Utile à peu de
choses, te voilà sur les routes
Traînant une
besace aussi lourde que toi…
Qui te laisse
souffrir, t'a refusé un toit ?
La misère_
vois-tu, si l'âme s’encroûte,
Tenue au filin
de la condescendance,
Flatte de la
mansuétude le banquiste,
Ce manipulateur…
jamais ne résiste
A l'infertile serf
de ses folles bombances !
En ces impairs
de la gent magnanime,
Devenue
cambiste de lords ingrats,
La voilà !...
toujours prête à faire gras
Asservie un
peu plus aux secondes infimes…
Je t'invite à
ma table, confie-moi tes échecs !
N’ai des
harangues du laïque de cours,
Qu’ascendances,
prosaïques discours
Sevrés du
capiteux de causes extrinsèques.
De mon orge,
ma cruche, jouis, jouis donc !
Mon pain a la
douceur d'aubes adamantines,
Mon eau… la
rosée de moiteurs ambrines ;
T'en faut
contenter ! du juste abandon
Percent
d'autres ivresses… En ma remise,
Les femmes posent
au soir leurs reins ;
Mes doigts en délogent
le galbe serein,
Aux écarlates rus
de la croupe soumise.
Féconde est ma
vigne, sa lie appréciable,
Tu en boiras ici,
en d'uvales poussées,
Le sang de la
vigne, sans plus en nuancer,
L'encre pur du
sarment… te sera profitable
Pour
t'endormir, d'ouïr de mes errances,
Au chaud de ce
duvet, toute l'alacrité.
Ai, comme toi,
tendu sébile sans démériter,
Poussé des
accords, malléable nuisance,
Longeant seul
ce vieux monde blafard,
Ce cosmos
vitreux où s'insurgent
En l’ombre, d’insolents démiurges
Se prenant
pour Dieu, lors que l’ardent fard
De la sanguine
lèvre exsude du mensonge,
La péroraison
en des joutes lunaires :
Hypocrites codex
de nonces larvaires
Fièrement pommadés
d’adipeuse axonge.
Du bréviaire,
aux missels embrumés,
Ai, sans même
y penser, civilisé le doute…
Ayant pour Plutarque,
en ma déroute,
Scolastique de
Loyola, et pour en bitumer
De mon mince
savoir … l'angélisme du fat :
Bedole d'un
catéchuménat engrossé
Aux primes
angélus, de trompeurs succès
Dont s’en vantent
d'imposants califats,
Pourras-tu,
cher compagnon de chaînes,
Gravir tous les
degrés de l'autodérision :
Les rudes
gémonies… ivre d'illusions ?
Il y a aussi
du bonheur en mes peines.
Repose-toi,
ami ! … pour toi, j’égrènerai
Du sécable les
minces avortons ; irai seul
A l'éveil des
mânes, du pater ; oui, seul,
De la
doxologie, voir ce qu’hier, ignorait
L’étrange sous
ma peau : énigmatique crue
Se venant
déverser en spirales accrues.
Armand Mando
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