Où êtes-vous madame ? De quel nœud gordien
Vous a-t-on
enjuguée_ vous dont la solitude
Berce de vains
désirs, la rude rectitude ?
Laissez-moi
revenir en fidèle gardien !
Des topiques pas,
aux marches meurtries,
Je sème
cailloux à dix lieues des routes
Où flottent encor
de cuisantes déroutes
Peu à peu
éventées de vos rites contrits.
De facétieux
lutins cambrent de ma soif,
La vitalité, puis,
m’isolent du ruisseau
De vos larmes
égrenées du fuseau
De l’altier profil
rehaussant votre coiffe.
Dîtes-moi, ô
madame_ de quelle manigance
Vous fait-on intrigues ? Sera-ce, à mon insu,
En de folles menées, de sentes sans issue,
L’ultime cagoterie étoffée d’allégeance ?
Etes-vous des
voluptueux nids, ces boudoirs,
Sirène, peut-être
sultane aux pieds d’argile,
Aux rives d'atolls
peuplés d’instables gilles
Enivrés de
parades posées en accoudoirs ?
Sans y
entendre malice, revenez écorcher
De ma chair
hybride, l’inconfortable sangle,
Délier de ma
peau métissée, tous les angles :
Stridule de ce
corps au cœur trop amoché !
Où êtes-vous,
mutine ? … triste, j’espère
En la déréliction, vous charmer ; ma thébaïde
Est un lit de promesses sans rides,
Un berceau clair, sans liens, ni repères.
Quand je rêve,
s’étoilent, en mon sommeil,
Le grenat de
vos lèvres, le carmin d’une bouche
A la vôtre,
pareille… l’enfer naît de l'horrible couche
Où le désir
fossoie les étreintes de veille…
S’il fait
soleil en vos envies, guidez du calque
La vraie
sonorité, que j’aille ex abrupto
Enfoncer la
porte ! Je souffre en cet étau
Entaillant
joies et peines de défalque
Conspuées de
silènes dont, madame,
Vous drapez la
gêne, d’un gracieux sourire…
Mes idéaux
sont vôtres… n’est-il pas ? Rire
De mes
blessures, si ma gourme se pâme
A vos roses joues,
ne ferait qu’enlaidir
De ces
déconvenues, palpable défaite…
Laissez-moi de
vos gestes, faire fête,
Que j’y voie
s’esbaudir ce que vous n’osiez dire !
Armand Mando ESPARTERO© copyright 2023