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mercredi 23 décembre 2020

FRONDE PRIMULA* Marguerite effeuillée

 

FRONDE PRIMULA*

Marguerite effeuillée

 

En effeuillant la marguerite, avions, toi et moi,

Omis d’en affadir les intraçables teintes ;

Se peut-il au jeu de la séduction, sans feintes,

Que nos cœurs en dénigrent le troublant émoi ?

 

Qui de nous deux, veut s’assujettir aux rêves,

Ces cycliques pulsions d’amants suffoquant

En la terne matrice d’envies se révoquant,

Sans s’aliéner jamais, aux possibles trêves ?

 

Eparpillées, nos confessions surent, sans mal,

Absoudre des fantaisies, ces superstitions

De folâtres badines, sans présupposition,

Sans qu’il nous en coûte… en nous, l’animal,

 

Défait de sa fourrure, cherche en l’exuvie,

Commode réfection, plausible vêture, en l’hiver

Où s’écaillent parfois, de la peau, sans revers,

Les infimes lamelles dont le derme dévie…

 


Quand nous parlons d’amour, en conciliabule,

Grisés de remembrance, les chuchotis clampent

Du devenir, des clichés par-dessus la rampe

De fades souvenirs fardés d’un préambule,

 

Un dithyrambe de maladroit censeur,

Dont le panégyrique flatte le larron crispé

De froids sourires, tant ils semblent duper

Le cénacle féru d’arguties de penseurs.

 

Comme les pauvres gens… aux mâtines :

Miséreux de laudes, tristes trimardeurs,

Nous frôlons du passé, l’imparable lourdeur

Lestant d’ambitions, aux heures adamantines,

Et l’âme, et l’esprit, noués de cavatines,

D’arias mensongères, d’inusables comptines

Dont la puérilité entaille la candeur.

 

 

Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020