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jeudi 31 décembre 2020

EAMUS USQUE IN ALA* Remontons l’allée

 

EAMUS USQUE IN ALA*

Remontons l’allée

 

Remontons l’allée, avant que ne surviennent

Les premières ventées… devant la cheminée,

Tu pourras t’asseoir… rêver, l’âme sereine,

A d’autres lendemains, de journées animées,

Où les amants heureux savent encor s’aimer,

Où les filles des champs deviennent des reines !

 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

COGITATIO ERRANTIBUS* Vagabonde imagination

 

COGITATIO ERRANTIBUS*

Vagabonde imagination

 

O que n’ai-je rêvé, entre mes insomnies !

Une plage déserte, une oasis claire,

Une crique perdue, une terre bénie,

Et qu’entoilent les vents de la stratosphère.

J’y verrais pousser de nouvelles marcottes,

De bulbeux mailletons, de noueux provins,

Dont la vigne agrémente du pampre nu,

Le branchage, pour extraire du vin,

La liquoreuse robe, qui du cep trop ténu,

Anoblit le sarment, en l’âtre de porphyre,

Aux flammes indomptées, aux tièdes braises,

Devenues cendreux tisons de lamprophyre,

Eparpillés à l’aube, et qui de la noèse,

Boude le corrélat… pour toujours, disparaître,

Dispersés en la vision interne, sans cliver

Au butoir cognitif, la pensée à renaître

Au cœur de l’anamnèse, avant de dériver

De possibles redites, de plausibles rengaines

Ajustées au cylindre du songe consomptible,

Enquillé à ces buttes, qu’engainent

Les souvenirs défaits, les traces putrescibles.

 


Que n’aurais-je voulu, aux vaporeuses nues,

Au jour où se dévêtent les furtives brumes,

Accéder aux degrés talés de l’ingénue,

Quand s’éclatent les bruines sur bitume !

 

Mes narcoses pénètrent la chaleur des îles,

S’insèrent aux sablonneuses rives poudrées

De poussières d’écumes, parfois, d’indociles

Crachins traversés de lourds Cirrus cendrés.

 

Je les veux caresser, sans montre de pudicité ;

Je pourrais_ que ne l’aurais-je tu ! _

Y dénuder l’aguichante dryade, exciter

La rosière blessée d’indifférence, quand l’abattue

 

Promène son égotisme, pour mieux cacher  

Le vide encellulant sa honte, l’abandon

Qui, en gorge d’abîme, aspire pour la mucher,

La gêne dont l’incurie semble encor faire don.

 


En d’insolubles mirages, je fronce du tangible,

Le disgracieux bâti, avant, des morphiniques

Volutes, inhaler la bohème, à jamais accessible

Aux fantasmes lyriques drapant la poétique.

 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mercredi 30 décembre 2020

PARIS FRIGUS* Paris a froid

 

PARIS FRIGUS*

Paris a froid

 

Il neige sur Paris… la Seine a pris froid,

En regardant tomber les premiers flocons,

Sur ses berges cachées de vieux beffrois

De la capitale, d’où soufflent des balcons,

De petites risées, ou d’infimes soufflées,

Gelant des terrasses, les frêles lambourdes ;

Sous chaque solive, les bordures renflées

Soutiennent les murettes trop lourdes.

 

Il neige sur Paris… les amants s’enveloppent

De caresses, de rires… jusqu’aux estaminets

Prisés de solitaires au négoce interlope,

D’aguichantes sirènes effeuillées de minets

En quête d’aventures, de tristes damoiseaux,

Les yeux pleins de brouillards, le cœur vidé

De désirs princiers, avachis sous les eaux

De regrets éculés, de larmes écoulées,

Que Paris la mutine duvète de baisers,

De mille et une teintes, avant de s’écrouler

Au petit matin blême emperlé de rosée.

 


Il neige sur Paris… seul, me suis endormi

Sur la couche ridée d’un baldaquin ;

Je regarde pousser les astres affermis,

Les étoiles pistées de l’Algonquin,

Avant de me glisser entre les doux satins

Emprisonnant mon corps défait de luttes,

De flottements, de transes… en attendant matin,

Sur le tertre blanchi, qu’éveille l’haquebute.

 

 Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

UT AMPLIO VETERESCENT* Vieillir pour s’amender

 

UT AMPLIO VETERESCENT*

Vieillir pour s’amender

 

L’épaisse contredosse de la sénescence

Rappelle les mauvais jours, les nuits pâles,

Dont les rêves couvaient d’un ton opale,

La froide nébuleuse en sa déliquescence.  

Quelquefois, aux solstices lointains, j’épie

Le gouvernail de l’étrange galiote, au soir ;

On y voit, des lunes argentées, le bossoir

Percer de la manœuvre, le rostre, par dépit ;

La lame amortie étrille du doux ressac,

Le houleux va-et-vient, l’alternance troublée

De spumescents cristaux, lentement dédoublés

De moites déferlantes en poches de bissac,

Capturées des courants de la cuve marine,

Harponnant les dérives de l’onde mutative,

Et qu’agitent les flots, les vagues attractives,

Bercées de tièdes brises, de ventées salines.

 

Quand le crépi de l’âme déjoue de l’apparence,

Le trompeur artefact, le baume purificateur

De la vraie repentance, évince le séducteur :

Ce miroir sibyllin… en montre de tolérance,

Il pommade l’ego, translate le moi profond,

Annihile l’angoisse de l’agoraphobe égaré

Aux méandres de liesses, dont l’effaré,

Purgé du réceptif, émulsionne, s'il fond,

Le capricieux derme bouloché d’entailles,

Ces rides d'entrelacs accusent prépotence,

Aux cycles mouchés, selon les circonstances,

D'un cosmétique bétonnant les écailles.

 

Vieillesse, ma compagne, lie de mon breuvage,

Me prendras-tu la main, aux ténèbres viciées,

Quand de mes songes mous, le circonstancié

Grimera mensonges et tristes bavardages,

D’un pastel de guède, d’isatis ? Verrai-je, là,

Aux nuances cuivrées du soleil en berne,

De réfractaires spires, et qu’encernent

Les vaporeuses gouttes, dissoutes, çà et là ?

 

Vieillesse, mon attente, ma réceptive ouïe,

Pardonne-moi d’avoir, des primes audaces,

Omis d’en absoudre, attifé de grimaces,

Aux rudes parénèses, en mon mal, enfouies,

Inciviles blandices, palpables ascendances !


Je te laisse guider mon imprécise marche,

Mes pas désenchantés… jusqu’à l’arche

Raflant mon double broyé de discordance.

 


Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

mardi 29 décembre 2020

EODEM SANGUINE* Le même sang

 

EODEM SANGUINE*

Le même sang

 

Nous avons tout à perdre, avons tout perdu ;

De la force d’aimer, à l’envie d’être aimé…

La mésentente raciale nous a mal armé,

Accentuant des tares, en des chemins ardus,

L’excuse dont la couleur de peau, ce pennon

Hissé aux vents nouveaux, attise l’inconfort

Du citoyen outré de voir, sous contrefort

Des libertés, celles que Frantz Fanon

Délie de l’injure, de l’ignoble harangue

D'Aryens, dont les germains d’hier,

Soignaient le mythe toujours fiers

Du führer, ce détraqué exsangue.

 


Avons ignoré les Divins Préceptes, les Lois

Du Créateur Béni… la mort nous a poussés

Au centre du déni ; elle vient détrousser

L’éphémère, flattant sans réserve, l’aloi,

 

Nous octroyant, au faîte du mausolée,

Une froide épitaphe, sur dalle d’un fief

Privé du sang qui a tant alimenté griefs,

De la peau sustentée des vers accolés

 

Aux lambeaux de cette superbe glissant

Sur les boulevards, ou enchaînée

Au pal de l’esclavage, quelquefois aliénée

Au vieux noceur, ce bringueur impuissant.

 

Noir et blanc… noirs, ou blancs… qu’importe !

Serons tous pareils, au Jugement dernier,

Vous et moi… ni fastes, ni tributs, ni deniers,

Pour un jour, racheter son âme de cloporte…

 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

J'AVAIS CRU

 

J'AVAIS CRU

 

J’ai cru que j’étais moi, en des doutes vaincus,

De folles déshérences, d’inutiles promesses ;

Aussi, du temps à naître, aux minutes vécues,

N’ai pu de l’avenir, absorber les prouesses.

J’avais rêvé d’amour aux aurores floutées,

De passions débordées de l’affect, d’éréthisme,

Pour ne me point lier, quoiqu’il puisse coûter,

Au désordre des sages bagués d’acharisme.

 

J’ai cru que j’étais, en des nuits molestées

D’insomnie, errant de narcoses pulpées

D’exténuation, pérégrin par trop admonesté

De vaines somnolences le venant découper.

 

L’absence vient peupler de froides utopies,

Mes possibles besoins… je nage entre les pôles

Affaissés au seuil où sombrent par dépit,

Des conquêtes... recluses en pentapole.

 

J'ai cru que l’hiver poudrerait mes matins,

De flocons cristallins, diaphanes congères ;

Les jours de pluie à l'éclat diamantin

Lavèrent peu à peu mes craintes passagères !

 

Laissez-moi de Mando tous les vagabondages :

Douces aventures du rejeton des îles !

En lui prenant la main… grisé de ses voyages,

Irai me reposer, en moujingue docile


Au cœur de Saint-Pierre, aux ruines de la ville ;

Y sommeille mon pas, et qu’encagent

La beauté océane, l’onde bleue où défilent

Les vents caressés de crayeux coquillages :

Ces fascinants labres sous l’euglène fragile.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

lundi 28 décembre 2020

MEA SPONSA* Ma promise

 

MEA SPONSA*

Ma promise

 

Ma mie, cueillons des bleus instants,

La douceur écalée du printemps !

Voyons si les musiques éveillent

L’oisillon repu des reflux du sommeil !

Ma mie, il pleut à verse sur l’onde ;

Contemplons du soleil, les spires rubicondes !

J’aimerais, avec vous, étriller les astres,

En souffleter avant le grand désastre,

Cailloux orbitaux, poussières d’étoiles,

Dont la sphère alanguie, aux nuits, s’entoile.

Angèle, ma promise, vous qui sûtes jadis,

Aux nuances qui parfois, s'affadissent,

Bercer d’attentions, mon cœur bohémien,

Feriez-vous, céans, loin de l’adamien,

Montre de complaisance, avant le renouveau,

Percer du séculier, le vexant conformisme,

Sans m’enclore jamais à l’adoptianisme ?

Ma mie, tendron de mes vœux d’inentamé,

Auriez-vous quelque indulgence pâmée

A ma faconde de ménestrel sans lune,

Ma loquèle de trouvère, dont l’infortune,

En notoire clabaudage, alimente souvent

L’arrière-cour de cérastes butés, bavant

Médisances, douteux repentirs, attrition,

Amphibologie de sophistes… affliction ?


Ma mie, que n’aurais-je donné pour baiser

De votre joue d’infante… sans biaiser,

La mutine fossette, avant de m’en aller

Paver de mes errances, la bourbeuse allée !

 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

dimanche 27 décembre 2020

NOCTIS SPACIUM* Espace de nuit

 

NOCTIS SPACIUM*

Espace de nuit

 

Dans ce grand lit froid, où tu ne viendras plus,

Les nuits s’éparpillent, puis sombrent en raccourcis

Sur la peau d’un espoir au mien, en autarcie,

Pareil… le temps vidé de son pesant surplus,

Ecorche ma mémoire engrossée de poncifs,

Egratigne mes lèvres, en des mots délavés

De la substance pleine, de soupirs encavés

A mon deuil de lutin aux totons attractifs…

 

Sur l’étrange pucier à deux places, je surnage

Entre les plis soyeux de trop froides attelles ;

Mon corps fait offense aux candides pucelles,

Toujours sans le vouloir, en des marivaudages,

Des badines de cours, quand, soumise, la serve

Vient mordre au nanan de la jouissive plaie

Ecalée du désir, l’ardeur de l’amant replet

Faisant fontaine des larmes qui desservent,

Quand les rires embrument le silence,

Les risées obtuses ouatent la chromacité,

Avant d'en sangler le halo de l’absoluité

Dont les teintes figent la somnolence.

 

Défait de la musarde de rêves maquillés

De licencieux clichés, j’empaquette sans mal,

Les remords pathogènes, et de mes lacrymales,

Tous les regrets perlés d’aquatinte souillée.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020

PELLICIENTES AVATAR* Instable avatar

 


PELLICIENTES AVATAR*

Instable avatar

 

Lorsque j’aurai vécu au-delà des matins

Où la cendre des morts noiera l’esclave,

La poussière des villes grimera l’ilote,

Verrai naître, sous de fragiles satins,

L’âme désamorcée de subtiles entraves,

L’esprit désaccordé d’empreintes dizygotes.

 

Quand ma peau nue écaillée de vices

Enjugués d’immoralité, dégorgera, au soir,

Son trop plein de fiel, entre les interstices

De l'hédonisme, pour, dès l’aube, asseoir

 

Des repentirs, le cru de mon double

Bâillera un regret à nul autre pareil ;

Verrai s’aliéner de ma foi, en ces troubles,

Et mes pleurs, et ma joie, tanisés de vermeil…

 

Ma pensée fera allégeance, en l’espoir,

A la belle oriflamme chahutée des vents ;

Ferai aux miens désirs torsadés du guipoir,

Bouquet de parhélie, aux cycles survivants.

 

Aux traînes dentelées du renouveau passif,

Poserai de fastueux brochés… les œillets

De bottines princières, verront du créatif,

L’inusable trépointe et, sans l’effeuiller,

 

Conquérir de la rosée, les miasmes

Déposés en phlyctènes sur la tige

Par la bise hivernale… du marasme

De la faune blessée, les ombres qui se figent,

 

Se laisseront purger de la nue grisée

De lourds crachins, en déferle parfois

Sur l’ondulante lie dont la lame frisée

Charme de la baille, le cylindre froid.

 

Lorsque je pousserai les fièvres crispées

Au barycentre des terres, mes larmes

D’enfant puni, les scélérates ripées

De garnement sans gages ; pire… sans armes,

Garderont, soudées aux palpébrales, le charme

Du rejeton devenu, pour l’émancipée,

Sigisbée dont les femmes, à son col, agrippées

Offriront fourrure d’entrecuisses, que le carme,

Ce puceau de cloître, tance, sans la piper…

 

Inquiète, de ces débordements, la mutine

Ceinte de maladresses, et d’un rire affecté,

Dira _ ma jouvence, a t-elle, aux mâtines,

Rebuté l’extinguible pépie, sans acter

 

De sous-jacents cris, la fluide constance ?_

Ai-je, aux désordres creux, bouté du chenal,

L'impossible estuaire, en l’appétence

Dont vous fîtes jadis, aux ides subliminales,

Montre ? Diluées en ces gangues, nos cosses

Agrémentaient du jour en devenir, l’itératif

Bedonné de pulsions, de ductiles gestes

Roidis sous la cambrure du zèle attractif,

Ce liquoreux venin enfiellé d’un zeste

Chu de la balèvre, que vous sûtes priser,

Retenant de la vôtre_ vilain gille !...

En de fins tressauts, l’écaillure irisée,

De la gerçure ces striures fragiles…

 

Aux griffes des réminiscences, mon profil

Arc-bouté de rainures, peut-être,

De sépia, entoile dessous l’épais faufil,

Les plis désabusés, et qu’écale mon être

Qui de ce retenir, en un langage piètre,

Farde la redite de lunes qui défilent

En des nuits dont je ne suis plus maître.

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020