FRONDE PRIMULA*
Marguerite effeuillée
En effeuillant
la marguerite, avions, toi et moi,
Omis d’en
affadir les intraçables teintes ;
Se peut-il
au jeu de la séduction, sans feintes,
Que nos
cœurs en dénigrent le troublant émoi ?
Qui de
nous deux, veut s’assujettir aux rêves,
Ces cycliques
pulsions d’amants suffoquant
En la
terne matrice d’envies se révoquant,
Sans s’aliéner
jamais, aux possibles trêves ?
Eparpillées,
nos confessions surent, sans mal,
Absoudre
des fantaisies, ces superstitions
De folâtres
badines, sans présupposition,
Sans qu’il
nous en coûte… en nous, l’animal,
Défait de
sa fourrure, cherche en l’exuvie,
Commode
réfection, plausible vêture, en l’hiver
Où s’écaillent
parfois, de la peau, sans revers,
Les infimes
lamelles dont le derme dévie…
Quand nous
parlons d’amour, en conciliabule,
Grisés
de remembrance, les chuchotis clampent
Du devenir,
des clichés par-dessus la rampe
De fades
souvenirs fardés d’un préambule,
Un
dithyrambe de maladroit censeur,
Dont le
panégyrique flatte le larron crispé
De froids
sourires, tant ils semblent duper
Le cénacle
féru d’arguties de penseurs.
Comme
les pauvres gens… aux mâtines :
Miséreux
de laudes, tristes trimardeurs,
Nous frôlons
du passé, l’imparable lourdeur
Lestant
d’ambitions, aux heures adamantines,
Et l’âme,
et l’esprit, noués de cavatines,
D’arias
mensongères, d’inusables comptines
Dont la
puérilité entaille la candeur.
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2020