pardon:
Ardentes escarbilles accoutrant le suppôt.


En la suave quiétude du renouveau,
La flore oindra les jardins de bohème,
Exaltera son subtil nard, au jour blême,
De riches fragrances, de délirants pavots.



Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

dimanche 15 mars 2020

AGGERIS JUNKS*


AGGERIS JUNKS*
Le rempart des jonques

Mon enfance dort en ses yeux éveillés,
Sa tête alourdie sur le froid oreiller ;
Elle me voyait dans l'herbe folle
Sur son ombre que la mienne auréole.
J’épiais les bouquets de son rouge sourire,
En cueillais prémices, avant que de rougir.
Elle guettait de la lande en broussaille,
Mes pas désaccordés, arrosés de la baille.
Les vespérales lentement déclinaient,
Affaissées au sopor de la faune échinée.
Elle avançait en la riche prestance
De gestes éthérés, sa subtile constance,
A mon seuil martelé de détresses,
De réticences ceintes de maladresses.


Les enfants portent au cœur, l’incertitude,
L’aporie d’un savoir enflé de rectitude ;
En subissent plus tard, sans atermoyer,
L’antilogie nous faisant larmoyer.
Quand repus d’aphélie, sevrés de parhélie,
Mes yeux cherchent du ciel de lit,
L'armature, les étoiles s’animent
En ma pupille ; mon double pusillanime
Égrène de ses tares, les resucées boudées
Du pragmatisme enjôlé de lèvres dessoudées.
S’il y a au soir, des lunes qui somnolent,
Reste de liqueur confite en fioles,
Il y aura sûrement à l’envol des jonques,
Sous la vase, de minuscules conques ;
Défait de son carcan, le temps exponentiel
Balaiera des amours, les nuées virtuelles.
Serai, oint d’amertume, un vil bretteur
Dont la lame émoussée trahit l’amateur
Qui de ma peau emprunte le cylindre,
Y parasite le filon, sans se plaindre.
Si elle vit à l’orée de mes larmes ganguées,
Me pardonnera t-elle d’y avoir tangué ?



 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020