Je te
savais sereine au boudoir de Diane,
Jouant sur
la barlongue de l'hiver étréci,
Quand le
froid en l’aube, peu à peu émacie
Le profil
de brandis au nimbe diaphane.
Je te voyais
courir dans la neige collante ;
Ton pas
clair dessinait sur la lande sauvage,
De frissonnantes
traces au sublime voyage
D’elfes effarouchés
d’ides brinquebalantes.
Ton rire
perçait de l’ivresse des vents, l’écharpe
De cirrus
aux lourdaudes pesées… peu s’en fallait
Que j’en
vienne à bout, quand l’astre déballait
Sa superbe
hyaline au faîte du pilocarpe…
Ici, les
heures contestent de l’éphémère,
L’inexacte
portée… il semble que les nuits baguent
Des longs
soupirs, l’élégiaque râle qu’élaguent
Les murmures
de nos peines primaires.
L’enfance n’est
plus… la sagesse des princes
Démoule, en
ces revers, la douloureuse chappe,
Pour se
mieux bercer du rêve en l’encape
De ce long
estuaire dont le tidal batince.
J’espère
aux nuits folles, en quémande risquée,
Approcher de
ta lèvre les moites commissures ;
Le tocsin
de mon cœur empreint de moisissures,
Eveille la
systole en ces muches bisquées.
La peu sage
assurance nivelle de mon cru,
En de
faillibles bourdes, les corruptibles mises ;
Aussi, pour
ne me point trahir, je tamise
Des froids
sanglots, la saucée en accrue.
Laisse-moi
approcher de tes sombres vertiges !
Je m’y veux
engloutir, perdre céans, pied…
Nulle envie
à la mienne semblable, au trépied
D’un bancal
chevalet ne fardera prestige…
Je floute
du raccourci où tangue mon profil,
L’immense
bosselure, la gibbeuse berme ;
La riche
hardiesse, aux silences, m’enferme
En cette
thébaïde où les remords défilent.
Ne suis
plus qu’un vieux sanglot bée, écorché
En l’humeur
de rustres maladresses… le soir
Est à ma
porte : deuil placé au rostre du bossoir
Où chavire
à gré l’orgueil de l’emperché…
L’évidence enclose mes envies passionnelles ;
Il naît en
ma faconde de fifre désœuvré,
De farouches
musiques aux maux enfiévrés
Dont mon
verbe pénètre la peur ascensionnelle.
Quand j’aurai
tout quitté, pour l’automne futur,
S’éteindront
mes complies aux nuisibles laudes,
Irai me
dévoiler, triste, en de subtiles odes,
Avant de la
trémie, pénétrer l’armature.
Armand
Mando ESPARTERO© copyright 2023